À la ville, des sapins séparaient notre terrain de celui des bureaux de son cabinet d'avocats.
Au chalet, le sien était à trois chalets du nôtre et son entrée en lac pointait vers notre entrée en lac à nous.
Si bien qu'on se croisait régulièrement. Mon père, très très impliqué dans le hockey local, avait même passé dans son bureau, pour le poste vacant de directeur-gérant des Nordiques, mais on lui avait alors préféré Martin Madden.
On l'a croisé probablement plus souvent qu'Eric Lindros l'a fait, avec sa famille. Mais de manière plus détachée pour nous, moins intéressée de sa part, nous plaçant dans le statut d'observateur plus souvent qu'autrement. Et il était afffffffffffffffffffffffffreusement risible. Par tempérament. Quand mes soeurs ont atteint l'adolescence, les yeux d'Aubut ne se gênaient absolument pas de se poser sur leurs corps au chalet. En maillot ou non. Il était grossier. De partout. Dans sa manière de parler, de bouger, de massacrer l'anglais, de penser, d'être.
Ça l'a rattrapé. des années plus tard.
La famille Lindros l'a aussi senti. Et forts de préjugés colportés par un Canada anglais mentalement malpropre et lourd d'ignorance, a déduit que TOUS les Québécois devaient être de la trempe d'Aubut. Ça parlait en français partout, Les Nordiques étaient un club qui poireautaient dans les bas fonds de la Ligue, c'était un petit marché où ce ne serait jamais payant d'obtenir des contrats de publicités de toute sortes. C'est la chanson que lui chantaient Carl, Bonnie et son entourage. Eric était le canari sacrifié dans la mine. C'est comme ça qu'il devrait se présenter aujourd'hui. Mais non. Il fraude, le con.
Dans le révisionisme récent sur Eric Lindros, il faut savoir qu'Aubut était certainement UN des éléments de son refus de venir jouer à Québec, mais les vraies raisons étaient nettement plus culturelles. Ses parents, sont d'ailleurs probablement beaucoup plus à blâmer que lui. C'était eux aussi qui lui avait fait bouder Sault-Ste-Marie dans les rangs juniors parce qu'ils trouvaient que 7 heures de route, c'était à trop de distance de la famille, à Toronto.
Quand je vois Lindros tenter de réhabiliter son image depuis qu'Aubut lui offre la chance en or de lui donner une raison de ne jamais porter le gilet fleurdelysé, je vomis.
Be honest, fucking fool.
C'est nous que tu haïssais et haïs encore. Et on te le rendait bien.
À Bonnie, ta mère, surtout.
Bonnie-bitch.
You sucked then, you suck even more now.
Je ne l'ai pas vu à Tout Le Monde En Parle, je ne communie aucunement à cette église. J'ai lu qu'il y avait
Mais la vraie attitude dont je voulais vous parler c'est celle d'Aubut. En général.
Ce que j'appelle, probablement à tort, ma culture du viol.
Aubut, comme bien (trop) d'autres, a toujours regardé la femme comme un territoire à conquérir. Dès qu'il a eu une once de pouvoir, ça lui a grisé les ondes cérébrales et il s'est donné le droit du chasseur perpétuel.
On utilise beaucoup l'expression culture du viol depuis les agressions de l'Université Laval et Alice Paquet. Je l'ai fait moi aussi. Michèle Ouimet fait des distinctions sur l'expression. On devrait peut-être trouver autre chose, effectivement. Quand je parle de la culture du viol, je parle d'une attitude. L'AMAC: l'Attitude Mâchiste de l'Agresseur en Chasse. De très grand public en 1977 à nos jours, je la vois. Je sais très bien à quoi je fais référence quand je parle de l'attitude mâchiste de l'agresseur en chasse. Je parle de ce clip de Saturday Night Fever, de sa banalisation, d'Aubut, de Sklavounos, de la pulsion sexuelle que l'on ne veut pas refouler quand on est celui qui veut se soulager. Je parle de Grease, qui, un an plus tard, encore avec Travolta, toujours dans le très très grand public, installait l'idée de l'adorable première de classe qui n'arrivera à attirer l'attention de son bum qu'uniquement si elle se transformait en pseudo-pute.
Ma culture du viol. c'est des moeurs que l'on retrouve en France ou en Inde, dans des pays où les relations hommes-femmes sont nettement moins développées que les nôtres; même à la présidence des États-Unis, et qui accordent tous les droits à celui qui en a le pouvoir sur les corps féminins qui lui plaisent. Ma culture du viol, c'est une attitude. Mâle. C'est défendre DSK.
C'est une attitude fameusement malsaine pour moi, un homme, alors imaginez pour Ariane, Kimberley, et toutes celles qui seront noyées de l'anonymat d'un vrai viol.
Parce que les hommes étouffent encore les viols.
Si tout ce qui a été rapporté sur Pierre Paradis est vrai, l'AMAC se porte bien au Québec. Peu importe le nom que veut lui donner Michèle Ouimet et ses batailles des années 70 et 80. Qui n'ont rien à voir avec celles de nos jours de toute manière. Il faut quand même comparer des oranges avec des oranges. Et les batailles d'aujourd'hui n'enlèvent rien à celles d'hier.
Tant qu'à être chez les Libéraux, je m'en voudrais de ne pas parler de la malhonnêteté qui semble légion maintenant en politique. Je ne parle pas seulement de Trump qui vident de sens les mots en général. Je parle de malhonnêteté intellectuelle.
Philippe Couillard, la semaine dernière, a tenté de nous planter dans la tête que la xénophobie et l'islamophobie sont une tare génétique du nationalisme québécois. Tout serait issu de la maladroite charte des valeurs.
Couillon a honteusement exploitée la tragédie de la mosquée de Québec et l'a présentée comme le produit du débat soulevé par ceux qui ne pensent pas comme lui.
HÉ! L'IDIOT!
Ton peuple est scolarisé!
À souffler sur les braises de l'intolérance comme tu le fait, tu mettras le feu à ta barbe de sorcier, tout seul.
Parce que tu nous marmite un autre type d'horreur.
Celle de l'arrogance malsaine.
De la piraterie intellectuelle.
Et de la malhonnêteté crasse.
Nous prendre tous pour des crétins, ça c'est tout à fait intolérable. oui.