La start-up Evaptainers s’est donnée pour ambition d’« améliorer la vie d’un peu plus d’1 milliard de personnes dans le monde » en proposant une solution au déficit énergétique en Afrique.
Aujourd’hui encore, 21% de la population mondiale, soit 1.2 milliards d’habitants environ, n’a pas accès à l’électricité. À l’ère de la numérisation des produits et services, cette fracture énergétique est particulièrement alarmante, notamment sur le continent africain, où près de 80% de la population rurale affiche un taux d’électrification de moins de 20%. Selon le rapport l’« L’Energie en Afrique à l’horizon 2050 » réalisé par l’ADEA, l’Association pour le Développement de l’Énergie en Afrique, et Eurogroup Consulting, cet accès restreint à l’électricité se traduit bien souvent par des prix élevés, pesant considérablement sur les revenus des ménages. Une inégalité qui fait donc obstacle au développement économique et sanitaire des pays de la région.
Forte de ce constat, la start-up a imaginé un réfrigérateur portatif sans électricité fonctionnant grâce à la technique thermodynamique du refroidissement adiabatique. Le principe est simple, il suffit de verser un peu d’eau dans le réfrigérateur pour que celle-ci, au contact de l’air chaud, provoque un phénomène d’évaporation et de rafraîchissement de l’air. Même sans énergie électrique, il est donc possible de conserver ses aliments au frais, d’en allonger la durée de conservation tout en facilitant leur transport. Evaptainers apporte ainsi une réponse à la problématique de malnutrition due à une mauvaise réfrigération. Cette initiative s’inscrit donc parfaitement dans le mouvement du Social Business, une nouvelle forme d’aide au développement entrepreunarial, qui entend réconcilier profits et solidarité.
A Rabat, le projet a d’ores et déjà convaincu plusieurs institutions locales quant à sa viabilité et son efficacité. L’Institut national de recherche agronomique (INRA) s’est notamment associé aux travaux de R&D. Soutenu également par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), le Social Business de la start-up promet encore de belles réalisations. Comme quoi, si on en doutait encore, entreprenariat et solidarité, innovation technologique et développement économique peuvent faire bon ménage et même, favoriser l’émergence d’un nouveau modèle économique solidaire.