Le chef c’est Damien Boutier, et il gagne à être connu !
Le quartier de la Bourse vit et n’a pas finit de revivre. Gallopin, Vaudeville, pour les brasseries, Saturne pour la modernité échevelée et les vins dit « nature », le nouveau spot hamburger pour les employés de bureau ; Mori Venice Bar pour le meilleur de l’Italie, A Noste pour on ne sait quoi, Alléno qui s’en va du Terroir Parisien, Ducasse qui arrive, etc. Tranquille, popote, sérieux, appliqué, talentueux et expérimenté, niché dans la paisible rue de la Bourse, le restaurant Bissac régale les clients gourmands midi et soir dans la discrétion mais toujours avec de belles assiettes réalisées par le chef Damien Boudier.
Il a de l’expérience et un talent certain pour envoyer des plats riches, généreux et bien pensés. Il vient de Poitiers où son père était boucher/charcutier. Une bonne influence qui l’amène jusqu’à chez Ledoyen, Michel Rostang, pour finalement prendre les cuisines de Tante Louise du groupe Loiseau. Le voilà chez lui depuis bientôt trois ans. Sa carte est courte, variée, tendance française actuelle mais sans jamais tomber dans l’inutile de la démonstration. Elle change au fil des saisons et un menu hebdomadaire de trois plats et de deux choix par plats vient la compléter agréablement.
Cette semaine-là, bien que servi un peu tiède, le Velouté de carottes au curcuma, crème légère et croûtons est cependant fort goûteux et bienvenu en ces temps maussades.
Originale, la Rémoulade de céleri est accompagnée de gambas marinées et d’un croustillant au sésame pour une entrée fraîche, bien construite, et sympathique.
Le Suprême de poulet jaune est une belle pièce parfaitement cuite (pas du tout sèche), excellente sauce aux écrevisses qui retrouve ainsi une traditionnelle recette lyonnaise, chanterelles sautées et pomme de terre chips. Beau plat.
La jeune chef pâtissière propose un Entremet à la poire glacé, avec une sauce au chocolat. Cet accord classique est ici un peu sec à cause d’une poire très glacée, sans le contrepoint d’un chocolat bien chaud comme dans la Belle Hélène.
Par contre, son Soufflé au Grand Marnier est fort agréable et bien parfumé, et surtout sa Feuillantine aux agrumes est une petite merveille de saveurs et de légèreté. A ne pas manquer.
Le choix des vins est court mais intelligent et à des prix abordables. Les nombreux vins au verre (de 5,50 € à 8 €), plus de dix, permettent de belles découvertes comme le Pouilly-Fuissé, Château de Vergisson, 2014, en blanc, et un peu connu Coteaux du Languedoc, Montagnac, rouge, servi en magnum.
Damien Boutier gère une belle et bonne table. Il propose chaque jour une cuisine vraie, chaleureuse, copieuse, personnelle et très soignée. C’est assez rare dans ce quartier de bureaux où l’on ouvre souvent un restaurant sans peur mais avec reproches. Une table paisible et sûre qu’il faut absolument connaître.
10, rue de la Bourse75002 Paris
Tél : 01 49 27 01 90
www.bissac.fr
[email protected]
M° : Bourse
Fermé samedi midi et dimanche
Formule : un plat, un café à 18,50 € (le midi)
Menu déjeuner : 23,50 € (2 plats)
Menu : 30 € (3 plats)
Carte : 40 € environ