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Les Français ont-ils toujours été friands des salles obscures ?

Publié le 28 février 2017 par Tiavina Kleber @ktiav_

En 2016, la fréquentation des salles obscures a atteint un niveau record. Les Français sont de gros consommateurs de cinéma au niveau mondial. Ce sont les premiers au niveau européen. En effet, un Français se rend en moyenne 3 fois au cinéma en 2015, et ce chiffre est stable depuis les années 90. Et pourtant, les salles de cinéma ont vu leur fréquentation diminuer depuis les années 40.

À quoi cette baisse est-elle due ?


Le petit écran en concurrence avec les salles de cinéma

Il y a encore 70 ans, le cinéma jouissait d’un quasi-monopole dans l’univers de l’audio-visuel. Entre 1945 et 1960, un Français allait en moyenne 8 à 10 fois au cinéma au cours d'une année. En 2001 les spectateurs sont deux fois moins nombreux qu’au début des années 60 à vouloir jouir d’une bonne séance cinéma, le pop-corn sur les genoux.On explique ce changement de comportement avec l’apparition de la télévision comme média de masse. En 1960, on compte un poste de télévision par famille, ce qui facilite l’accès à l’image et la banalise dans la vie quotidienne française. À partir de cela, les dépenses des ménages en audiovisuel ont donc diminué pour le cinéma, au profit du petit écran. Les familles dépensent pour s’équiper avec les dernières technologies. Comme lorsque des programmes étaient disponibles en couleur et que les anciens postes n’émettaient encore qu'en noir et blanc. Les familles ont dû alors acheter des télévisions couleur pour profiter pleinement des avancées télévisuelles. D'autres dépenses étaient accordées pour la qualité du son, ou bien la quantité de chaînes.Comment l’industrie cinématographique essaie-t-elle de se remettre en avant ?

Les salles obscures préparent leur retour en force

Parallèlement à l'essor de la télévision, les salles de cinéma ont été de moins en moins fréquentées. Pour pallier à la baisse du profit, les prix des places de cinéma ont augmenté de 7% par an, en moyenne. Ce qui eut un impact sur les classes populaires, qui n’avaient pas forcément les moyens de payer une place de cinéma à toute la famille. Malgré cela, certains spectateurs restent fidèles. Cependant, la fréquentation ne cesse de diminuer.Dans les années 70-80, les fréquentations se stabilisent. Ce sont les jeunes de 15 à 24 ans qui viennent en majorité (56% des entrées en 1980). Cette population est surtout urbaine car il y a plus de salles de cinéma dans les grandes agglomérations que dans les campagnes, même si les multiplexes se sont développés autour des années 90. Ces installations offrent un accès à plus de 10 salles de cinéma, ainsi que des espaces de jeux et de restauration. Ces endroits offrent un moment de détente et de loisir en famille ou entre amis dans des zones peu ou pas équipées en salles obscures. Cette mesure permet d’élargir le public cinématographique. De plus, la fréquentation du cinéma redémarre dans les années 90 grâce au succès commercial de certains films tels que « Les visiteurs » (1993) et « Titanic » (1998). Pour fidéliser la clientèle, les cinémas proposent également des formules d’abonnement à l’année ou au mois, seul ou en duo.La télévision a-t-elle complètement rendu la vedette au cinéma ?

Le soutien offert par la télévision à l’industrie cinématographique

Désormais, la télévision est devenue un moyen de promotion du cinéma. En effet, une partie culturelle est accordée aux sorties cinématographiques de la semaine dans les journaux télévisés. Les bandes annonces nous sont présentées accompagnées, parfois, des interviews des réalisateurs et acteurs en direct. Nous pouvons visionner des émissions critiquant des films sortis récemment. Certaines stars du grand écran apparaissent également dans certains téléfilms, telle qu’Eva Longoria dans « Desperate Housewives ». Tout cela n’a de cesse de pousser les individus à se déplacer pour aller voir les productions cinématographiques.La télévision est également un soutien financier pour les producteurs. En effet, des chaînes comme TF1, Canal + ou France 3 financent une partie des films. Comme pour « Demain tout commence », financé en partie par Canal + et TF1. L’industrie télévisuelle est donc devenue une aide considérable pour le cinéma, aussi bien auprès des spectateurs que des réalisateurs et des producteurs.
La télévision est-elle la seule dérive au cinéma ?

Les dangers de la consommation de films via internet

Internet a permis à de nombreux sites de téléchargement de se développer. Nous ne parlons pas que des sites illégaux. Il existe des sites légaux de visionnage de film ou de série, comme Netflix, Canalplay ou encore FilmoTV. Les prix des abonnements au mois sont dérisoires (moins de 10€) pour avoir accès à un grand nombre de films et de séries, en illimité. D'autres plateformes offrent le choix de payer au film pour un montant variable selon le film. Certains sites encore donnent la possibilité de télécharger des films et séries illégalement. Nous n'avons pas besoin de lister ces sites, chacun en connait au moins un. Quelque part, nous sommes tous des hors-la-loi.Les individus ont recours à ces plateformes de téléchargement pour pallier au prix trop élevé, des DVD et des places de cinéma. En effet, nous avons vu que les places de cinéma ont beaucoup augmenté et atteignent aujourd'hui un prix important. De plus, certains utilisateurs sont attirés par le confort qu'offre le visionnage à domicile. Ils n'ont plus le désagrément de se déplacer, de se tenir à un horaire, de subir les ruminements du voisin qui mange son pop corn, etc.Cependant, les utilisateurs de sites de téléchargement attendent toujours une certaine qualité de film, accessible sur les sites légaux, mais pas sur les sites illégaux. C'est ce manque de qualité présente sur internet qui permet au cinéma de maintenir la fréquentation de ses salles. En effet, les salles obscures permettent d'apprécier à sa juste valeur un film découvert sur internet. La plupart des individus ne cessent pas complètement de sortir au cinéma. Il est également dit que le téléchargement illégal stimule la cinéphilie puisque nous avons accès à un nombre incalculable de films, pour lesquels nous n'aurions peut-être pas payés.
La baisse de fréquentation du cinéma enregistrée depuis les années 50 est principalement due à l'augmentation du prix des billets et à la multiplication de l'offre audiovisuelle, autant sur le petit écran que sur internet. Dans les années 30, jusqu'aux années 60, la sortie au cinéma était une activité sociale, un rituel hebdomadaire : "cinéma du sam'di soir". Ce rituel s'est quelque peu perdu mais la fréquentation des salles obscures restent une activité divertissante et culturelle.
Le cinéma nous offre depuis des dizaines d’années une image de qualité, sur grand écran, avec un son adapté. On peut maintenant être véritablement happé par le film avec la technologie 3D. Pour certains films, les salles obscures offrent une expérience cinématographique à part entière. Pour d'autres films, il n'est pas nécessaire de les apprécier sur grand écran.

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