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Le journal de l’entrepreneur No.3 Travailler, réfléchir et parler

Publié le 29 mars 2017 par Atelierdecuriosite @adc_blog
Découvrez notre parcours d'entrepreneur. Nous vous livrons nos expériences sur le déroulement de notre société : travailler, réfléchir et parler Bonjour ! Après avoir installé les bases de cette série autour de l’entrepreunariat et expliqué notre parcours pour monter notre société d’un point de vu administratif et juridique nous vous proposons un article plus personnel sur notre manière de construire nos relations dans le travail, entre amis, entre couple, nos obstacles, etc… Le journal de l’entrepreneur No.3 Travailler, réfléchir et parler

L’idée de monter sa boîte est plaisante, c’est vrai. On devient son propre patron, on choisit ses horaires, on fait comme on veut, on peut travailler à n’importe quelle heure, être en pyjama, c’est free style. Au début on se sent libre de tout, c’est bien. Puis vient le moment de la réalité où tu te rends compte que tu es chez toi, tout le temps, que tes interactions se font majoritairement uniquement par mail ou par téléphone, que tu as le nez dans tes petites affaires sans pouvoir vraiment échanger, questionner et tous les jours ça devient pesant. Et encore quand tu es deux, voir trois ça change pas mal la donne puisque tu peux confronter des avis, des idées.

Quand nous avons décidé de travailler ensemble nous avons fait mille et unes soirées à discuter entre nous, comprendre nos attentes, régler des tensions, marcher sur des oeufs pour ne pas se froisser, et trouver des terrains communs. On voulait et on veut tellement que ça marche que nous avons fait passer la discussion avant tout. Savoir désamorcer les bombes, avoir une soupape de décompression. Et puis il faut dire que nous avons un schéma atypique. Nous travaillons à trois dont un couple et des relations amicales. Autant vous dire que ça fait beaucoup de paramètres à gérer. Sauf que dans le travail si notre amitié à tous les trois est primordiale, l’histoire de couple est/doit être secondaire. Dire que ça ne transparaît jamais ça serait mentir, mais il faut garder des limites, pareil pour l’amitié. C’est une balance que chacun doit faire, qui n’est pas actée, on n’a pas un code qui nous dit quoi faire, mais c’est du bon sens. Alors après il y a des jours où tout fonctionne et d’autres où c’est parfaitement cata, c’est normal et même si c’est lourd il ne faut pas s’en tenir rigueur. Nous sommes humains, soyons tolérants.

Dans cette histoire l’autre paramètre était le lieu de travail. Nous avions élu domicile chez Axel et moi, nous avions une pièce consacrée à notre travail et même si les parties étaient délimitées ça n’a pas été facile. Conscients de la chance que nous avions d’avoir un lieu sans avoir à débourser un centime, nous avons tenu le plus longtemps possible mais cela créait  forcément des situations complexes. Ce n’est pas un terrain neutre, nous sommes chez l’un d’entre nous avec les règles qui régissent l’endroit. Pour préserver une certaine intimité, il fallait qu’on se donne des horaires qui n’étaient pas forcément les bons pour tous. Au moins avec du recul ça nous aura appris beaucoup, on ne s’est pas facilité la vie, mais nous avons fait évoluer notre projet pendant un an et demi dans ce tout petit espace de 13m² et si on a pu le faire comme ça, à priori on devrait réussir ailleurs. Cette hyper proximité nous a d’ailleurs forgé dans notre manière de travailler, on se rend  compte que même si on ne peut plus tout faire à trois, on a trouvé notre méthode qui fonctionne. Une sorte de brainstorming, où chacun rebondit sur les idées des autres pour finalement s’arrêter  sur une ébauche de projet où on se sent tous à notre place. Pour tout vous dire depuis que nous avons les nouveaux locaux nous nous sentons dans un endroit un peu trop grand pour nous où finalement la possibilité de pouvoir évoluer dans l’espace comme bon nous semble nous bloque au lieu de nous stimuler. C’est le début, une nouvelle manière de faire que l’on doit apprendre mais c’est rigolo de voir à quel point nous nous sommes conditionnés à travailler par proximité. Du coup peu importe l’endroit où vous travaillez, sa dimension, nous pensons que c’est important d’avoir un lieu neutre régi par des règles que vous aurez fixées ensemble. Même si on s’adapte à tout, c’est tout de même plus simple.

