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Le passé, chien-chien à sa maîtresse...

Par Teaki

Les carnets s'amoncellent sur mon bureau, arc-en-ciel de papier. Je vous l'ai déjà dit, j'adore acheter des carnets de notes, les regarder, les effeuiller, envisageant un nouveau voyage, la découverte de tant de possibles et de rêvés, l'amour des lettres et de leur poids, de leur légèreté aussi.

Tout me plaît dans l'idée d'un nouveau carnet...c'est disproportionné mais cela me fait penser au nouveau-né. J'oublie les contraintes, les pleurs, les moments de découragement. Je suis une mère sans mémoire des malheurs, de l'inutile douleur à enfanter comme des petits désagréments. Auteur, je suis pareille, je vis, je tressaille, je suis mécontente, insatisfaite, conciliante, trop gentille, désespérée, tout cela je l'oublie et j'écris. Ces "moi" peu reluisants se fondent dans l'espoir de l'écriture à venir. Je laisse mes erreurs, mes errements dans le passé, dans d'autres carnets criblés de mots, rangés avec soin sur les étagères de mon armoire de travail.

Vive le passé! Qu'il reste derrière moi comme un gentil chien-chien à sa maîtresse. Le passé, je lui donne des ordres, "tais-toi" "couché" "assis" "Fais le beau". Le passé, quand j'écris, j'en fais ce que je veux. Mon toutou, mon chien qui pue ou qui est trop chou...selon les jours. Je domestique mon passé, le mate, le dompte comme un fauve fatigué. Ha! Ha! Le passé, je l'épuise, le ridiculise, m'en amuse et en jouis.


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