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[Critique] THE DISCOVERY

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] THE DISCOVERY

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Titre original : The Discovery

Note:

★
★
★
½
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Charlie McDowell
Distribution : Jason Segel, Rooney Mara, Robert Redford, Jesse Plemons, Riley Keough, Ron Canada, Brian McCarthy…
Genre : Science-Fiction/Fantastique/Drame/Romance
Date de sortie : 31 mars 2017 (Netflix)

Le Pitch :
C’est désormais prouvé : il y a une vie après la mort. Une découverte qui a déclenché une vague de suicides sans précédent à travers le monde. De son côté, Will, le fils du scientifique responsable de cette découverte, continue de douter et cherche à comprendre. Sa quête va l’amener à rencontrer une jeune femme en détresse, avec laquelle il ne va pas tarder à se lier…

La Critique de The Discovery :

Grosse montée en puissance pour Netflix ces derniers mois, qui commence à sortir l’artillerie lourde au niveau de ses productions cinématographiques. Déjà impressionnant, notamment grâce à d’excellentes séries, le catalogue du géant américain se dote ainsi de films très ambitieux, aux budgets de plus en plus conséquents, à l’image de The Discovery, qui réunit quand même, excusez du peu, Robert Redford, Jason Segel, Rooney Mara et Jesse Plemons…

The-Discovery-Rooney-Mara

Expérience interdite

Le sujet de The Discovery est fascinant. Un film qui articule donc son propos autour de la question de la vie après la mort, sans pour autant aborder de front l’aspect religieux de la chose, mais plutôt en confrontant des ressentis. Un scientifique responsable de la découverte s’oppose à un monde touché par une vague de suicides sans précédent. À des personnes désireuses d’en finir avec cette existence pour en commencer une nouvelle. Un scientifique campé par Robert Redford qui doit aussi composer avec les doutes de son fils aîné, un homme de science également, interprété par Jason Segel (Marshall dans How I Met Your Mother), pour qui la chose n’est pas aussi évidente qu’elle l’est pour tous ceux qui ont décidé de se tirer une balle dans la tête ou de se noyer pour aller vérifier par eux-même. Ambitieux, le postulat de The Discovery l’est assurément. Un film qui n’est pas sans rappeler L’Expérience Interdite, de Joel Schumacher, dans lequel Julia Roberts, Kevin Bacon et Kiefer Sutherland tentaient déjà de savoir si il existait une vie après la mort. Deux œuvres qui partent un peu du même endroit, mais qui finalement, ne se ressemblent pas.
On peut ainsi reconnaître ce mérite au réalisateur/scénariste Charlie McDowell. Il a voulu faire quelque chose de différent. The Discovery ressemblant un peu, notamment parce qu’il fait preuve d’une sensibilité similaire, à son précédent long-métrage, The One I Love. Car l’amour est à nouveau au centre de l’équation. Le sujet et l’environnement changent, mais cet attachement aux personnages reste, ainsi que cette volonté d’organiser l’émergence d’un espoir dans un contexte morne, via la naissance de sentiments certes complexes, mais pour autant bien tangibles.

À la vie à la mort

En se concentrant sur la love story, pas sirupeuse du tout d’ailleurs, de Rooney Mara et de Jason Segel, le film donne ainsi un peu l’impression d’esquiver les questions que son sujet entraîne. Doux amer, baigné dans une atmosphère qui n’est pas sans rappeler celle de productions empreintes de nostalgie mais aussi d’un fantastique discret comme Eternal Sunshine Of A Spotless Mind, The Discovery s’intéresse bien plus au devenir de ses personnages, ceux de Jason Segel et Rooney Mara en particulier, qu’au développement de tout ce qui touche à cette fameuse découverte qui donne son titre au métrage. En cela, le film peut décevoir, même si au fond, ce parti-pris lui confère aussi une identité propre et favorise l’émergence d’une belle émotion.
The Discovery illustre donc avant tout la rencontre de plusieurs âmes perdues dans un monde à la dérive. Il traite bien sûr également du deuil et des regrets. Un dernier point particulièrement émouvant d’ailleurs, tant Charlie McDowell est parvenu à exprimer sans trop le souligner non plus, les dégâts que peuvent occasionner sur la psyché ces mauvaises décisions et cette propension à regretter sans parvenir à aller de l’avant.

Et au milieu coule un océan

La présence de Robert Redford, l’un des derniers grands géants d’un âge d’or qui n’en finit plus de faire rêver, confère un prestige certain à The Discovery. Redford qui est bien sûr excellent, dans un rôle mine de rien assez surprenant, car plutôt éloigné de ce a quoi il nous a habitué ces dernières années. À ses côtés, Jason Segel surprend lui aussi en changeant de registre. Plutôt habitué à la comédie, il embrasse ici une dramaturgie prégnante et s’avère excellent. Tout comme Rooney Mara, quant à elle plus accoutumée à ces ambiances mélancoliques, tout comme les étoiles montantes issues de la télévision, Riley Keough (The Girlfriend Experience) et Jesse Plemons (Breaking Bad, Fargo). Un casting de haute volée, parfaitement dans le ton d’une histoire qui a le bon goût de s’achever de manière surprenante, sans y sacrifier son intégrité.

En Bref…
The Discovery est certes un film de science-fiction, même si au fond, ce n’est pas ce point-là qui semble intéresser le plus le réalisateur. Ici, ce sont les sentiments qui priment, et cette nécessité de composer avec les regrets. En découle une œuvre douce-amère attachante, ambitieuse et émouvante, qui pourra déconcerter ceux qui attendaient un pur trip fantastique comme L’Expérience Interdite, mais qui sait aussi justifier ses choix et sonner avec une belle et vibrante universalité.

@ Gilles Rolland

The-Discovery-Robert-Redford-Riley-Keough
  Crédits photos : Netflix


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