A l'occasion du dépôt d'une proposition de résolution européenne visant à généraliser les principes de la Loi Labbé, interdisant les usages non-agricoles des pesticides, à l'ensemble de l'Europe, Joël Labbé tenait ce mardi 27 mars une conférence de presse, en forme de bilan de l'action qu'il a mené depuis plusieurs années.
Membre du groupe écologiste, Joël Labbé est sénateur depuis 2011. A son actif, la loi Labbé, votée en 2014, reconnaît l’impact des pesticides sur la santé humaine et met en place l'interdiction des produits phytosanitaires pour le traitement des espaces publics des communes, départements, régions et établissements publics. Cette loi est effective depuis le 1er janvier 2017.
Sophie Bordères de Génération future, en a profité pour expliciter ce progrès, en rappelant de nombreuses communes étaient déjà passées au zéro phyto depuis bien avant la Loi Labbé, d’autres ont aussi développé le 100% bio dans les cantines. La généralisation de cette loi aux autres pays Européens est une nécessité car le même problème de santé publique se pose sur l’utilisation des pesticides dans les zones non agricoles. La France est plutôt en avance sur la question du 0phyto au niveau Européen même si d’autres pays ont enclenché des démarches de réduction (Belgique, Danemark, Luxembourg, Pays-Bas), mais de nombreux autres pays sont encore très loin du but comme par exemple le Royaume-Unis .
Interdiction aux particulier à partir de 2019, et protection des abeilles
A partir du 1er janvier 2019, la loi interdira la vente des produits phytosanitaires classiques pour les particuliers.
Entre 2014 et 2016, le groupe de Joël Labbé a également travaillé à l’interdiction des pesticides néonicotinoïdes, ces fameux pesticides “tueurs d’abeilles” : Ils seront par principes interdits au 1er janvier 2018 avec des dérogations en cas d’absence d’alternatives efficaces, et définitivement interdits au premier janvier 2020.
Anne Furet, Chargée de Projets "Environnement de l’abeille" à l'Union Nationale des Apiculteurs Français, rappelle ce triste paradoxe : les abeilles en ville se portent mieux que les abeilles à la campagne, moins de mortalité et une production de miel supérieure (de 25 à 30%). La raison principale : l’absence ou la quasi absence de pesticides en zone urbaine.
En Europe, la Commission Européenne qui vient de proposer aux Etats membres d’interdire totalement 3 néonicotinoïdes. Dernièrement, l’ANSES a émis un premier rapport sur les alternatives aux néonicotinoïdes sur la vigne qui pointe du doigt l’existence de moyens de lutte non chimiques, efficaces et opérationnels contre la cicadelle de la flavescence dorée. C’est le signe que des interdictions de pesticides permettent de faire émerger ou de mettre en avant des moyens de lutte respectueux de l’environnement.