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[Critique] POWER RANGERS

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] POWER RANGERS

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Titre original : Saban’s Power Rangers

Note:

★
★
☆
☆
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Dean Israelite
Distribution : Elizabeth Banks, Dacre Montgomery, RJ Cyler, Naomi Scott, Becky G, Ludi Lin, Bryan Cranston, Bill Hader…
Genre : Science-Fiction/Action/Adaptation
Date de sortie : 5 avril 2017

Le Pitch :
Cinq adolescents découvrent par hasard cinq étranges cristaux. Des pierres multicolores qui vont leur conférer de super-pouvoirs et faire d’eux des Power Rangers. Les seuls protecteurs de l’univers contre les armées de la redoutable Rita Repulsa…

La Critique de Power Rangers :

Si ils sont sujets à de nombreuses moqueries, ce qui est normal vu leurs ganaches, les Power Rangers demeurent ultra populaires aux États-Unis et à peu près dans tous les pays où leur série a été diffusée. Normal donc qu’un film à gros budget débarque après plusieurs tentatives plus modestes mais illustrant néanmoins le fait que la franchise n’a jamais vraiment cessé d’intéresser un certain public. Normal mais pas rassurant pour autant. Car même à l’époque où des super-héros de toutes sortes déboulent sur les écrans, dans des productions bariolées, les Power Rangers se démarquent. Avec leurs couleurs fluo et leur attitude globalement à la ramasse, ils ne sont pas comme Iron Man ou Superman et non, ce n’est vraiment pas rassurant. Fallait-il attendre le film Power Rangers avec impatience ? Pas vraiment non… À moins d’être un acharné de la série cela va de soi…

Power-Rangers

Le club des 5 fantastiques

La démarche à la base de Power Rangers est étrange. On sent clairement un désir d’assombrir le récit et de livrer une version plus adulte d’un univers avant tout destiné aux enfants. Les personnages saignent (un peu), ils disent des gros mots et se mettent sur le coin de la tronche. Tout ça pour nous faire comprendre qu’on n’est pas là pour rigoler. Pas tout le temps du moins car, il ne faut pas déconner non plus, il y a ici suffisamment de vannes foireuses pour qu’on n’oublie pas que ce qu’on est en train de regarder désire aussi fédérer un maximum de monde. Et c’est là où Power Rangers a le cul entre deux chaises. C’est flagrant. D’un côté il se la joue crépusculaire, souligne bien les traumas des héros et convoque un environnement tout d’abord plutôt sombre, et de l’autre, c’est la fête à la saucisse, avec des costumes hyper flashy, des robots géants, des dinosaures et des blagues lol, mdr et cie. Mettez un gamin devant un truc pareil et il y a de grandes chances qu’il se sente un peu paumé. Un gosse qui va tout d’abord se demander pourquoi ce n’est qu’après 1h30 de film que les Power Rangers enfilent enfin leurs armures. Non mais c’est vrai d’abord ? Pourquoi ils attendent autant de temps ? On pige bien que ce premier long-métrage est censé amorcer une saga, mais quand même ?! Imaginez acheter un hot dog à la moutarde de 20 centimètres de long, abritant une pauvre saucisse qui n’en ferait que 5. Bonjour l’arnaque. Même constat probable de la part d’un adulte venu s’amuser devant un truc qui pourrait faire office de bonne vieille madeleine de Proust. En gros, tout le monde veut voir les Rangers tels qu’on les connaît et pas assister aux élucubrations mal branlées de 5 adolescents certes sympathiques mais trop lisses et bien moins intéressants que les scénaristes ont l’air de le penser.

Couleurs primaires

Au fond, Power Rangers ressemble à beaucoup de films de super-héros récents. On nous présente 5 marginaux, soit un peu rebelles, soit un peu largués, soit un peu trop intelligents, mais dans tous les cas beaux comme des sous neufs, et on les confronte à un truc qui va les transformer en héros. Comme dans Spider-Man ou Les Quatre Fantastiques. Rien d’original. Soit. Ce n’est pas bien grave car ça marche durant l’introduction. Avec ses clins d’œil pas du tout subtil à Breakfast Club, le film encourage une certaine indulgence, de même que les comédiens, plutôt bons. Le hic, c’est que le récit s’enterre tout seul au fur et à mesure qu’il progresse vers un climax attendu mais aussi redouté. Un combat final durant lequel la méchante campée par une Elizabeth Banks en roue libre convoque un gros robot en or liquide. Une baston ridicule, précédée par le générique de la série, qui vient pour le coup totalement embrasser les codes de son modèle, sans se soucier de rompre presque d’un coup d’un seul le sérieux avec lequel le film s’était déroulé jusqu’alors. La constante étant que tout du long, le métrage est dénué de second degré. Tout le monde se prend très au sérieux. Y compris Dean Israelite le réalisateur, dont c’est seulement le second film (après Projet Almanac), qui se la pète un peu trop en nous gavant d’effets parfois franchement dispensables (son plan séquence, au tout début, est néanmoins cool). Un truc pareil aurait supporté un peu plus de recul et d’autodérision. Mais non, le film fait comme Michael Bay avec ses Transformers (auxquels on pense souvent), et y va à fond pour finir par se prendre un monumental mur. Pathétique ? Oui assurément ! Drôle ? Bien sûr !

Go Go Power Rangers

Relativement mal écrit, car bourré d’incohérences, et de toute façon inconsistant au possible, Power Rangers se fout aussi relativement de ses personnages. La méchante par exemple, est ridicule comme ce n’est pas permis, avec son sceptre fabriqué avec des dents en or, et ne doit son salut qu’à Elizabeth Banks qui, en en faisant trop, parvient justement à soutirer quelques rires. Des rires involontaires certes, mais des rires quand même. Pareil quand les Rangers déboulent au ralenti, avant d’aller se fritter avec des géants de pierre. Là, c’est la grosse marade y a pas à dire. Le tout sous la supervision d’un Bryan Cranston présent mais pas vraiment présent, et d’un petit robot au look dégueulasse doublé par Bill Hader. En fait, Power Rangers, c’est vraiment le bordel. Et en plus, c’est excessivement laid. Mais alors vraiment très laid.

En Bref…
Visuellement agressif, monté à l’arrache, écrit avec l’application d’un gamin de 6 ans qui ferait ses devoirs devant les Teletubies, Power Rangers hésite constamment entre totalement embrasser son héritage et se rallier aux codes de la série, où venir emprunter ceux des productions super-héroïques plus adultes récentes. Au final, il ne ressemble pas à grand chose, contient bien deux ou trois trucs sympas, et s’avère finalement divertissant, mais brille surtout par sa crétinerie affligeante et par son incapacité à prendre du recul avec sa propre condition. Du coup, ce qui aurait pu être un délire total à destination des amateurs friands de débilités filmiques jouissives, s’impose surtout comme un gros machin difforme qui a le cul entre deux chaises. Vivement la suite. En fait non…

@ Gilles Rolland

 Power-Rangers-cast
  Crédits photos : Metropolitan FilmExport


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