Il existe au musée d’Orsay une curieuse toile de Pierre Bonnard (1867-1947) intitulée L’Indolente (1899). Je la cite souvent dans mes conférences consacrées à L’Origine du monde comme un exemple des nus féminins que les artistes commencèrent à peindre après que Courbet eût libéré l’Art, avec ce seul tableau hautement transgressif, des conventions qui avaient proscrit, depuis la Grèce antique, toute représentation du sexe et de la pilosité des femmes. Le nu de Bonnard, saisi dans une étrange vue plongeante, attire le regard ; il intrigue car le modèle, qui s’offre dans le large écartement de ses cuisses, sur un lit dévasté, n’exprime guère l’indolence. La charge érotique de l’image et la tension suggérée des jambes démentent tout sentiment de quiétude.
Cette femme n’est pas une inconnue ; il s’agit de Marthe Bonnard, dont l’artiste fera pratiquement son unique modèle. Il la peindra, la photographiera, nue le plus souvent. Détail singulier, sous son pinceau, Marthe ne vieillira jamais ; ce sont toujours les courbes harmonieuses de sa jeunesse qu’il reprendra, en dépit des marques imprimées par le temps.

Il existe au musée d’Orsay une curieuse toile de Pierre Bonnard (1867-1947) intitulée L’Indolente (1899). Je la cite souvent dans mes conférences consacrées à L’Origine du monde comme un exemple des nus féminins que les artistes commencèrent à peindre après que Courbet eût libéré l’Art, avec ce seul tableau hautement transgressif, des conventions qui avaient proscrit, depuis la Grèce antique, toute représentation du sexe et de la pilosité des femmes. Le nu de Bonnard, saisi dans une étrange vue plongeante, attire le regard ; il intrigue car le modèle, qui s’offre dans le large écartement de ses cuisses, sur un lit dévasté, n’exprime guère l’indolence. La charge érotique de l’image et la tension suggérée des jambes démentent tout sentiment de quiétude.
