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La voix cachée de Parinoush Saniee

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

La voix cachée, Parinoush Saniee

La voix cachée de Parinoush SanieeNombre de pages :  378 pages
Editeur : Robert Laffont
Date de sortie : 12 janvier  2017
Langue : Français
ISBN-10 : 2221190335
ISBN-13 : 978-2221190333
Prix éditeur : 21€
Disponible sur Liseuse : OUI

Résumé :

À quatre ans, Shahaab ne parle toujours pas. Protégé par sa mère, il n’a pas conscience de sa différence et vit heureux. Puis il découvre que son entourage, y compris son père, le prend pour un idiot et se moque constamment de lui. Son monde de paix et d’harmonie s’écroule. Comment faire face à la violence psychologique dont il est victime ?
Submergé par la révolte, Shahaab devient un véritable petit démon. Jusqu’à l’arrivée de sa grand-mère. À force d’amour et d’écoute, elle le délivre de sa rage et lui apprend à communiquer. Les voix de Shahaab et de sa mère, Maryam, se mêlent pour raconter cette histoire vraie d’une enfance brisée puis reconstruite.
De livre en livre, Parinoush Saniee dénonce l’aveuglement des parents iraniens, déchirés entre leur volonté d’émancipation et la pression d’un islam rigoriste, face à la détresse de leurs enfants.

⭐ Mon avis :

Pleurer en lisant des romans est une chose rare pour moi. La voix cachée de Parinoush Saniee est l’exception à la règle. Pendant une lecture j’ai rarement ressenti autant d’émotions à la fois. Ce récit est d’une beauté et d’une délicatesse inouïes, capable de remplir vos yeux de larmes, et ce même si vous avez beaucoup de sang froid.

A Téhéran, Shahaab est un garçonnet de quatre ans qui ne parle toujours pas. Il se heurte à l’incompréhension de sa famille, surtout à celle de son père. Shahaab est pour beaucoup un débile mental. Soutenu seulement de sa mère dont la tristesse grandit de jour en jour, il ressent une peur grandissante à l’idée de parler. Le jour où il apprend la signification du mot « débile », il décide de se venger de tous ceux qui le rejettent.  S’en suit un bras de fer invisible entre sa famille et lui. Shahaab en colère refuse de parler et son petit cœur d’enfant se trouve écorché de plus en plus par la cruauté passive des adultes. Aidé de ses deux amis imaginaires, Asi et Babi, l’enfant multiplie les bêtises. Saccagé émotionnellement, le petit Shahaab aura besoin de l’amour inconditionnel de sa grand-mère pour se reconstruire. Mais est-ce trop tard ? Shaahab pourra-t-il parler un jour ? Ou bien sa voix demeurera-t-elle cachée, ses parents ne méritant pas de l’entendre ?

La voix d’un enfant ou la maltraitance silencieuse.

L’originalité du roman est qu’il est presque entièrement écrit du point de vue d’un enfant. Les pensées enfantines sont très bien retranscrites, de sorte qu’à la lecture, je me suis mise dans la peau de Shahaab. L’enfant muet a beaucoup de choses à dire.  Il m’a fait ressentir un sentiment d’impuissance, de profonde injustice et j’ai compris sa révolte. Sa grève de la parole révèle les contradictions des adultes. On en vient à ressentir la même colère que Shahaab, incapable de comprendre sa solitude déchirante. C’était horrible de lire son père le traiter de débile devant lui, les descriptions des humiliations que lui fait subir son cousin.  J’ai aimé aussi avoir des chapitres du point de vue de sa mère. Elle l’aime plus que tout, elle se sent aussi incomprise par son mari. Malgré ses efforts, elle n’arrive pas à faire parler son fils et son époux lui rappelle sans cesse cet échec, car selon lui, Shahaab est un échec, une source inépuisable de honte.

Mais comment dire ?

