On sort un peu troublé de ce spectacle ; des images en restent inscrites dans les têtes (photo : © Jean-Louis Fernandez) : la terre au sol où s’impriment les pas, les écrans qui reçoivent des lumières et des photos, comme celle d’une planète sur un voile de tulle au premier plan, la chorale qui se lève dans le public et chante, la nappe blanche (qui couvre la table d’opérations puis la table du repas) qui s’ensanglante, la chaise vide à la dernière et à la première scènes… Par moments, le texte entendu frôle Théorème, mais on en revient assez vite : Mélanie Laurent n’est pas Pasolini. Il y a de la générosité dans son intention et des moyens pour sa réalisation. Ce qui me revient, après quelques jours, c’est une phrase, dite dès la première scène, et que le spectacle tente de démontrer, comme si la mise en scène était une démonstration, une dissertation : « Il faut savoir qu’on croit et non pas croire qu’on sait ».