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Enfin un “business model” viable pour l’art numérique ?

Publié le 24 février 2017 par Pnordey @latelier

La question de la monétisation des œuvres d’art numérique est épineuse. Les artistes digitaux font face aux réticences des acteurs traditionnels du marché et sont souvent contraints de diffuser gratuitement leurs œuvres. La société BRIGHT a développé un dispositif permettant de pallier à ces difficultés.

Dès l’aube de la révolution numérique, les artistes se sont jetés sur de nouveaux outils digitaux pour disrupter le monde de l’art et renouveler les sphères de création. De nouveaux pinceaux pour de nouvelles œuvres, avec des pixels pour seule peinture. Cette créativité nouvelle a généré des formats inédits, mélanges subtils de génie et de folie. Mais le support immatériel de cette nouvelle forme artistique n’est pas sans poser de lourds problèmes, notamment d’ordre économique. Comment optimiser l’expérience des spectateurs, protéger des œuvres numériques et monétiser des créations n’ayant pas de support physique ?  En outre, de nombreux artistes digitaux se voient fermer les portes des musées traditionnels et peinent ainsi à vivre sereinement de leur art. Se sont ainsi développé de nombreux musées interactifs en ligne, à l’image du SuPer Art Modern Museum (SPAMM) sous l’impulsion de l’avant-gardiste Systaime. Mais si ces nouveaux lieux de culture numérique révolutionnent l’expérience utilisateur et la façon de visionner une œuvre, ils ne résolvent pas nécessairement la question de la monétisation des œuvres digitales. « Dans un ordinateur il n’y a ni zéros, ni uns, mais des impulsions électriques auxquelles on donne une valeur » prétendait Michael Punt. Mais quelle valeur ?

Pour pallier à ces difficultés, la société BRIGHT a imaginé une plateforme d’hébergement, de visualisation et de vente d’œuvres numériques. Moyennant un abonnement, un particulier ou une entreprise équipée d’un écran connecté, peut ainsi ouvrir un profil et gérer une collection d’œuvres numériques en ligne. Un pourcentage des recettes liées aux abonnements est ensuite reversé aux artistes partenaires. BRIGHT se veut en cela, le Spotify de l’art digital. L’écran remplace donc la traditionnelle toile et présente l’avantage de pouvoir contenir une multitude d’œuvres, échangeables librement selon les goûts et les humeurs. Lancé par Abdel Bounane et Martin-Zack Mekkaoui en 2014, le projet a d’ores et déjà trouvé son public. Dans l’art numérique il y a une très forte demande. L’art vidéo en France, par exemple, devrait atteindre 3 % des revenus du marché de l’art en ligne

D’autant que BRIGHT ne s’arrête pas au simple secteur artistique mais étend ses cibles au marché du Retail, des entreprises, des services et du divertissement. Considérée comme la première à avoir trouvé un “business model” viable pour l’art numérique, la start-up ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle a lancé sa BRIGHT.Box, une plateforme d’art interactif qu’elle vend à des clients comme LVMH, Nike ou Audi, pour leurs opérations de communication.  Elle permet donc d’exposer des œuvres générées en temps réel par data-visualization grâce à la participation des utilisateurs sur les réseaux sociaux. Seule ombre au tableau, le risque majeur de rendre l’art utilitariste et de le soumettre aux logiques de marché.  Trouver un modèle économique à l’art numérique est essentiel mais ne doit pas retirer toute la substance de l’inestimable insoumission artistique. Oscar Wilde avait raison, « l’art est tout à fait inutile » c’est pourquoi il n’a pas prix.


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