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[Critique] IRON FIST – Saison 1

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] IRON FIST – Saison 1

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Titre original : Marvel’s Iron Fist

Note:

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☆

Origine : États-Unis
Créateur : Scott Buck
Réalisateurs : John Dahl, Miguel Sapochnik, Uta Briesewitz, RZA, Farren Blackburn, Kevin Tancharoen, Jeff Wilkinson, Peter Hoar, Deborah Chow, Andy Goddard, Stephen Surjik.
Distribution : Finn Jones, Jessica Henwick, David Wenham, Jessica Stroup, Tom Pelphrey, Ramon Rodriguez, Sasha Dhawan, Rosario Dawson, Wai Ching Ho…
Genre : Action/Drame/Fantastique/Adaptation
Diffusion en France : Netflix
Nombre d’épisodes : 13

Le Pitch :
Présumé mort, Danny Rand refait surface à New York 15 ans après le crash qui coûta la vie à ses parents quelque part dans les montagnes de l’Himalaya. Danny qui fut alors recueilli par les moines de K’un L’un, un mystérieux sanctuaire, où on lui enseigna les arts-martiaux et où il devint Iron Fist, un redoutable guerrier. Danny Rand qui se voit néanmoins rejeté par les siens, qui ne prêtent aucune véracité à ses propos et le prennent pour un imposteur. Héritier légitime d’un empire de plusieurs milliards de dollars, le jeune homme va devoir prendre les choses en main pour redevenir maître de son destin et ainsi stopper net la progression du crime dans les rues de la ville mais aussi au sein même de l’entreprise familiale…

La Critique de la saison 1 d’Iron Fist :

Rarement une série se fit descendre en flèche comme ce fut le cas pour Iron Fist, alors même qu’aucun épisode n’avait été diffusé. Une critique hyper virulente qui se basait au mieux sur 6 épisodes (sur 13) et dont la principale conséquence fut de faire naître envers le show une certaine méfiance. Y compris chez ceux qui après avoir vibré avec Daredevil, Jessica Jones et Luke Cage, attendaient l’arrivée sur le devant de la scène du dernier des Defenders new-yorkais, avant justement la diffusion de la série qui allait tous les réunir. C’est donc précédé d’une réputation peu flatteuse qu’Iron Fist a déboulé. Et c’est avec d’autant plus de flamboyance que la série a prouvé sa valeur, au fil de 13 épisodes certes pas dénués de (menus) défauts mais franchement enthousiasmants et surtout parfaitement cohérents avec les intentions et le personnage principal…

Iron-Fist-Rosario-Dawson

Mise au poing

La démarche même à la base du partenariat de Netflix et de Marvel consiste à mettre en lumière des super-héros moins connus, comme c’est le cas de Jessica Jones, de Luke Cage et donc d’Iron Fist, ou délaissés en raison d’un passé cinématographique encombrant comme Daredevil, et de leur offrir une nouvelle résonance, dans un univers plus adulte que les productions du Marvel Cinematic Universe, et ainsi plus violentes. En cela, Iron Fist respecte le même cahier des charges que ses prédécesseurs. Il nous présente un personnage plus confidentiel mais néanmoins très intéressant et le plonge dans un univers partagé, où il ne tarde pas à trouver sa place, grâce à d’habiles connections avec Daredevil notamment. Des connections par ailleurs incarnées en partie par Rosario Dawson, de retour dans la peau de Claire Temple, et ici particulièrement présente, tout comme dans Luke Cage.

Poings de suspension

L’introduction, d’ailleurs montrée du doigt par les critiques les plus virulentes permet de faire les présentations en douceur et de donner très rapidement de l’épaisseur et de l’intensité à Danny Rand. Certes les deux premiers épisodes ne sont pas spécialement riches en action mais ils posent les fondations avec mesure et pertinence, imposant la série comme une œuvre focalisée sur des thématiques relatives à la famille. Quelque chose que Netflix n’avait pas encore vraiment exploité avec ses shows Marvel et qui ici, donne des airs de tragédie shakespearienne plutôt bienvenus. Alors bien sûr, on pourra toujours dire que ça parle beaucoup mais comme le scénario est suffisamment bien écrit pour encourager l’immersion et l’attachement aux personnages, ce n’est pas grave du tout. Et sachez quoi qu’il en soit, que des bastons, par la suite, il y en a des caisses.
Iron Fist pénètre donc les rouages d’une famille dysfonctionnelle, en profitant de l’opportunité pour se faire plus mélancolique. Il est question de parvenir à faire le deuil d’un bonheur passé, d’êtres chers, et de prendre les bonnes décisions. Iron Fist parle beaucoup de cette rédemption si difficile à atteindre en mixant le tout avec les préceptes du Bushido et la pratique des arts-martiaux, exploités à des fins spectaculaires mais pas seulement. Ce qui rapproche Danny Rand de Matt Murdock vu que les deux partagent non seulement un ennemi, mais aussi une dualité qui finit par les définir en tant qu’hommes et super-héros. Ils sont dans un déchirement constant, confrontés à la dureté d’une vie et d’une condition qui menacent leur intégrité et leurs valeurs. Chez Danny Rand néanmoins, la chose revêt un aspect un peu différent par rapport à sa jeunesse. On parle souvent de lui comme un enfant et au fond, c’est ce qu’il est. Malgré sa force et ses connaissances, Iron Fist est encore en train d’apprendre. Un aspect qu’exploite le scénario pour faire du show un récit initiatique parfois très touchant. C’est d’ailleurs pour cela que la série apparaît plus naïve que les autres du catalogue Marvel/Netflix, sans pour autant céder à trop de facilités ni diluer une violence particulièrement visible au travers de fulgurances aussi brutales qu’impressionnantes.

