Hello mes tordus,
Aujourd’hui, je vais vous parler d’une mini-série bien sympa diffusée le 16 février 2017 sur Arte : Héroïnes.
Rappel : combien de fois je vous ai dit qu’Arte passait de bonnes séries le jeudi ??? Des dizaines de fois !!! Donc, des excuses, vous n’en avez plus.
Céline, Selma, Nathalie et Agathe habitent une ville de banlieue et essaient toutes de s’en sortir alors que la crise n’épargne personne. La fermeture de l’usine de lingerie féminine met en péril l’économie de la ville. La joie de vivre laisse place au chômage et à une fracture sociale de plus en plus béante, une aubaine pour le Parti National. Les ouvrières de l’usine réagissent et organisent un tournoi de catch féminin. Les destins des quatre amies vont alors chavirer…
« Anne-Ju, c’est ton côté féministe qui a du être content ! »
Eh bien non pas que ! J’ai toujours aimé ces histoires de femmes qui se battent pour s’en sortir, pour faire passer leurs opinions, leurs convictions. Bref, pour dire qu’elles existent et qu’elles s’assument.
Pourquoi regarder ?
Tout d’abord, parce qu’il s’agit d’une comédie loufoque française avant tout ! A partir d’un fléau de la société actuelle, la fermeture d’une usine de lingerie qui engendre une hausse importante du chômage, on va suivre les errances de 4 femmes. Il faut dire que transformer ces anciennes ouvrières en catcheuses, c’est déjà comique en soit. Je sais que cela fait penser au film Les reines du ring. Mais ça s’arrête là. Le catche montre leur envie de se battre et de s’en sortir. Ces 4 femmes ont la même rage de s’en sortir et de ne pas faire de leur situation une fatalité.
Ensuite, le casting : Romane Bohringer (Céline), Marie Denarnaud (Nathalie), Marie-Sohna Condé (Agathe)et Naidra Ayadi (Selma). Nathalie et Selma sont des laissées sur le carreau suite à la fermeture de l’usine. Nathalie croit dur comme fer qu’elle réussira à commercialiser ses modèles de lingerie et Selma milite pour le parti FN de sa commune. Céline, qui n’a jamais travaillé, va apprendre que son mari a perdu son boulot il y a 3 ans et qu’il ne lui a jamais rien dit. Agathe, quand à elle, vit de l’autre côté de la ville. Elle passe des heures dans les transports en communs pour faire le ménage dans un SPA. Mais cet unique boulot ne lui permet pas de faire venir sa fille restée au pays.
4 nanas aux situations différentes mais à l’envie unique de s’en sortir. Et ces 4 actrices font très bien vivre leurs personnages. On ne peut pas rester insensibles au destin de chacune.
Un autre thème est abordé dans cette série : la montée du FN dans les villes où le chômage prend de l’ampleur. A travers ces 3 épisodes, la réalisatrice a voulu montrer que la progression du FN est vraiment présente de plus en plus.« J’ai une fascination pour ces lieux, censés représenter le vivre-ensemble et qui sont tout le contraire : un parfait exemple du chacun chez soi !, explique-t-elle. Ces cités-dortoirs me paraissent la pire aberration de tout ce qui a été inventé en matière d’urbanisme et de projet de société. Je voulais braquer ma caméra sur ces zones où le vote FN a le plus progressé, en Ile-de-France. ». D’ailleurs, elle n’hésite pas de faire d’une de ces héroïnes, une militante FN: « Selma Zerktouni incarne ces habitants qui ont fui leur cité pour pouvoir s’offrir une vie meilleure dans un pavillon avec jardin, et ne veulent surtout pas que les autres résidents des grands ensembles les rejoignent ! » Cette chômeuse trentenaire se compromet jusqu’à apparaître sur la liste du Parti national — nom fictif de la formation extrémiste dans la série.
La seule chose que je peux reprocher à cette série, c’est la manière dont elle est filmée. Filmer à l’épaule, ça donne des zooms, des mouvements. Bref, cela peut surprendre. Donc, je préviens : Inutile de régler vos téléviseurs.
Je vous ai donner encore une bonne raison de regarder une série le jeudi soir sur Arte ;-).