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Le #JeudiAutoEdition est un rendez-vous que je suis de très près depuis un petit moment et n'ayant pas toujours une lecture sous la main, je préfère mettre en avant un ou une auteur auto-éditée, ce qui, je l'espère, vous permettra de le ou la connaître un peu plus et pourquoi pas, la curiosité fera le reste ...
Cette semaine, c'est au tour de Nico Bally
Pour commencer, pouvez-vous nous faire une petite présentation rapide pour ceux et celles qui ne vous connaissent pas encore ? (D'où vous venez, les études faites, etc.)Je m'appelle Nico Bally. Je suis Lillois. J'ai étudié les sciences, l'épistémologie, ai fait un séjour Erasmus en Angleterre... pour finalement travailler dans la production de karaokés !Après avoir publié une centaine de nouvelles dans des anthologies et des fanzines, je me suis attaqué aux romans. Ma carrière a commencé chez un éditeur pro (pour L'OEIL Clos, puis pour la première version de TAUPE) avant que je ne me lance dans l'autoédition avec Lucie Corvus.Je sors aujourd'hui Le Baron Miaou.
Quel est votre univers livresque ?
J'aime la jeunesse, l'aventure, la magie, les animaux, les contes, le steampunk, les mystères, les rêves, l'humour....Le Baron Miaou se situe entre la magie des contes folkloriques et la science mystique des alchimistes.
Qui vous a donné l'envie d'écrire à votre tour ? Quel est votre objectif lorsque vous écrivez ? (Donner du plaisir, vous évader, faire partager, etc.)
J'écris depuis toujours. Petit, je donnais à lire à ma famille le journal de mes nounours, que je rédigeais sur de grandes feuilles cartonnées. Puis j'ai tenu un carnet onirique où j'archivais mes rêves. Certains ont pris la forme de nouvelles et de contes.
Aujourd'hui rien n'a vraiment changé : je parle souvent de mes animaux dans mes textes, je m'inspire de mes rêves... J'ai envie de partager ce que j'ai dans la tête, mes passions, ma sensibilité, mes délires, mes convictions, et tout simplement les histoires et les personnages qui vivent dans mon crâne.
Comment s'est déroulé l'écriture du roman ?
Je prépare d'abord le scénario, de la manière la plus détaillée possible, en créant des fiches de personnages, en faisant des recherches sur l'époque, en dessinant les décors, etc. Je sélectionne aussi un thé et des musiques qui vont m'accompagner pendant tout le processus.Quand tout me semble prêt, je me lance dans la rédaction, en faisant relire les chapitres à ma compagne, pour qu'elle traque les incohérences et qu'elle me dise si elle est accrochée ou pas. C'est très facile de se perdre dans l'écriture et de créer un bazar incompréhensible pour les autres sans s'en rendre compte ! Je préfère savoir le plus tôt possible si je fais fausse route, sinon je suis bon pour tout ré-écrire. En plus, j'ai besoin d'être rassuré et tout simplement d'être lu. Une fois la dernière ligne écrite, je relis tout minutieusement.
Vous imposez-vous un rythme d'écriture ou écrivez-vous quand l'inspiration est là ?
Je m'impose un rythme pour la rédaction.La préparation fonctionne un peu plus à l'inspiration. A part certaines recherches, c'est difficile de se forcer. Par contre rédiger, quand tout est bien prêt, c'est facile, ça vient tout seul, donc autant se réserver des moments dans l'emploi du temps et s'y mettre à fond !
Pourquoi avoir choisi l'auto-édition ?
Je préférerai être publié chez un vrai éditeur, évidemment. Je tente toujours le coup en envoyant une dizaine de manuscrits.Mais s'ils n'en veulent pas, je préfère auto-éditer que jeter mon travail à la poubelle. Ça serait totalement démoralisant ! C'est donc un choix de consolation.Mais même si la partie commerciale ne me passionne pas du tout, j'avoue prendre plaisir à choisir une couverture, des typographies, etc. et à construire l'objet-livre autour du texte.
Comment avez-vous vécu l’enthousiasme des premiers lecteurs ? Le retour des critiques, positives comme négatives.
C'est un moment fabuleux, assez indescriptible.Dans l'écriture il y a plusieurs joies : celles de la première idée (l'étincelle qui démarre un nouveau projet), celle de la préparation et de la rédaction (quand on voit nos idées se mettre en place comme les pièces d'un puzzle), celle de la dernière phrase, celle de l'objet-livre qu'on tient enfin entre ses mains, et surtout, le but ultime, l'avis du lecteur : tout mène à ça. C'est comme un gâteau qu'on aurait mis des mois à cuisiner et qui ne se mettrait vraiment à exister qu'au moment où quelqu'un en prendrait une bouchée. On a envie d'être dans sa tête pour savoir si ça lui fait l'effet voulu.
Comment s'est passé le choix de la couverture du roman ? Y avez-vous participé ? Si non, qu'auriez-vous changé ?
J'ai demandé à un ami illustrateur de la créer.Je l'ai rencontré sur mon premier roman dont il avait dessiné les illustrations intérieures, à la demande de l'éditeur. Dès que je me suis tourné vers l'autoédition (pour Lucie Corvus) je lui ai proposé de réaliser la couverture. J'ai refais ensuite appel à lui pour Le Baron Miaou.Je lui ai envoyé le texte, en ajoutant quelques idées et en précisant ce que je préférais parmi ses oeuvres les plus récentes. Après ça, il m'a proposé un croquis, que j'ai commenté pour qu'il fasse quelques retouches. Au final, la couverture me convient parfaitement !Ce genre de choses est impossible chez certains éditeurs, ce qui est assez frustrant. Avoir le contrôle total est le point fort de l'autoédition.
Si vous pouviez donner vie à l'un de vos personnages, lequel choisisseriez-vous et pourquoi ?
Le Crabe !J'aime de nombreux personnages dans Le Baron Miaou, mais le Crabe est le seul qui soit vraiment équilibré et mûr. Elle représente un peu ce que pourrait devenir le Chalchimiste s'il savait se poser, ou ce que deviendra Naddha quand elle aura grandi : une personne accomplie et tranquille, qui a trouvé sa place. Je trouve sa présence apaisante et réconfortante.
Sur quel projet êtes-vous en ce moment ?
J'ai encore deux romans qui n'ont pas trouvé preneurs. Je vais les autoéditer en 2017. Un petit délire avec un lapin pirate qui combat des légumes zombies, et un livre non-jeunesse qui navigue entre ambiances feel-good, enquête et comédie romantique.Après ça, je pourrai démarrer la rédaction d'une nouvelle aventure magique que je prépare depuis quelques temps.
Auriez-vous des conseils d'écriture pour nos jeunes débutants ?
L'écriture c'est comme la cuisine : il faut goûter à tout (lire !), essayer à la fois de maîtriser les bases classiques et d'expérimenter des choses audacieuses, savoir suivre des recettes mais aussi écouter son instinct, être attentif à tous ses sens et se concentrer sur le plaisir, tout en continuant à améliorer sa technique.A la fin, il reste toujours plein de vaisselle à faire, mais ça vaut le coup de voir les yeux des morfals se mettre à pétiller en croquant dans nos œuvres.
Un petit mot pour la fin ?
Miaou !
Taupe / Le baron Miaou / Lucie Corvus contre Mister Poiscaille