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Tristesse Contemporaine – Stop And Start

Publié le 26 janvier 2017 par Hartzine

Depuis 2009, le trio all living in Paris Tristesse Contemporaine cultive son côté arty : le nom qui sonne comme un manifeste d'art contemporain, ou une étude de la pensée comportementale du XIXe siècle selon Hippolyte Fierens Gevaert ( lire), et la tête qui rappelle les bienfaits de la discrimination positive, un " united sounds of Benetton " plus haut de gamme et plus branché. Les deux associés au port très posé décalé d'un masque d'âne à la performance, le groupe affichait tous les stigmates de l'effet de mode, par définition vain et éphémère. Cette troisième fournée, Stop And Start, née dans le giron de Record Makers, remet les choses à leur place, loin de l'aseptisation des ambiances de podiums.

Musique sur papier glacé, la partition des émotions du trio polyglotte s'écrit blanc sur noir dans un cadre étudié. Rien n'est laissé au hasard, des motifs carrés découpés au bistouri à l'écho lancinant du propos, susurré et resserré autour d'une idée qui transpire pas la joie ( Girls, It Doesn't Matter, No Hope), incision de spleen à trois instruments chirurgicaux - quatre si l'on compte les services du batteur dont le trio s'est adjoint ici. Il rôde toujours une certaine idée de la frugalité sur ces dix pistes ; qui peut le moins peut le mieux. Ce qui vaut à de beaux moments d'émerger comme avec, en tête, Ceremony, point d'orgue de cet album, strict " stop " de fin qui souffle le chaud au-dessus du vent glacial des eighties, toutes voiles et références dehors.

Sorti de l'urgence un peu rêche et métronomique de la boîte à rythme, délesté du dogmatisme synthétique, Tristesse Contemporaine reprend des couleurs et diffuse un peu plus de chaleur et de catchy dodelinements de tête, sans aller jusqu'au booty shake s'entend. Et l'aspect blues back to basics de Know My Name le lui rend bien. Comme quoi, avant de commencer, s'arrêter a parfois du bon. Les pichenettes électriques secouent l'écriture à la bile noire que recrache le trio à partir de sa lecture du théâtre de l'ordinaire, sans en extraire les scories. Une allure émaciée, lot de la griffe Tristesse Contemporaine. Entre Londres, Paris, Stockholm et Tokyo.

Vidéo

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Tristesse Contemporaine - Stop And Start (Record Makers, 20 janvier 2017)

01. Let's Go
02. Dem Roc
03. Girls
04. Know My Name
05. Get What You Want
06. Everyday
07. It Doesn't Matter
08. Stop and Start
09. No Hope
10. Ceremony


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