Et puis pour ceux qui sont directement sur place, qui n’ont qu’un pas à faire un pas pour être au bureau, le fait de ne plus sortir de chez soi peut vite devenir étouffant, c’est normal. Il n’y a plus d’effort à faire, plus vraiment de rythme. Pourtant qu’est-ce que c’est important de se donner un rythme. Prendre le temps de se préparer le matin, se mettre en condition pour aller travailler, avoir un sas de décompression entre le travail et chez soi sont autant de choses nécessaires pour pouvoir passer une journée sympa. Certains matins il nous arrivait d’accueillir Aloÿse alors que nous étions à peine réveillés, ce moment où tu es encore dans la brume et que tu n’es pas prêt à devenir un être social. Pas particulièrement agréable pour chacun d’entre nous, Aloÿse se sentant un peu “en trop” et nous légèrement “agressés” par sa présence. Là encore, rien de grave, mais la parole est nécessaire pour ne pas que ces situations stupides aient un impact sur l’ambiance au travail… dire “désolé, mais là je vais avoir besoin de 30 minutes pour émerger” c’est quand même mieux que de psychoter dans son coin en pensant que machin et machinette pourraient nous en vouloir pour X ou Y raison.

Donc avant de se lancer, il faut réfléchir beaucoup. Réfléchir à ce qu’on peut gagner dans cette aventure et ce qu’on peut perdre aussi. Personne n’est à l’abri de se casser la gueule, de s’engueuler avec son partenaire, son associé. C’est la vie. Il y a des équations qui fonctionnent et d’autres pas. Nous ne sommes pas certains qu’il y ait de formule magique pour assurer une réussite. Les points clés selon nous seraient :

  • une bonne communication, dire les choses
  • trouver sa place
  • respecter les caractères de chacun ET savoir faire des concessions sur son caractère à soi
  • savoir déléguer
  • prendre en considération les idées des autres

Par exemple au départ, comme ce projet était le mien, j’avais super peur de ne pas savoir laisser de la place à Aloÿse et Axel, de jouer au petit chef. Il y a dû y avoir des moments où c’est  arrivé, très certainement, mais au fur et à mesure chacun a réussi à trouver sa place car tacitement nous savions que 1. j’essayais de faire le plus attention possible à les laisser prendre leur place 2. quand je n’y arrivais pas ils ne m’en tenaient pas rigueur ou m’en parlaient 3. nous étions conscients que c’était compliqué pour tout le monde et que ça devait se faire en douceur, ça prendrait du temps. D’ailleurs nous avons fait des multiples réunions pour comprendre qui faisait quoi, ça a été super dur pour nous de nommer notre fonction au sein du STUDIO ADC. Définir les rôles permet de simplifier l’organisation et maintenant qu’on sait qui fait quoi je peux vous assurer qu’on se sait tous indispensables pour le bon fonctionnement de notre société. Nous ne sommes pas tous capables de gérer un projet, nous ne sommes pas tous manuels, ni à l’aise avec les chiffres ou le management et c’est comme ça. Le danger c’est de se marcher sur les pieds et d’être frustré, alors une fois qu’on sait ce que chacun désire être et/ou peut être, c’est vraiment plus cool. Soyez honnête avec vos envies, vos compétences. Ça n’empêche pas d’apprendre plein de choses, l’idée d’avoir sa boîte c’est d’être multi casquettes mais il y a forcément un domaine où vous serez plus à l’aise et qui vous conviendra le mieux !

Par exemple, même si je m’occupe de la gestion de projet la plupart du temps, on commence maintenant à gérer les projets relatifs à nos compétences. Je fais le premier filtre, puis je passe la main à Aloÿse ou Axel pour qu’ils discutent en direct avec les clients sur des questions techniques, la réalisation. On se tient au courant des informations importantes mais le reste chacun s’en occupe. On tente de mettre ça en place depuis un petit moment maintenant et c’est bien mieux. Pareil pour le blog, d’une plume il a fallu passer à deux. Et ça ne s’est pas fait sans concession de chaque côté, et finalement on a trouvé un rythme de croisière, on aime se demander nos avis, on se laisse corriger. Ce n’est pas une bataille d’égo, mais une collaboration pour aller dans la même direction. Et c’est beaucoup plus agréable comme ça.

Le journal de l’entrepreneur No.3 Travailler, réfléchir et parler
Donc voilà ce gros chapitre se clôture avec un message des plus basiques. Soyons conscients de nous même et des autres, sachons se remettre en question et surtout parlons afin d’évoluer. Il y a tant de poison dans certaines relations  de travail, que quand vous vous lancez dans une aventure entre amis, en couple, vous vous devez d’être encore plus attentifs entre vous. Il y a tant à perdre mais surtout à gagner ! Voilà cet article est terminé, la semaine prochaine nous nous retrouvons pour parler de cette période quasi-obligatoire et nécessaire qu’est la stagnation ! Et oui dans tout lancement de société après un départ sur les chapeaux de roues, il y a toujours une période charnière où le rythme ralenti, les projets se font plus rares… A très vite !

Deborah


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