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En désespoir de cause

Publié le 09 janvier 2017 par Le Journal De Personne
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Derrière le moindre frisson, il y a une chaine de raisons.
Tout ce qui advient a une raison d'advenir.
L'ignorant l'ignore. Le savant sait ce que c'est : C'est le principe de raison qui lui signifie que toute chose a une cause.
Plusieurs même : Une raison de paraître et une raison de disparaître.
La chaine causale est implacable. Pas de maillon manquant, que des maillons manqués.

Parce que notre intelligence est limitée, elle ne peut tout remonter.
Dans ses rétrospectives, comme dans ses prospectives, il y a toujours un hiatus, quelque chose qui lui échappe, une sorte de cause obscure, de raison mystérieuse, qu'elle a fini par adopter, par apprivoiser et par baptiser : le hasard.
C'est commode pour expliquer l'inexplicable... justifier l'injustifiable !
Pour les anciens, le hasard n'est pas sans cause, mais il est situé à l'intersection de deux séries de causes indépendantes, c'est à dire à la jointure de deux chaines causales.

Par exemple :

Vous n'avez pas réglé vos impôts. Vous vous rendez au marché pour faire vos courses et vous tombez sur votre percepteur qui tient les cordons de la bourse:
C'est ce croisement qui nous paraît fortuit, hasardeux ou malchanceux.
La faute à "pas de chance" : le mauvais contribuable va devoir régler la note ou justifier son retard.
C'est le fruit du hasard.
Et la science n'est pas en état de vous dire, au jour d'aujourd'hui, pourquoi c'est sur vous que ça tombe.
Parce que le fruit était mûr ? Ou parce que vous ne l'étiez pas ?
Le Malin génie vous dira : que Dieu seul le sait.

Un autre exemple pour secouer l'arbre de notre connaissance :

Vous avez choisi Nice pour votre voyage de Noces, vous êtes originaire de Tunis... à 20h10, votre dulcinée a un petit caprice... elle désire une glace au cassis.
Vous appelez Room service qui vous dit qu'il ne dispose pas de ce genre de délice mais qu'en revanche, ce ne sont pas les vendeurs de glace à l'italienne qui manquent à Nice.
Vous vous rhabillez et vous vous rendez à la promenade des Anglais pour accomplir votre office de jeune marié.
Et là, vous vous faîtes écraser comme une puce, par un poids lourd transformé en arme de destruction massive par un apprenti-terroriste originaire de Tunis... vous êtes mort en voulant rendre service.
Votre épouse qui fait fort heureusement bien la distinction entre la vertu et le vice, ne dira à personne que c'est elle qui vous a précipité dans ce précipice.
Elle incriminera le criminel et réclamera à la France des dommages et intérêts pour que Justice lui soit rendue.
Elle sera inconsolable. Elle ne réussira pas à tourner la page, ni à dissimuler sa rage.
Quelques mois plus tard, et sous l'impulsion de ses proches, elle fait un petit voyage d'agrément pour alléger ses tourments.
Et là, sur la place du marché elle est renversée à son tour par un autre poids lourd conduit par un exilé de Tunis.

Le Malin l'a suivi jusqu'à Berlin.
Il a changé d'identité. Il ne s'appelle plus hasard, mais DESTIN.
Et il court toujours...


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