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Born to be blue: Chet Baker revit au cinéma

Publié le 15 janvier 2017 par Assurbanipal

Un film de Robert Budreau (Canada)

2015. 1h37

avec Ethan Hawke dans le rôle de Chet Baker et Carmen Ejogo dans le rôle de sa compagne

Actuellement en salles en France

Lectrices Cool, lecteurs Jazz, je vous ai déjà parlé d'hommages à Chet Baker par Eric Le Lann et Riccardo del Fra.

Il existe déjà un beau documentaire avec Chet Baker " Let's get lost " sorti en 1988, l'année de sa mort à Amsterdam.

Voici que sa vie devient une œuvre de fiction. Une tranche des années 60, l'histoire d'une résurrection qui ne le débarrassa pas du singe sur son épaule comme disent les Américains, l'héroïne.

Dans les années 60, Chet vit en Europe et finit en prison en Italie pour usage de drogues dures. Là, le producteur italien Dino de Laurentis, installé à Hollywood, le fait libérer et l'embauche pour tourner un film sur sa vie. Chet séduit l'actrice du film qui incarne les films de sa vie (Chet chantait avec une douceur qui faisait tomber les filles par terre disait un producteur des années 50) mais est vite rattrapé par ses démons.

Des dealers l'attrapent dans la rue et le tabassent en lui cassant les dents.

A un journaliste qui lui demandait pourquoi il ne défilait pas dans les rues pour défendre les droits civiques des Noirs aux Etats Unis, Louis Armstrong répondit qu'il n'était pas assez fou pour risquer de se faire casser les dents par des flics blancs. Après, comment aurait-il fait pour jouer de la trompette et chanter?

Chet Baker n'a plus de dents, se fait poser une prothèse, réapprend à jouer, à chanter, décroche de l'héroïne, renoue avec ses parents, convainc son ancien producteur chez Pacific Records de le réembaucher, le tout avec l'aide d'une compagne aimante et bienveillante. Une compagne imaginaire mais tout à fait crédible, Noire, actrice, libre et exigeante. Carmen Ejogo le joue très bien.

Ethan Hawke lui incarne Chet Baker. Certes, il n'est pas aussi beau que cet homme beau comme un Dieu ( le look blue jeans et thsirt blanc moulant avec une moue craquante, c'est Chet Baker qui l'inventa. Marlon Brando, James Dean et Elvis Presley ne firent que le copier dès les années 1950. Chris Isaak le faisait encore dans les années 80-90), qui jouait comme un Dieu et chantait comme un Dieu mais était possédé par le démon de l'addiction aux drogues dures.

Ethan Hawke joue ces tourments et il a fait l'effort d'apprendre à chanter et à jouer de la trompette de manière tout à fait crédible.

Ce qui est aussi crédible, c'est la jalousie de Miles Davis et la bienveillance de Dizzy Gillespie envers Chet Baker. Cela se lit dans leurs autobiographies et cela se voit dans le film. Charlie Parker qui embaucha Chet Baker en 1952 dit à Miles et à Dizzy: " Il y a un petit Blanc sur la Côte Ouest qui va vous bouffer tout cru ". En fait, c'est Chet qui s'est dévoré tout seul.

Mieux encore, dans ce film crédible de bout en bout même s'il s'agit d'une œuvre d'imagination, il n'y a pas de happy end.

Ce n'est pas vraiment un film pour les enfants même si les scène de sexe et de violence sont très soft. Vivre tue, la drogue accélère le processus.

Bref, je vous recommande le film de Robert Budreau " Born to be blue ", lectrices Cool, lecteurs Jazz.


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