À peine plus de 30m2, un design léché, des objets connectés : la smart home Kasita a été conçue comme un produit technologique et autour de l’expérience client. Qu’est-ce que cela change et dit de l’habitat du futur ?
« L’iPhone a presque dix ans et a connu beaucoup d’évolutions. La maison, pas tant que cela. » Cette comparaison de Jeff Wilson peut paraître étrange. Elle a pourtant une logique : et si la maison était un produit technologique comme un autre ? À Austin (Texas), au festival interactive South by Southwest (SXSW) consacré aux nouvelles technologies, le professeur défendait, le 12 mars dernier, une vision futuriste de la smart home. Celle d’un toit qui serait associé à une marque et à une expérience.
La superficie, une notion dépassée
En présence de ses parents, de sa femme et de sa fille, Jeff Wilson présente à une salle comble son bébé : Kasita. Comme son nom l’indique (casita signifie « petite maison » en espagnol), la smart home mesure précisément 32,7 mètres carrés. Pourtant, « cela paraît bien plus grand, des professionnels de l’immobilier étaient persuadés en la visitant que la superficie de la Kasita se rapprochait des 50-55 mètres carrés. C’est lié à l’approche design et la lumière naturelle apporte aussi beaucoup d’espace », précise l’entrepreneur en faisant défiler des photos de l’endroit. « Parler d’une maison en termes de dimension est une notion dépassée, aujourd’hui tout est une question d’aménagement. »
Kasita - One Size. Fits All. from Kasita on Vimeo.
Pour se faire son idée sur la question, deux possibilités. Prendre part à une visite virtuelle, ou réelle : un prototype est installé dans la capitale texane depuis quelques jours. Ce qui rend cette maison intelligente ? Les objets connectés qui font partie intégrante de l’expérience, mais pas seulement. Hormis les vitres qui se teintent à la demande, les lumières et les enceintes déclenchables à distance, c’est toute une philosophie qui est vendu avec la maison. « On ne veut plus parler de plusieurs appareils mais d’un seul objet connecté qui serait en réalité la maison toute entière. »
L’Atelier BNP Paribas a déjà évoqué l’expérimentation insolite du professeur - une année passée dans une benne à ordures réaménagée - qui l’a mené à ce projet. Depuis, ce dernier a bien mûri. Plus question désormais de déplacer la structure de ville en ville, le site précise qu’une fois la maison installée, elle est considérée comme permanente - bien qu’il soit techniquement possible de la démonter si nécessaire. Une préférence du consommateur si l’on en croit certaines sources. Le consommateur ou l’habitant est en effet au centre des préoccupations de la Kasita.
Au SXSW, Jeff Wilson compare la maison à un produit comme un autre.
Donner au résident le contrôle de ses données... jusqu’à leur monétisation ?
Jeff Wilson conçoit sa smart home comme un endroit où le résident se sent en sécurité, où sa vie privée est respectée et protégée. Dans le contexte d’une maison habitée par l’intelligence artificielle, cela veut notamment dire que « le propriétaire a le droit de savoir quelles données sont collectées, comment, où, pourquoi et pour combien de temps ».
Pour cela, l’utilisateur doit avoir le contrôle sur ses données et cela implique qu’il puisse en profiter. L’une des façons de le faire est de les utiliser pour améliorer son expérience. De sommeil par exemple. Dormir le mieux possible grâce à un matelas à la pointe de la technologie et des appareils qui mesurent les dynamiques et les mouvements et qui communiqueront bientôt entre eux est un des cas d’études proposés dans la Kasita.
L’autre manière de bénéficier de ces données est pécuniaire. Le professeur voudrait que les résidents puissent les monétiser et que cela subventionne le loyer sans jamais qu’ils n’ignorent ce qu’il advient des informations récoltées. Tout un programme.