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Jour polaire : un mystère à résoudre au cœur des paysages scandinaves

Publié le 27 janvier 2017 par Efflorescenceculturelle
Jour polaire : un mystère à résoudre au cœur des paysages scandinaves

A Kiruna, en Suède, en plein jour polaire, un citoyen français est assassiné violemment. Pour résoudre ce mystère, et trouver le meurtrier, Kahina Zadi, un inspecteur de police française, est envoyé sur place au côté du procureur suédois, Anders Harnesk. Focus sur Jour polaire, la série franco-suédoise adoptée par Canal +.

Diffusée depuis le 28 novembre 2016 sur Canal+, et coproduit avec la chaîne publique suédoise SVT, cette série originale a su nous intriguer. Réalisée en alternance par Måns Mårlind et Björn Stein, et d'origine franco-suédoise, elle nous plonge d'entrée dans un monde à part ; mettant en scène Kahina Zadi (Leïla Bekhti) et Andres Harnesk (Gustaf Hammarsten) dans une petite ville minière enclavée, entretenant une ambiance dérangeante.

Jour Polaire joue d'emblée d'originalité et de créativité, puisqu'elle nous présente une série de meurtres aux mises en scène les plus tordues les unes que les autres, puis nous propulse, au-delà de la dimension policière, au cœur de l'univers du peuple Sami, peuple indigène établit dans les pays scandinaves, l'un des plus grands groupes autochtones d'Europe. La série s'emploie alors nous faire découvrir cette communauté et sa culture, tout en dénonçant l'oppression et les élans de racisme auxquels elle fait face. Certaines actrices n'ont d'ailleurs pas été choisies au hasard. En effet, Sofia Jannok et Maxida Märak (incarnant Evelina Geatki), qui défendent des droits des Samis, sont toutes deux chanteuses Sames, et ont participé à la bande originale de la série, aux côtés de Nathaniel Méchaly, comme pour nous ancrer un peu plus dans le milieu de ce peuple si atypique, aux habits traditionnels colorés.

La réalisation fait également partie des points forts de cette série. Les panoramas des paysages qu'elle laisse à découvrir, à travers les nuits blanches de cette Laponie suédoise, sont à couper le souffle. Les étendues verdâtres et horizons montagneux ressortent magnifiquement bien à l'écran, ajoutant un charme inédit à la série.

Le thriller s'affirme alors dès les premiers épisodes très entraînant grâce à un synopsis rythmé, mais laisse pourtant rapidement place à des longueurs, notamment à travers une intrigue parallèle concernant la policière parisienne. En effet, le spectateur découvre l'existence du fils de Kahina Zadi, venu la retrouver à Kiruna pour lui arracher des explications quant à son abandon, puis le voit plus tard intégré au cœur de la série. Un rôle en trop, qui ne semble pas pertinent, puisqu'il n'apporte rien au scénario et à sa consistance. Le naturel de Leïla Bekhti lui permet de se révéler, mais les scènes de tortures qu'elle s'inflige physiquement et mentalement, en se remémorant son accouchement, puis plus concrètement, en tentant d'engager la conversation avec son fils, l'obligent presque à surjouer. La redondance au sein du cinéma de la femme comme figure maternelle essouffle le spectateur, puisque cette dernière ne devrait exister qu'à travers elle-même.

De surcroît, la tension et le mystère palpables des premiers épisodes, si engageants et prometteurs, aboutissent à un dénouement quelque peu décevant, presque trop banal, à l'opposition de la mise en scène de chaque crime, davantage recherchée, intrigante. Une dernière mauvaise note, pour une série qui avait pourtant plutôt bien commencé, et qui vous laissera sans doute sur votre fin.


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