Partager la publication "[Critique] VIRAL"
Titre original : Viral
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateurs : Henry Joost, Ariel Schulman
Distribution : Sofia Black D’Elia, Analeigh Tipton, Travis Hope, Michael Kelly, Brianne Howey, Machine Gun Kelly…
Genre : Horreur
Date de sortie : 1er mars (DTV)
Le Pitch :
Un mystérieux parasite sème le trouble dans la population américaine. Les personnes touchées se transformant en créatures hyper violentes. Dans une petite ville, Emma et sa sœur ne se soucient guère dans un premier temps de l’épidémie qu’elles pensent grandement exagérée. Pourtant, quand une quarantaine s’organise et que la loi martiale est déclarée, elles doivent bien se rendre à l’évidence et commencer à organiser leur survie…
La Critique de Viral :
Travaillant en duo depuis leurs débuts, Henry Joost et Ariel Schulman se sont fait remarquer grâce à la série de télé-réalité Catfish avant de mettre en scène Paranormal Activity 3 et 4. Autant dire rien de bien glorieux. Pourtant, Nerve, leur long-métrage suivant, dévoilait tout de même, malgré son côté « hype » assez irritant, un certain talent. Notamment pour analyser, certes pas très finement, des phénomènes, non plus paranormaux, mais relatifs à la jeunesse dorée d’aujourd’hui. Avec Viral cela dit, les cinéastes reviennent à l’horreur (si tant est que l’on considère les Paranormal Activity comme des films d’horreur) et surfent de manière assez opportuniste sur la vague zombie. Le résultat, si il n’a rien de déshonorant, loin s’en faut, ne brille pas par son originalité, mais leur permet quoi qu’il en soit d’orchestrer une déconstruction de la société américaine. On a vu mieux c’est certain, mais aussi largement pire…
The Walking (presque) Dead
Le scénario de Viral bouffe à tous les râteliers. Tout commence comme un film d’infectés classique. Un virus décime la population, on ne sait pas trop d’où il vient, c’est le bordel dans les rues et tout ceci nous est montré à travers le regard d’une adolescente plutôt attachante, bien sous tous rapports et destinée à prendre la tête de la résistance. Par la suite, on découvre que le virus est en fait un parasite de la forme d’un ver, qui prend le contrôle de ses hôtes pour les transformer en zombies. Et si le genre « infecté » ne compte pas de références vraiment flamboyantes, qui nuisent au manque d’originalité de Viral, c’est loin d’être le cas du film de zombie, quant à lui riche en chefs-d’œuvre. Facile alors de penser par exemple à 28 Jours Plus Tard ou à sa suite, 28 Semaines plus tard, devant ces espèces de morts-vivants frénétiques, qui bousillent des humains à la chaîne. Et bien sûr, pas la peine de le mentionner mais on le fait quand même, Viral ne soutient pas la comparaison.
Last Of Us
Rien de révolutionnaire dans cette histoire. On a déjà vu la même chose ailleurs en mieux. Heureusement pour le film d’Henry Joost et Ariel Schulman, on a aussi déjà vu largement pire. Au fond, Viral n’a rien de désagréable. Il est plutôt court, rondement mené et les acteurs font le job. Michael Kelly, un transfuge de House Of Cards, veille au grain et Sofia Black D’Elia, pour sa part découverte dans la version U.S., de Skins, et vue récemment dans la mini-série HBO The Night Of, fait bénéficier au long-métrage de son charisme et de sa présence indéniables. Même chose pour Analeigh Tipton, impeccable dans un rôle calibré. Tout le monde tient ses positions et le récit de dérouler des clichés qu’il ne sublime pas mais qu’il ne piétine pas non plus.
Il y a ici un manque flagrant d’ambition, mais aussi un désir de faire les choses relativement correctement. On mélange plein de trucs, c’est téléphoné mais plutôt plaisant. À l’image de cette fin, assez radicale. Plus en tout cas que prévu, ce qui est bien.
En Bref…
Un peu foutraque et maladroit, Viral demeure néanmoins ce qu’il convient d’appeler un bon petit film d’horreur du samedi soir. Un peu de second degré en plus n’aurait été de trop mais en l’état, il fait son office. Grâce à ses acteurs, à l’application (relative) de ses réalisateurs et à ses effets plutôt réussis.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Wild Side