J'ignorais cependant que d'autres matières que le chocolat avaient droit de cité chez Patrick Roger. Et que d'autres sujets que les animaux pouvaient l'inspirer. Nous accueille une scène mouvementée d'hippopotames à l'aube d'un combat, aux jeux de polis divers. Puis un banc de raies enchevétrées, qui volent plus qu'elles ne nagent à travers la pièce. La salle suivante nous étonne par ses inspirations diverses, des silhouettes à la Giacometti, des formes surréalistes, un porteur de cacao très réaliste, des rondes-bosses comme des reliefs, des jeux de matière. C'est une ode à la diversité, aux influences. On découvre même des portraits croqués à la mine et en mots. Puis l'on poursuit le parcours avec des silhouettes proches d'insectes, de sauterelles géantes, un Gérard Depardieu linéaire, comme un clin d'oeil en creux au Balzac de Rodin. Enfin, quelques suspensions et deux fauteuils éléphants closent la pérégrination. D'autres oeuvres dans le hall et l'escalier.
Patrick Roger a pris possession de Christie's. Ce n'est plus seulement le sculpteur animalier, un Barye de notre temps, c'est aussi une synthèse des influences contemporaines, avec des finitions à la Jeff Koons comme des rugosités rodiniennes. Une façon de pérenniser des créations chocolatées !
D.R.