Magazine Culture

Pourquoi ? au Lucernaire

Par A Bride Abattue @abrideabattue
Pourquoi ? au LucernaireAmateurs d’humour et de jeux de mots, de poésie et de philosophie, rendez-vous au Lucernaire pour une reprise de « Pourquoi ? » qui a reçu plusieurs grands prix du jury de festivals d’humour, et qu'Isabelle F. est allée voir pour vous en parler.
Dans ce spectacle, le comédien Michaël Hirsch, formé chez Jean-Laurent Cochet et Jacques Lecoq, nous invite à suivre les questionnements d'un homme qu'on peut considérer comme son double, de l'enfance au troisième âge. Il le fait à la façon de Desproges et Devos grâce auxquels il a découvert à l’âge de 15 ans le pouvoir et la richesse de la langue française.
L’humoriste dont c’est le premier seul-en-scène a composé un texte riche de questions qu’il a tout simplement intitulé « Pourquoi ? ». Dans une mise en scène ultra sobre, il arrive en jean, t-shirt et baskets avec des pourquoi à revendre :
« Et pourquoi y a plusieurs religions et y a qu’un seul dieu » demande l’enfant à son père. Et pourquoi faut faire des choix dans la vie demande l’ado vrillé sur sa Xbox et PlayStation, « on se console comme on peut »
Et le vieil « homo ça pionce » qui à 80 ans ne quitte plus son lit se demande « pourquoi vivre debout alors que couché on passe son temps la tête dans les étoiles ».
Questions légères, absurdes, touchantes, existentielles qui s’enchaînent au fur et à mesure que le personnage avance dans la vie. De calembours en homonymies, le comédien nous offre une avalanche de jeux de mots. Il faut suivre, parfois il attend que nous comprenions les double-sens et autres sous-entendus avant de poursuivre son envolée verbale. 
Il est toujours de mèche avec son public et fait habilement mine de penser de lui-même qu’il exagère quand une blague un peu tirée par les cheveux fait réagir un public bon enfant et parfois un peu chahuteur. Lorsqu’une spectatrice pense tout haut « un peu moyen ce jeu de mots », il attrape la balle au vol et fait mouche : « Madame, la différence entre votre téléviseur et moi, c’est que moi je vous entends ! »  Cette capacité d’adaptation sur le vif donne une énergie supplémentaire au spectacle.  
Le public est appelé à attraper les perches qu’il tend, trouver la rime, conclure une phrase. On s’amuse, on rit car «  femme qui rit finit à moitié dans son lit », ce qui fait donc, si elle rit à nouveau, un quart seulement. Où sont donc passés les trois quarts restants se demande au réveil sa moitié ?! Ses mimiques faciales et son impayable imitation d’un autre amoureux de la langue française, Fabrice Luchini, dérideront les plus réticents, je peux vous le garantir !
Il nous quitte avec l’homme d’âge mûr qui s’appuie sur une cane en forme de point d’interrogation  car "le plus fidèle ami de l'homme, c'est son point d'interrogation". A méditer… Un spectacle qui n’a rien de vulgaire, qui ne cherche pas à « poèter plus haut que son cul » ! Après des applaudissements nourris, Michaël Hirsch nous encourage à regarder chaque semaine ses billets d’humour  « lettre ou ne pas lettre » sur sa chaîne Youtube
« Pourquoi ? » jusqu’au dimanche 2 avril 2017 Du mercredi au samedi à 21h30Dimanche 20hThéâtre Le Lucernaire
53 rue Notre-Dame-des-Champs
75006   Paris 01 45 44 57 34Mise en scène Ivan Calbérac Lumières : Laurent BéalMusique : Laurent Aknin Costumes : Caroline Gichuki 

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


A Bride Abattue 10028 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines