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La bête est sournoise...

Publié le 23 juin 2008 par Fredericaugis

Olivier Besancenot, meilleur opposant à Nicolas Sarkozy. C'est un sondage OpinionWay pour Le Figaro qui le place devant Bertrand Delanoë, Ségolène Royal et François Hollande. Un autre sondage de BVA pour L'Express place le leader de la LCR comme troisième personnalité politique français que les Français souhaitent voir prendre de l'influence, juste derrière Bertrand Delanoë et François Bayrou, mais devant Ségolène Royal. En terme de popularité, Olivier Besancenot se place désormais parmi les 5 hommes politiques les plus appréciés des Français, dépassant allègrement les 40% d'opinions favorables. La sympathie significative portée à Olivier Besancenot ? Un "effet Michel Drucker". Invité dans l'émission du meilleur ami de la ménagère de plus de 50 ans, Besancenot est dédiabolisé et rentre dans l'establishment des paysages médiatique et politique français. Seconde raison, et non des moindres, Olivier Besancenot lui-même. Sur le papier un non-professionnel de la politique, qui médiatiquement n'hésite pas à montrer et crier qu'il continue, lui, à travailler, et de facto en devient plus proche des travailleurs. La professionalisation des métiers de la politique, au Parti Socialiste principalement, nuit gravement à l'image d'un parti proche des préoccupations du Français moyen. En contradiction totale avec sa doctrine, Olivier Besancenot incarne seul toute la vie de la LCR. Seul leader de son parti. Les luttes de pouvoir aussitôt écrasées et étouffées. Le conflit interne, et là encore le PS s'avère à l'exact opposé de cette image, n'a pas lieu d'être et de transparaître. Son mouvement sectaire souhaite maintenant le pouvoir pour faire cette révolution qu’ils attendent depuis tant d’années… Alors que la seule image véhiculée depuis des années par le Parti Socialiste est celle d'un mouvement n'arrivant pas à éteindre les flammes ardentes de luttes d'ego, l'extrême-gauche s'est trouvée un seul et unique porte-parole en la personne de Besancenot. Alors que le bruit médiatique renvoyé par le PS est occupé à 90% par des petits mots assassins entre camarades sans s’occuper des problèmes des françaises et des français, celui de la LCR porte à 100% sur la lutte au gouvernement de Nicolas Sarkozy. Olivier Besancenot continue d'ailleurs sa route. Faisant de la LCR table rase, il crée son Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA). Peu ou prou la même chose, mais la disparition des mots "communiste" et "révolutionnaire" ne peut être interprétée comme un hasard. Le nouveau nom gagne en légitimisation et devient symboliquement plus sage, médiatiquement et donc électoralement plus accessible, moins effrayant. Plus Besancenot monte dans les sondages, plus la LCR prend de l'importance sur l'échiquier politique, plus Besancenot pensera être indispensable, accroissant de fait sa soif de pouvoir, revendiquant alors au moment des tractations électoralistes une plus grosse part du gâteau !!! A suivre…


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