Monstre sacré de la sculpture française, Auguste Rodin a laissé à sa mort en 1917 une oeuvre colossale, pétrie de modernité. A l’occasion du centenaire de sa disparition, le Grand Palais réunit près de 200 œuvres différentes pour rendre hommage à son écrasant génie et faire découvrir ses méthodes de travail novatrices.
Mondialement célèbre à partir de 1900, Rodin développe des recherches protéiformes qui en font l’inventeur de l’assemblage, de la figure partielle et du collage. Son atelier est un gigantesque réservoir de formes dans lesquelles il puise, taille, désassemble et recompose sans cesse. Chercher ainsi les sources d’un renouvellement de la sculpture devient une constante chez lui. Parfaitement originale à son époque, cette démarche est très largement cultivée par les artistes des générations à venir.
Les deux premières parties structurant l’exposition, Rodin expressionniste et Rodin expérimentateur, permettent de comprendre cet univers créatif bouillonnant grâce à de nombreux volumes de marbre et épreuves en plâtre bien sûr, mais aussi des dessins et photographies retouchées.
Au tournant du XXème siècle, de même que les jeunes peintres passent presque tous par une période impressionniste, les jeunes sculpteurs traversent une phase rodinienne. Ils explorent différents aspects des inventions de celui qui est désormais considéré comme un patriarche. Picasso pratique le modelage et le bronze en bossuant son modelé. Matisse décline des séries, telles ses études successives de dos plus grands que nature. Les Allemands Georg Kolbe ou Wilhelm Lehmbruck sont marqués par la structuration des figures. Brancusi explore les capacités de la taille du marbre. Tout au long de l’exposition, l’ampleur de l’onde de choc infligée par Rodin au milieu artistique est mesurée grâce à un dialogue entre les pièce du maître et celles de ses « disciples ». Les appropriations sont nombreuses, tant du vivant du sculpteur qu’au fil du siècle et jusqu’à nos jours. La postérité de Rodin auprès de générations d’artistes est en effet extraordinaire, de Carpeaux à Richier, en passant par Bourdelle, Claudel, Brancusi ou Picasso, donnant ainsi à voir et à comprendre la puissance de son génie.
Photos © FG / Roughdreams.fr
Rodin, l’exposition du Centenaire
Jusqu’au 31 juillet 2017
aux Galeries nationales du Grand Palais
3, avenue du Général Eisenhower
75008 Paris
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