Voilà un boulevard très sympathique de Ray Cooney sur les planches du théâtre Hébertot !
Hôtel de l’hémicycle, à quelques pas du palais Bourbon, Richard Marchelier, député, attend sa maîtresse, Stéphanie. Il lui faut d'abord se débarrasser de sa femme, qu'il envoie au théâtre, puis réserver une chambre pour la nouvelle venue. Il confie cette mission à Georges, son assistant. Qui n'est pas très à l'aise dans ce genre de mission. Et fait s'enchainer les quiproquos. Il va falloir aux deux hommes un sens de l'à-propos et une imagination débordante pour justifier les aberrations auxquelles ils parviennent ! Car il ne faut pas que Christine croise Stéphanie.
Le duo porté par Sébastien Castro et Pierre Cassignard fonctionne bien : le premier tout en flegme et en naïveté, le second arrogant et manipulateur. Tout se joue autour d'eux, les femmes étant plutôt secondaires et sans une personnalité très développée. Est-ce pour étoffer son personnage que Lysiane Meis minaude autant ? Ou est-ce le couple Marchelier (Pierre Cassignard et Lysiane Meis) qui a besoin d'en faire trop ? En tout cas, leurs premiers échanges dans le hall de l'hôtel m'ont paru très surjoués. Mais très vite, la pièce prend son rythme et l'on est plongé dans un tourbillon de quiproquos qui nous font rire du début à la fin. C'est l'escalade des gaffes. Car plus ça avance, plus c'est gros. Et plus c'est gros, mieux ça passe ! Ce rythme endiablé laisse le spectateur pantois et étonné : quoi, c'est déjà fini ? On en voudrait encore.
Mention spéciale à Sébastien Castro, qui campe un délicieux idiot, complétement dépassé par les événements mais finalement plein d'idées pour améliorer, croit-il, la situation. Jusqu'à l'inextricable. J'ai aussi beaucoup aimé les apparitions du room service, Rudy Milstein, parfaites de fausse naïveté et de curiosité.
Un bon vaudeville, bien mené, dans un décor très chouette (ce qui ne gâche rien) et qui vous dérouille les zygomatiques du début à la fin !