Future « Hndrxx » @@@@
Sagittarius Laisser un commentairePendant qu’on matait tranquillement les clips de « Super Trapper » et le furieux « Draco« , extraits de l’album FUTURE fraîchement numéro 1 dans les charts US, son auteur faisait gonfler la rumeur d’un autre album, rumeur qui s’avéra une information confirmation puisque Hndrxx allait devenir une réalité. Et ça fait sens, Future Hendrixx est son surnom, et ces 2 albums représentent les deux faces d’une même pièce pour un concept du genre deux salles/deux ambiances, d’un côté la trap bien lourde et éclectique de FUTURE, de l’autre ce Hndrxx qui se veut plus mainstream, plus pop. Re-bienvenue sur Pluton. Vous reprendrez bien un breuvage codéiné?
Pour info, sortir deux albums rap à une semaine d’intervalle, ce n’est pas une nouveauté marketing. Il y a eu récemment un précédent : The Game en 2015, avec un effet de surprise moindre pour la sortie de The Documentary 2.5 annoncé peu avant celle de The Documentary 2. Cependant avec moins de succès dans le classement des ventes. Future compte en effet maintenant deux numéro 1 d’affilée au Billboard US avec deux albums sortis à une semaine d’intervalle. Une première, mieux, un exploit, un record de plus pour la musique rap. Future fait partie de ces rappeurs dont le succès commercial est assuré même en prévenant de l’arrivée d’un projet au dernier moment, et ça deux fois à la suite donc.
Comme à son habitude, Future met les choses au clair de manière irrespectueuse et impitoyable d’entrée avec « My Collection« . On se rappelle encore du célèbre « I fucked your bitch in some Gucci flip-flops » au démarrage de DS2, idem sur FUTURE (c’est écrit dans ma chronique), ici on a droit à « even if I hit you once you a part of my collection » à propos d’une fille qui s’est « tapé deux rappeurs et trois chanteurs », ce qui ne laisse pas planer le doute qu’il parle de la mère de son garçon, Ciara. Décidément le trappeur d’Atlanta aime bien évoquer ses aventures pour commencer ses albums, ici entouré d’une vibe agréablement r&b, et qu’on retrouve sur « Damage » avec un refrain à la Jodeci signé Detail ou bien « Used Me« , « Fresh Air » et ce n’est pas fini. Ty Dolla $ign pourrait bien se méfier des saveurs un brin trap’n-b que le flow chanté de Future avec ce Hndrxx.
Le style de cet album se démarque nettement de son prédécesseur et pourtant l’entourage de producteurs n’a pas radicalement changé puisqu’on retrouve encore Metro Boomin, Southside, Jake One, DJ Spinz et une partie du personnel des 808 Mafia. On compte en plus Dre Moon, Cubeatz, DJ Mustard ou Detail qu’on a vu plus haut. Non seulement Future prend ses aises avec les fusions r&b et ses élans plus sentimentaux (et physiques), mais il compte sur des tubes certains pour s’assurer d’être playlisté sur des radios plus tout-public. « Incredible » donnerait presqu’envie de danser sur une plage de Miami, vous le sentez venir le single radio? Pareil pour le vaporeux « Hallucinating« . Il peut aussi tenter une percée dans la pop grâce à ses deux guests, des stars du genre comme The Weeknd (« Comin’ Out Strong » leur seconde collaboration sur un album de Future) et Rihanna sur « Selfish » avec un beat ‘claquement de doigts’ et une teinte finement exotique pour passer facilement.
Alors que Hndrxx se conclut par le morceau fleuve « Sorry« , on réalise par rapport à FUTURE qu’on a plus d’amour sur (pour?) cet album, l’opus « qu’il a toujours eu envie de faire » d’après les dires de l’intéressé. Dix fois mieux que Honest (qui avait également des velléités commerciales), significativement plus cohérent, r&b et mainstream. FUTURE et Hndrxxx se distinguent suffisamment pour écarter la question de pourquoi ne pas avoir sorti un double album tant qu’à faire. Par contre, il n’y aura pas de troisième album d’affilée ç’aurait été trop beau.