Magazine Culture

Un hiver 2017

Publié le 20 février 2017 par Storiagiovanna @StoriaGiovanna

Un hiver 2017Plus qu’une lecture de la presse musicale à laquelle je m’étais habituée dans ma jeunesse, je vais faire un petit journal de ce que la musique me provoque dans ma vie, voire de ce que ma vie provoque dans la musique que j’écoute. Les deux premiers mois de 2017 m’ont apporté son petit lot de maladies chroniques, mais aussi beaucoup de paix par rapport à mon vécu et au vécu de mes proches. Et puis la mi-février, c’est le moment où je me mets en méditation par rapport à toute l’année qui vient de passer.

Il y a deux choses qui suscitent ce basculement vers la réflexion et la médiation. Premièrement, je vais entrer dans le désert – assez tard, cette année, le 1er mars –, et cela m’oblige à prendre une pause dans la course qui est devenue ma vie. Deuxièmement, l’approche de mon anniversaire m’oblige à solder beaucoup de comptes concernant ma vie. Cette année, je vais avoir deux fois 17 ans et ça me fait beaucoup rire. En effet, je ne cesse de me revoir à 17 ans, à un âge où j’ai eu à gérer BEAUCOUP de choses : la fin des études secondaires, le fait de devoir travailler et étudier loin de ma famille, ce qui implique que je me prenne en charge un minimum… Bref, je vois le chemin parcouru et, loin de m’angoisser, ça me met en joie, bien au contraire.

Voici donc ma petite sélection musicale de janvier et février 2017.

New sound

Je n’ai évidemment pas eu le temps de m’intéresser à ce qui semblait être de la nouveauté en 2017. Par conséquent, je vais parler de mes petites friandises de fin 2016 qui continuent à se répertorier en 2017.

Metallica – Am I Savage?

Il se trouve qu’en bons fans de ce genre de bourrinade dans la famille, j’avais donné l’alerte sur Hardwired… To Self-Destruct à ma sœur (qui m’a initiée avec le Black Album en rotation lourde dans son baladeur en 1992) et mon tonton (qui en possède l’intégrale). Il se trouve que, pour Noël, non seulement j’ai offert l’album à ma sœur, mais le Mari a trouvé que c’était une bonne idée de m’offrir l’édition 3 CD. Que dire de l’album ? Je n’avais plus écouté d’album du groupe depuis St. Anger (2002) et j’avais beaucoup d’appréhension. A l’écoute, j’ai trouvé pas mal de motifs héroïques tels que le groupe pouvait en fournir dans les années 1980 et ça m’a fait très plaisir. Le groupe a également gagné en subtilité (oui, je sais que vous vous marrez, dans le fond). Bref, l’écoute de Hardwired… a été très agréable et j’ai eu l’impression de ne pas en avoir eu assez (alors que l’écoute de St. Anger était pénible à partir du quatrième titre).

Justice – Randy

Quand je me suis mise à l’écouter fin 2016 sur Oüi, je me suis dit : Putain, il est ultra-funky, le nouveau Tame Impala. En effet, le côté évanescent de la partie vocale interprétée par Morgan Phalen, chanteur du groupe new-yorkais Diamond Nights, m’a rappelé le style de Kevin Parker, qui est lui-même frontman du groupe australien que j’avais identifié à tort. Quand j’ai compris que c’était le nouveau titre des personnes qui ont fait un truc aussi agaçant que ça :

j’ai été obligée de revoir mon jugement à la hausse et j’ai apprécié ce coup de frais sur mon présupposé musical.

*

Team Cupidon

Pour cette 4e saint Valentin accompagnée, même si, à l’instar d’Orelsan et Gringe, j’aime pas trop les 14 février, je n’ai pas eu de journée de couple neuneu, mais une vraie journée d’amour avec le Mari, avec visite culturelle dans un endroit très cool et glorification à la FNAC Montparnasse. Encore une fois, paie ton romantisme, comme dirait ma cousine, mais comme de toute façon, nous n’avons jamais été conformistes, je ne vois pas pourquoi j’attendrai le bouquet de roses et le resto chic. Malgré tout, pour l’année prochaine, si vous, lecteurs, êtes en chien d’ambiance musicale, voici deux petits caviars inspiration 2017 pour vos soirées à deux.

La soirée sirupeuse et clichée : Sade – The Sweetest Taboo

En termes d’ambiance musicale pour une soirée sirupeuse et clichée, Sade est un excellent promis entre Lionel Richie (version low cost) et Isaac Hayes (version super classe). Bref, ce n’est pas encore assez sexe pour pouvoir vous accompagner dans votre interprétation de la bête à deux dos, mais juste assez pour en amener l’éventualité entre la poire et le fromage. Quitte à, si vous êtes seuls dans la pièce, vous chauffer tranquillement dessus en guise de préliminaires.

La soirée bestiale et musclée : Nine Inch Nails – Closer

Déjà, quand un gars te susurre I want to fuck you like an animal, I want to feel you from the inside, si ce n’est pas assez explicite sur ses intentions, c’est que tu ne comprends rien à la vie. De surcroît, il faut imaginer Trent Reznor en 1994, soit au plus haut de sa sexyness, en témoigne la prestation très wet and messy du Woodstock 1994. Je pense qu’après ça, la notion de moiteur sexuelle mérite d’être redéfinie.