Le super-héros qui fait le poing

Dans la peau de Danny Rand/Iron Fist, Finn Jones trouve une occasion de briller au premier plan, après des années passées dans la peau de Loras Tyrell dans Game Of Thrones. Crédible dans le drame, à la fois léger et plus grave, fragile et solide, il l’est tout autant dans l’action. Son personnage se positionnant aux antipodes des montagnes de muscles, dans un registre proche des héros des films auxquels la série entend rendre hommage. Jones dont l’entraînement permet de souligner les savantes chorégraphies, aussi efficaces que pertinentes, à base de katas, de clés mortelles et autres pirouettes aériennes. Et si aucune scène ne s’avère aussi virtuose que les deux plans-séquences de Daredevil, il convient de saluer l’application avec laquelle les acteurs et les metteurs en scènes sont parvenus à retranscrire l’esprit martial du héros, de ses alliés et autres opposants. Iron Fist se place ainsi dans la sillage d’un cinéma sauvagement zen, dispensant une philosophie qui peut parfois faire sourire mais qui touche néanmoins sa cible. Tout spécialement quand elle est assortie de coups de poing dans les dents. On retiendra un excellent duel, à mi-saison, entre Iron Fist et un type bourré, dont la seule présence et les mouvements renvoient au Drunken Master de Jackie Chan. Une séquence parfaitement calibrée et référentielle au possible.
Parmi les autres acteurs, outre la toujours impeccable Rosario Dawson, dont la présence fait donc le lien avec les autres séries, il convient de saluer Jessica Henwick, elle aussi transfuge de Game Of Thrones, dans un rôle taillé sur mesure pour ses épaules. Athlétique, elle assure elle aussi sur tous les plans, aussi belle que redoutable, grâce à un scénario qui lui offre de multiples occasions d’en démontrer au héros. En face, on retrouve David Wenham, le Faramir du Seigneur des Anneaux, dans un rôle un poil trop grandiloquent mais au final plutôt cohérent avec les intentions globales, Jessica Stroup, et l’intense Tom Pelphrey qui nous avait déjà pas mal marqué dans les deux dernières saisons de Banshee.

Iron-Fist-Jessica-Henwick

Des méchants au poing

Et pour les bad guys ? Et bien c’est là aussi qu’Iron Fist marque des points. Là où Luke Cage pêchait un peu, faute d’opposition vraiment solide face à un héros indestructible. Étant donné que Danny Rand s’oppose principalement à La Main, l’organisation qui fait pleuvoir de la drogue sur la Grosse Pomme, pas de soucis. On sent la menace planer tandis que d’autres « méchants » plus ou moins secondaires vont et viennent et au fond, la tension ne cesse de monter au rythme des affrontements et des quelques retournements de situation, dont certains s’avèrent plutôt audacieux et bien illustrés. Les enjeux son suffisamment grands pour qu’on y croit et l’immersion garantie par un script qui prend son temps mais qui évite quand même de faire trop de surplace. Les 13 épisodes passent très vite, malgré leur durée (presque 1 heure). Iron Fist, contrairement à ce qu’on a pu lire ici ou là (même si c’est avant tout une question de point de vue), est une série intense et palpitante. Il est facile de s’attacher aux personnages et plus particulièrement au héros, dont les fêlures, les forces et cette capacité à attirer la sympathie, font mouche en permanence. Un super-héros qui se dévoile et se cherche, pour une série moins percutante que Daredevil, mais dont les défauts (un aspect parfois un peu kitsch, quelques approximations notamment et certains dialogues un peu légers) comme les qualités, lui offrent une identité suffisamment à part pour justifier sa présence dans l’univers partagé Netflix/Marvel et pour faire d’Iron Fist un nouvel argument de poids pour nous donner envie de nous jeter sur The Defenders, qui risque décidément d’envoyer du lourd…

En Bref…
La première saison d’Iron Fist prend son temps pour présenter ses personnages mais sait aussi monter dans les tours, notamment au cours de belles bastons bien chorégraphiées et parfaitement exécutées par des acteurs impliqués sur tous les plans. Ne bénéficiant pas tout à fait du même effet de surprise que Daredevil, dont elle adopte la même dynamique, la série s’avère malgré tout passionnante, parfois brutale et assurément addictive. Face à ses collègues Defenders new-yorkais, Iron Fist ne démérite jamais et s’offre une place de choix, quelque part entre les classiques de l’âge d’or des arts-martiaux au cinéma et le drame familial américain, le tout plongé dans une ambiance sombre parfaitement calibrée.

@ Gilles Rolland

Iron-Fist-Finn-Jones
  Crédits photos : Netflix/Marvel


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