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Désincarnée, la voix de l’IA n’a pas la cote

Publié le 06 février 2017 par Pnordey @latelier

Malgré le développement des assistants vocaux virtuels, les individus n’adhèrent que peu à leurs voix désincarnées et déshumanisées.

En 2016, les assistants vocaux virtuels dotés d’une intelligence artificielle ont investis le marché international et ont même trouvé une place au sein des habitations. 100 000 personnes, chaque jour, saluent Alexa d’Amazon, d’ailleurs primée au CES 2017. Les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) en première ligne, se sont lancés dans leur fabrication. Les applications les employant prolifèrent et l’intelligence artificielle les concernant, s’affine et s’aiguise de mois en mois. Pourtant, il semblerait que le succès de ces assistants virtuels soit à nuancer.

Une étude sur leurs usages montre que les clients ont du mal à adhérer à ces assistants intelligents. La typologie des usages qu’en font les consommateurs est en décalage avec les nombreuses possibilités des assistants. Les individus s’en servent pour simplement écouter de la musique, établir une liste de course, ou chronométrer des tâches. Rien de plus qu’un smartphone traditionnel. De surcroît, lorsqu’un client fait appel à un assistant virtuel vocal, il n’y a que 3% de chance pour que son utilisation soit prolongée la semaine suivante. Dans la même veine, 1/3 des applications téléchargées sont réellement utilisées. L’effet nouveauté de ces nouveaux assistants du quotidien retombe aussitôt que testés.

Les raisons de cette désaffection sont plurielles. On pourrait évoquer leurs notifications intrusives. Mais là, n’est pas l’essentiel. La voix désincarnée de ces appareils ne retiendrait pas l’attention des individus. Et Amazon l’avait déjà compris en utilisant  pour Echo, un cylindre comme support de voix. Mais il n’est pas si intuitif, de parler à un cylindre, qui déshumanise le processus de communication. De même, il n’est pas plus naturel pour l’homme, de passer par la voix pour effectuer une tâche, puisqu’elle passe d’ordinaire par le toucher et par un engagement corporel. Faut-il donc ajouter un écran tactile à ces appareils ? Ou faudra-t-il passer par le simulacre de la forme humaine, pour mimer le schéma naturel de la communication ?  Difficile à dire puisque l’humanisation même de l’intelligence artificielle est à son tour une source d’angoisse et de rejet. Est-ce donc si aisé de singer la communication ?


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