*

Thé dansant

La dernière fois que je suis allée dans le village où habite ma mère, je suis tombée sur une soirée St-Valentin du plus bel effet. Si, du haut de nos 33 et 34 ans, le Mari et moi-même avons peiné à faire descendre la moyenne d’âge, c’est que nous avons atterri dans une soirée ambiancée par la fine fleur des orchestres musette locaux. Et le floor n’a pas désempli, entre paso doble, tango, kuduro (oui papa, ta grand-mère danse le kuduro, ne nie pas) et autres danses qui font la joie des thés dansants. Voici un petit digest des hits qui ont résonné toute la soirée.

Louis Corchia – Valse chinoise

Rien de tel que ce tube de 1947 pour que les couples jouent aux auto-tamponneuses sur le floor. Quand tu tombes sur un cavalier qui sait diriger et indiquer une direction pour éviter de se faire tamponner, c’est très bien, tu as l’impression d’être bourrée sans boire. Y’a pas à chier, ils savaient draguer dans l’ancien temps.

Julio Iglesias – Une nuit de carnaval (Paloma Blanca)

Car il faut la caution moderne et/ou exotique pour faire monter la température. Et quoi de mieux que de reprendre le tube d’un roi de la séduction tel que Julio Iglesias pour faire les dames se trémousser sur de la samba et faire glisser de manière friponne quelques bretelles de robes. Car oui, ce n’est pas parce que l’adolescence est la période que vivent tes petits-enfants que tu ne séduis pas, bien au contraire.

*

Nochmal 17 Jahre Alt

En attendant de fêter mes 2 fois 17 ans, comme je l’ai dit dans l’introduction, je me souviens de mes propres 17 ans musicaux, ce qui correspond à l’année 2000. Force est de constater que de bosser un mois en Allemagne m’a retourné le cerveau, puisque la seule chose que je me rappelle de mes 17 ans, c’est de la dance allemande. Je pense que c’est un bon résumé de ce qui s’est passé dans ma vie, donc je vais assumer.

Blank & Jones – DJ Culture

Quand je retournais du boulot, quand je me préparais pour aller en soirée, durant mon séjour outre-Rhin, je regardais VIVA pour m’ambiancer. Et ce morceau de dance était en rotation lourde pendant tout le mois d’août. Bizarrement, j’en ai eu moins marre que Californication de Red Hot Chilli Peppers qui était en rotation lourde non seulement sur VIVA, mais aussi à la radio, dans les bars, chez mes copines… L’horreur.

Flickman – The Sound Of Bamboo

Car il y avait l’Allemagne réelle, celle que j’ai vécue en France (avec les échanges de jeunes) et en Allemagne (avec un stage dans la fonction publique) durant l’été 2000. Et il y avait l’Allemagne fantasmée, celle des compiles de la Love Parade, celle que j’étudiais au lycée, celle avec laquelle j’ai eu 14 en LV2 au bac et je me suis retrouvée à étudier du Kafka dans le texte une fois inscrite à l’université. Et donc ce titre, inclus dans la compilation One World One Love Parade, qui m’a bien fait vriller le cerveau.

*

Miscellanées

Pour conclure ce petit digest, rien de tel que des petites redécouvertes au hasard des rencontres et des curiosités. Je vous en propose cinq qui ont quelque peu réchauffé mon hiver.

Originais do Samba – Saudosa Maloca

A la faveur d’une répétition sans mestre mais avec des danseuses, celle qui a permis ce trait d’union entre notre répertoire nous propose de faire notre échauffement des pas de samba sur ce petit son sans prétention. A l’origine de cette chansonnette, un groupe qui s’est formé dans les années 1960 pour faire répéter les écoles de danse de Rio de Janeiro et qui continue son œuvre plus de cinquante ans après sa création.

Emilie Simon – Désert

J’avoue une relation d’amour-haine avec Emilie Simon. En effet, elle a tendance à m’agacer lorsqu’elle se profile avec des bidouillages sonores et je la porte aux nues lorsqu’elle envisage des démarches musicales bien plus organiques, comme avec cette version unplugged du tube qui l’a fait connaître au grand public.

Crosby, Stills, Nash & Young – 4 + 20

A la faveur d’une nouvelle écoute de Déjà Vu à laquelle je me suis encore pâmée d’aise, le Mari souligne l’écoute de cette composition simpliste mais très efficace de Stephen Stills avec cette judicieuse remarque : Ca ne m’étonne pas qu’avec ce genre de chanson, il ait pu choper Véronique Sanson. Tu choperais n’importe qui, en fait.

Unkle – Blackout

Alors que le Mari avait déterré de sa discographie la bande originale du film Goal ! – soit un bon résumé de la brit pop de la fin des années 1990 et du début des années 2000, je suis tombée en arrêt devant cette musique hypnotique. Quand le Mari m’avoua que c’était l’œuvre du collectif anglais ayant déjà signé quelques BO remarquables telles que celle de La Plage, je me suis demandée déjà ce que ça foutait dans un univers finalement très pop, puis je me suis laissée emporter.

The Rolling Stones – You Can’t Always Get What You Want

J’ai offert au Mari le coffret des albums mono des Stones pour Noël. Et sur le dernier album du coffret, Let It Bleed (1969), nous avons chacun trouvé notre chanson-vœu pour 2017. Pour lui, ce fut la première chanson de l’album, Gimme Shelter (il estime avoir besoin de plus de protection pour répondre aux défis que la vie lui donne). Personnellement, je vous présente ici ma chanson-totem, à savoir la dernière chanson de l’album. En effet, je ressens parfois une pointe de désabusement quand aux défis que je me lance, mais je sais désormais que la vie ne me déçoit jamais, même si je n’atteins pas mes objectifs.

*

A bientôt pour de nouvelles aventures musicales.



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Storiagiovanna 886 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines