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La thérapie génique fait ses preuves contre la drépanocytose.

Publié le 04 mars 2017 par Halleyjc
La thérapie génique fait ses preuves contre la drépanocytose.

Le professeur Marina Cavazzana, de l’Institut des maladies génétiques Imagine, Inserm, à l’hôpital Necker

La publication dans le New England Journal of Medicine (NEJM) du 2 mars, par l’équipe du professeur Marina Cavazzana, de l’Institut des maladies génétiques Imagine, Inserm, à l’hôpital Necker, sur le cas d’un adolescent drépanocytaire traité par thérapie génique, a créé un petit emballement médiatique.

Des cellules-souches ont été prélevées dans la moelle osseuse d’un adolescent atteint de la version sévère de la drépanocytose, puis mises au contact du vecteur de la thérapie génique pour transférer le matériel génétique. Parallèlement, le patient a été préparé à la greffe par une chimiothérapie visant à remplacer sa moelle osseuse par les cellules-souches modifiées réinjectées par voie veineuse. « Ce garçon est dans une situation totalement stable, indique le profresseur Cavazzana, le niveau de correction obtenu laisse espérer que sa rémission va se poursuivre pendant des années. Si ces bons résultats se confirment dans le temps et à plus large échelle, cette thérapie génique pourrait être proposée comme alternative à la greffe de moelle à des patients qui n’ont pas de donneur compatible. »

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Bienvenue sur la ligne 13 ou la chronique d’une vie souterraine est un roman plein d’humour qui s’appuie sur des faits réels et dont le personnage principal est fictif.

Jenny Hippocrate, présidente de l’association pour l’information et la prévention de la drépanocytose, salue l’espoir qu’ouvre ce traitement par thérapie génique, mais relativise : « Ce n’est pas nouveau! Ce garçon a été greffé il y a deux ans par l’équipe du Pr Marina Cavazzana. Il y a un an, on a communiqué pour dire qu’il allait bien. Deuxième année, il va de mieux en mieux, il n’y a plus de transfusion sanguine, plus de médicament. On ne parle pas encore aujourd’hui de guérison. En matière de greffe, on commence à en parler au bout de cinq ans. Mais ça fait naître de l’espoir. » La thérapie génique peut quelque chose même si une greffe, « c’est assez lourd » .

D’AUTRES COMBATS

Deux autres jeunes drépanocytaires sont en cours de traitement à l’hôpital Necker et un adulte aux États-Unis. L’APIPD finance des bourses de mastère en biologie et lance chaque année des appels d’offres aux étudiants antillo-guyanais pour trouver un médicament qui corrige la falciformation des globules rouges et permette d’éviter la greffe. Des équipes explorent cette piste.

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Le Crispr-Cas9 pourrait corriger la mutation de la drépanocytose. Un essai clinique pourrait démarrer dès 2018. Mais plutôt que vouloir faire du buzz autour d’une découverte qui n’en est plus ou pas encore une, Jenny Hippocrate préfère alerter sur le ciblage ethnique non conforme à la Constitution. « Le ciblage va être généralisé en Île-de-France, pourquoi ne le ferait-on pas partout ? Pour que les malades soient moins discriminés. » Il y a 26 000 malades en France.

F.-X. G., à Paris

Le vecteur de la thérapie génique

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Philippe Leboulch, du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives et des facultés de médecine de Paris-Sud et Harvard, a fourni le vecteur de la thérapie génique, un lentivirus dans lequel a été introduit le gène codant pour la chaîne béta de l’hémoglobine, modifié par une mutation ponctuelle lui conférant une activité antifalciforme. L’équipe française a inauguré cette approche en 2007 avec succès sur un malade atteint de thalassémie.


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