Un tatouage électronique éphémère peut désormais relier un individu à son smartphone. Ou quand la peau prolonge l’écran tactile.
Skin Marks. Tel est le nom d’un bien étonnant tatouage temporaire développé par l’équipe de recherche de Martin Weigel à l’Université Saarland de Saarbrücks. Des électrodes ultrafines incarnées dans une encre conductrice, lui permet de connecter un individu tatoué à son smartphone. Et, parce qu’il épouse les moindres courbes et rides de la peau, c’est grâce au toucher, à la flexion et l’étirement de la peau qu’il réagit avec l’appareil. Ainsi, plier l’index pour décrocher un appel, l’étirer pour raccrocher, tourner le pouce autour de l’articulation de l’index pour baisser ou augmenter le volume d’une musique, ou simplement le toucher pour simuler le bouton play, sont aujourd’hui ses premières possibilités. Equipées d’électrodes luminescentes, les nouvelles notifications d’application se font également voir en illuminant le tatouage.
Ersatz de l’écran tactile, la peau devient ainsi grâce au tatouage connecté le prolongement du téléphone portable. Entre le "wearable" et le transhumanisme, la peau semble devenir la principale passerelle entre l’humain et le réseau. Symbole des sociétés occidentales qui souffrent de leur hyper-connexion (stress, burn out, digital detox), ce tatouage connecté qui brouille les frontières chair –pixel aurait néanmoins de quoi rendre tout individu, à fleur de peau.