En fait, l’écriture de Parinoush Saniee est si minutieuse qu’elle arrive aussi à me faire ressentir de la peine pour lui. J’avais l’impression d’un immense gâchis !  La plume de l’auteur s’est plantée en plein dans mon cœur, et je n’ai pas réussi à lever mes yeux du roman pendant un après midi. Je voulais savoir si Shahaab pourrait parler à sa famille, si les siens se rendraient compte un jour de son intelligence.  Je voulais qu’ils ressentent de la honte d’avoir si durement traité Shahaab. Je cherchais la justice.

Le Spectateur muet malgré lui devant un pays en proie à l’intégrisme islamique.

Shahaab a les yeux pour nous montrer la réalité iranienne. Son regard d’enfant dévoile avec son innocence des sujets très durs de société qui étouffent les iraniens, comme la police des mœurs. Shahaab est ainsi le seul personnage du roman à arriver à s’évader de ce carcan même s’il souffre, il est en vérité le symbole d’un pays incapable de faire porter sa voix.  Parinoush Saniee a le don pour montrer la réalité iranienne de façon à ce qu’elle nous touche avec le plus de puissance possible.

La conclusion…

La voix cachée est une merveille littéraire. Mon cœur s’est serré, les larmes sont venues et quelque fois j’ai souris, attendrie par Shahaab. C’est très rare que je sois à ce point chamboulée par un roman et c’est bien le signe que c’est un beau coup de cœur. C’est pourquoi, pour toutes les émotions qu’il est capable de transmettre, je vous conseille chaleureusement. Lisez le, prêtez le, relisez le… Je ne suis pas une Maman, mais je serais curieuse de savoir ce qu’une mère peut penser de ce roman.

Parinoush Saniee est aussi l’auteur du Voile de Téhéran que j’ai rajouté illico dans ma PAL. L’écriture est vraiment l’instrument de ceux qui ne peuvent pas parler, elle traduit l’humanité et la complexité de l’âme humaine. C’est trop beau ! Sortez les mouchoirs, vous n’en ressortirez pas indemnes !

La voix cachée de Parinoush Saniee

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La voix cachée, Parinoush Saniee

La voix cachée de Parinoush SanieeNombre de pages :  378 pages
Editeur : Robert Laffont
Date de sortie : 12 janvier  2017
Langue : Français
ISBN-10 : 2221190335
ISBN-13 : 978-2221190333
Prix éditeur : 21€
Disponible sur Liseuse : OUI

Résumé :

À quatre ans, Shahaab ne parle toujours pas. Protégé par sa mère, il n’a pas conscience de sa différence et vit heureux. Puis il découvre que son entourage, y compris son père, le prend pour un idiot et se moque constamment de lui. Son monde de paix et d’harmonie s’écroule. Comment faire face à la violence psychologique dont il est victime ?
Submergé par la révolte, Shahaab devient un véritable petit démon. Jusqu’à l’arrivée de sa grand-mère. À force d’amour et d’écoute, elle le délivre de sa rage et lui apprend à communiquer. Les voix de Shahaab et de sa mère, Maryam, se mêlent pour raconter cette histoire vraie d’une enfance brisée puis reconstruite.
De livre en livre, Parinoush Saniee dénonce l’aveuglement des parents iraniens, déchirés entre leur volonté d’émancipation et la pression d’un islam rigoriste, face à la détresse de leurs enfants.

⭐ Mon avis :

Pleurer en lisant des romans est une chose rare pour moi. La voix cachée de Parinoush Saniee est l’exception à la règle. Pendant une lecture j’ai rarement ressenti autant d’émotions à la fois. Ce récit est d’une beauté et d’une délicatesse inouïes, capable de remplir vos yeux de larmes, et ce même si vous avez beaucoup de sang froid.

