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un débat Bien ForMaté

Publié le 04 avril 2017 par Le Journal De Personne

Il y a des formes qui éclipsent le fond.
Qu'on le veuille ou non, elles nous retiennent et nous les retenons consciemment ou inconsciemment.
Elles se détachent du fond, et nous attachent au piquet de l'instant.
Elles exercent sur nous une certaine pression et produisent chez nous une impression qui n'évolue que très rarement.
C'est d'un naturel qui n'a rien de naturel.
C'est cultivé, culturel. C'est la culture même des artifices qui fleurissent sous le ciel et qui sont éminemment artificiels.
Fabriqués ou préfabriqués pour nous faire croire que la chose est essentielle. Alors qu'elle ne l'est pas.
Ces formes qui éclipsent le fond entretiennent l'opinion et contiennent toutes les illusions optiques, psychologiques ou politiques.
Le plus catastrophique : c'est qu'elles finissent par dispenser du fond... Télévision, à fond la forme !
Cette substitution, pour les anciens, avait un nom : le règne des apparences. L'être n'est plus qu'un paraître qui plaît ou qui peut plaire. Mais c'est toujours instruit ou construit à notre insu, par derrière. C'est du ressenti, sans l'application, ni la médiation de notre esprit.

En guise d'illustration, on va recourir aux figures du débat électoral actuel, pour ne retenir que les tâches qui se détachent d'un fond perdu et qu'on n'a aucune chance de retrouver.

Fillon n'est plus que l'homme des emplois fictifs.
Premier ministre fictif qui s'apprête à devenir président fictif. Comme quoi, en politique l'irréalité peut être plus réelle et plus cruelle que la réalité.
Le fictif est si je puis dire effectif...
C'est une coutume en politique : tous les costumes sont cousus de fil blanc. La fiction; ce n'est pas rien, c'est une confection.

Macron, lui, c'est l'homme qui correspond à l'air du temps, l'homme de l'État profond - Deep state -
On ne sait ni sur quoi il repose, ni avec qui il compose.
Tout ce que l'on sait, c'est qu'il s'impose aux caprices du moment. De facto. Il est peut être beau, sans doute bobo mais il est surtout nouveau.
Il a l'apparence de la nouveauté même si au fond c'est une antiquité!
L'enfant de la finance s'apprête à s'emparer de la France et il le doit à la toute puissance de l'empire politico-financier.
Et surtout à notre petite enfance, parce que nous sommes sensibles à ses balbutiements, ses premiers pas.

Asselineau, lui c'est l'homme des complots élucidés et des mécaniques démontées. C'est celui qui rompt toute la magie, le malin qui nous révèle où est planqué le lapin pendant qu'on a les yeux rivés sur l'œil du magicien.
L'opinion ne l'a pas retenu parce qu'elle a envie de rêver et non de crever l'abcès.

Je m'arrête là pour ne pas vous gâcher le débat de cette nuit...


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