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L’extraordinaire voyage du samourai Hasekura, de Shûsaku Endo

Par Etcetera

L’extraordinaire voyage du samourai Hasekura, de Shûsaku Endo J’ai lu ce roman car il m’a été prêté par une amie qui connaît mon intérêt pour Shûsaku Endo, dont j’avais déjà chroniqué sur ce blog l’intéressant « Un admirable idiot » et le beau roman « Silence » qui, si mes informations sont exactes, vient d’être adapté au cinéma par Scorsese et devrait sortir en salles en France dans les semaines qui viennent.
Mais l’extraordinaire voyage du samourai Hasekura ressemble bien plus, par ses thématiques, à Silence qu’à Un admirable idiot, dans la mesure où il s’agit également d’un roman historique inspiré par les persécutions japonaises contre les chrétiens au 17è siècle, et donc de la confrontation entre les cultures nippone et occidentale, avec tout ce que cela suppose d’incompréhension et de méfiance mutuelles.

L’histoire : Un samouraï de petite noblesse (il a le rang de brigadier) et ayant perdu une partie de ses terres, vit modestement avec sa femme et ses deux enfants dans son domaine installé dans les marais. Il ressemble beaucoup, par le tempérament et les goûts, aux paysans de ses marais, à la fois tenace, dur à la tâche, et sans grande ambition. Jusqu’au jour où le Conseil des Anciens décide de l’envoyer en mission avec trois autres samouraïs de petite noblesse vers le Mexique, où les émissaires seront guidés par un interprète occidental, le père Velasco, un moine franciscain dont le seul but est de convertir les japonais au christianisme et de se faire nommer par le Pape évêque du Japon. La mission des émissaires japonais consiste à établir des échanges commerciaux avec le Mexique, en échange de l’installation de missions chrétiennes au Japon. Le samouraï Hasekura, peu enthousiaste, est donc contraint de quitter sa famille et ses terres, et d’embarquer sur un grand navire pour un voyage au long cours.

Mon avis : Bien que ce livre soit plein de rebondissements et d’aventures, et que les personnages soient particulièrement bien campés, j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire pendant la première moitié du livre, avec l’impression que les personnages n’étaient pas tellement sympathiques, et je ressentais une certaine indifférence vis-à-vis de toutes ces aventures. Puis, il m’a semblé que le roman gagnait en épaisseur et que les personnages devenaient moins monolithiques et s’humanisaient beaucoup, ce qui a de nouveau enclenché mon intérêt.
Les différences culturelles entre l’Europe et le Japon sont en tout cas très bien expliquées et illustrées par des exemples aussi peu glorieux pour les uns que pour les autres, les japonais étant décrits comme des matérialistes habiles, et les occidentaux comme des prosélytes méprisant les autres cultures, chacun étant prêt à se jouer de l’autre et à l’utiliser à ses propres fins.
On s’aperçoit finalement que le message de ce roman est très humaniste, et même très christique, mais on arrive à cette conclusion après de tortueux détours et de nombreux chemins de traverse, qui rendent cette fin surprenante et assez belle.



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