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L'open innovation améliore le suivi des diabétiques

Publié le 20 janvier 2017 par Pnordey @latelier

Automatiser à la fois la collecte et l'analyse des données clés, les réunir sur une même plateforme, associer médecins et IA pour mieux les faire parler, voici comment améliorer le suivi des diabétiques.

Au cours des dernières années, des solutions alliant objets connectés et applications mobiles sont apparues afin d’aider les personnes diabétiques à équilibrer leur alimentation, ajuster les doses d’insuline à injecter et se prévenir des complications médicales associées au diabète. Plus généralement, du patch intelligent aux chaussettes connectées en passant par les glucomètres connectés, la technologie tend à permettre aux diabétiques, une population en forte croissance aux États-Unis, d’être davantage dans le contrôle de leur maladie.

Toutefois, l’expérience utilisateur demeure sujette à quelques améliorations. La plupart des applications mobiles présentes sur le marché, souvent associées à un glucomètre connecté, font certes figurer automatiquement la glycémie de l’individu, cependant les doses d’insuline que celui-ci s’est injecté doivent être renseignées manuellement. Ce qui, dans le cas, de certains types de diabètes qui requièrent plusieurs injections par jour, représente une véritable barrière à l’adoption de ces technologies. C’est par exemple le cas de Glooko ou encore Livongo.

Les start-up Diabnext et Common Sensing prennent le contre-pied de la tendance en commercialisant des dispositifs connectés de 3e génération.

Professionnels de la santé, IOT, Apps et IA s’unissent pour faire parler les données

Diabnext, qui a décroché une mention spéciale au CES en 2015 et en 2017, propose une application mobile où sont renseignées automatiquement les unités d’injection d’insuline (ainsi que la date et l’heure des injections réalisées), la glycémie mais aussi une estimation des glucides ingérés par l’individu. Ces derniers sont en effet évalués à partir de photos prises du repas de l’utilisateur. De plus, Diabnext prend en compte les données du glucomètre connecté, faisant ainsi remonter les données de glycémie au sein même de son application. Enfin, les équipes de Diabnext ont développé un petit objet connecté qui se greffe sur un stylo à insuline, nommé Clipsulin. C’est grâce à lui que s’opère la collecte automatique des doses d’insuline injectées.

Nul hasard si le concept a été hébergé pendant un an par Sanofi via un modèle d’open innovation. Et pour cause, le géant de la santé est un leader en matière d’insuline lente dite aussi basale, il est connu notamment pour son stylo à insuline appelé Lantus. Si l’intérêt de Sanofi à collaborer avec Diabnext est évident, la start-up reconnaît aussi en tirer des bénéfices pluriels : « En travaillant étroitement avec Sanofi nous avons eu accès à des professionnels du domaine médical et des chercheurs spécialisés dans notre domaine de prédilection qu’est le diabète. Cette collaboration nous confère par ailleurs une légitimité sur le marché, une belle signature pour entamer de futurs partenariats », a expliqué Laurent Nicolas, directeur général de Diabnext, rencontré au CES 2017.

Diabnext mêle également de l’intelligence artificielle à sa plateforme. Les médecins peuvent ainsi visualiser très rapidement une quantité de données importantes sur le patient diabétique, comprendre l’influence de certains facteurs sur sa glycémie et faire des recommandations aussi personnalisés que pertinentes.L'open innovation améliore le suivi des diabétiques

Les données permettent un meilleur suivi médical

Alors fraîchement diplômés du MIT, en échangeant avec des professionnels de santé et des patients atteints de maladies chroniques, James White et Richard Whalley avaient établi un constat alarmant : le suivi médical des maladies chroniques, en particulier du diabète, par manque de données, s’avère bien souvent approximatif. « Entre deux rendez-vous espacés de trois mois avec un patient diabétique, la plupart des médecins ne savent pas si l’individu a pris son traitement avec soin. Par ailleurs, l’injection effraie beaucoup les individus. Certains patients ne sont même pas équipés », a commenté James White, cofondateur de Common Sensing lors de la conférence WinterTech de Health 2.0.

Health 2.0's @bluetopaz with Co-founder James White from @GoCommonSensing #WinterTech #WinterTechChat #health2con pic.twitter.com/2s6cmB2FXM

— Health 2.0 (@health2con) 11 janvier 2017

Leur start-up, Common Sensing, a alors développé un concept de capuchon intelligent, appelé Gocap,qui se fixe sur le stylo à insuline. Celui-ci permet de loger les données de l’insuline au sein d’une application et dans le cloud, pour servir deux objectifs : permettre aux patients de mieux contrôler leur régime alimentaire et donner une visibilité au docteur sur leurs habitudes de traitement. Gocap mesure également en temps réel la température de l’insuline, une substance fragile qui se dégrade avec la chaleur. Encore en phase d’études cliniques, Common Sensing vient tout juste de signer un partenariat avec Le Joslin Diabetes Center de Boston pour conduire un test de leur solution auprès de 125 diabétiques sur une période d’un an. Les deux fondateurs souhaitent déployer leur solution auprès de groupes d’assurances, d’entreprises pharmaceutiques et de réseaux de cliniciens de sorte qu’elle demeure gratuite pour les utilisateurs finaux.

En somme, des solutions faisant figurer au sein d’une même plateforme les trois données essentielles au suivi du diabète (glycémie, glucides et insuline) émergent et viennent ainsi optimiser l’expérience des utilisateurs.

Dans un autre registre, PKVitality a présenté au CES 2017 un concept de bracelet connecté, K’Track, qui mesure la glycémie sans avoir recours au prélèvement de sang.

Ainsi, si certains proposent des solutions d'open innovation visant à améliorer le suivi des diabétiques, d'autres se penchent également sur la problématique de la douleur, et imaginent des solutions pour mesurer la glycémie sans avoir à verser une seule goutte de sang. Les champs du possible et les axes d'amélioration pour mieux traiter le diabète sont donc multiples.


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