A Téhéran, Shahaab est un garçonnet de quatre ans qui ne parle toujours pas. Il se heurte à l’incompréhension de sa famille, surtout à celle de son père. Shahaab est pour beaucoup un débile mental. Soutenu seulement de sa mère dont la tristesse grandit de jour en jour, il ressent une peur grandissante à l’idée de parler. Le jour où il apprend la signification du mot « débile », il décide de se venger de tous ceux qui le rejettent.  S’en suit un bras de fer invisible entre sa famille et lui. Shahaab en colère refuse de parler et son petit cœur d’enfant se trouve écorché de plus en plus par la cruauté passive des adultes. Aidé de ses deux amis imaginaires, Asi et Babi, l’enfant multiplie les bêtises. Saccagé émotionnellement, le petit Shahaab aura besoin de l’amour inconditionnel de sa grand-mère pour se reconstruire. Mais est-ce trop tard ? Shaahab pourra-t-il parler un jour ? Ou bien sa voix demeurera-t-elle cachée, ses parents ne méritant pas de l’entendre ?

La voix d’un enfant ou la maltraitance silencieuse.

L’originalité du roman est qu’il est presque entièrement écrit du point de vue d’un enfant. Les pensées enfantines sont très bien retranscrites, de sorte qu’à la lecture, je me suis mise dans la peau de Shahaab. L’enfant muet a beaucoup de choses à dire.  Il m’a fait ressentir un sentiment d’impuissance, de profonde injustice et j’ai compris sa révolte. Sa grève de la parole révèle les contradictions des adultes. On en vient à ressentir la même colère que Shahaab, incapable de comprendre sa solitude déchirante. C’était horrible de lire son père le traiter de débile devant lui, les descriptions des humiliations que lui fait subir son cousin.  J’ai aimé aussi avoir des chapitres du point de vue de sa mère. Elle l’aime plus que tout, elle se sent aussi incomprise par son mari. Malgré ses efforts, elle n’arrive pas à faire parler son fils et son époux lui rappelle sans cesse cet échec, car selon lui, Shahaab est un échec, une source inépuisable de honte.

Mais comment dire ?

En fait, l’écriture de Parinoush Saniee est si minutieuse qu’elle arrive aussi à me faire ressentir de la peine pour lui. J’avais l’impression d’un immense gâchis !  La plume de l’auteur s’est plantée en plein dans mon cœur, et je n’ai pas réussi à lever mes yeux du roman pendant un après midi. Je voulais savoir si Shahaab pourrait parler à sa famille, si les siens se rendraient compte un jour de son intelligence.  Je voulais qu’ils ressentent de la honte d’avoir si durement traité Shahaab. Je cherchais la justice.

Le Spectateur muet malgré lui devant un pays en proie à l’intégrisme islamique.

Shahaab a les yeux pour nous montrer la réalité iranienne. Son regard d’enfant dévoile avec son innocence des sujets très durs de société qui étouffent les iraniens, comme la police des mœurs. Shahaab est ainsi le seul personnage du roman à arriver à s’évader de ce carcan même s’il souffre, il est en vérité le symbole d’un pays incapable de faire porter sa voix.  Parinoush Saniee a le don pour montrer la réalité iranienne de façon à ce qu’elle nous touche avec le plus de puissance possible.

La conclusion…

La voix cachée est une merveille littéraire. Mon cœur s’est serré, les larmes sont venues et quelque fois j’ai souris, attendrie par Shahaab. C’est très rare que je sois à ce point chamboulée par un roman et c’est bien le signe que c’est un beau coup de cœur. C’est pourquoi, pour toutes les émotions qu’il est capable de transmettre, je vous conseille chaleureusement. Lisez le, prêtez le, relisez le… Je ne suis pas une Maman, mais je serais curieuse de savoir ce qu’une mère peut penser de ce roman.

Parinoush Saniee est aussi l’auteur du Voile de Téhéran que j’ai rajouté illico dans ma PAL. L’écriture est vraiment l’instrument de ceux qui ne peuvent pas parler, elle traduit l’humanité et la complexité de l’âme humaine. C’est trop beau ! Sortez les mouchoirs, vous n’en ressortirez pas indemnes !

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