Au sein des organisations, bien des managers, notamment des managers intermédiaires, se plaignent du peu de marge de manœuvre dont ils disposent pour eux-mêmes et pour leurs équipes. Ils se sentent souvent cantonnés à un rôle de courroie de transmission. Ce sentiment d’enfermement dans une case freine la prise d’initiatives, tend à figer les organisations et à limiter leur capacité d’adaptation. En réalité, Frédéric Laloux, dans son ouvrage Reinventing Organizations, nous montre qu’il nous est possible de nous créer un peu plus d’espace et d’assouplir la structure hiérarchique sans grande révolution.
Il conseille par exemple « d’introduire la sollicitation d’avis ou de changer de mode de recrutement. Supposez qu’une personne qui dépend directement de vous ait changé de poste et doive être remplacée. Au lieu de recevoir vous-même les candidats et de lui choisir un successeur…pourquoi ne pas laisser vos N-1 rédiger le profil de leur futur patron, assurer les entretiens et choisir la personne ?
L’expérience montre que ceux qui doivent se choisir un patron placent la barre très haut et font un excellent recrutement. Quant au nouveau patron, il commence sur un nuage : tous ses subordonnées lui souhaitent de réussir pour justifier leur choix.
Cette pratique est tout sauf purement symbolique : elle transforme en profondeur le rapport hiérarchique entre un manager et ses subordonnés directs. Et vous pouvez faire plus, si les politiques RH de l’entreprise ne vous lient pas les mains : vous pouvez mener les entretiens annuels en mode pair-à-pair plutôt qu’en mode patron-subordonné. Vous pourrez peut-être même faire décider les augmentations et primes par consultation des pairs. Ces différents changements en matière de décision, de nomination, d’évaluation et de rémunération, peuvent libérer une énergie considérable. Les managers ne peuvent plus régner par la peur et doivent adopter des modes de collaboration plus riches. Et malgré cela, vu du dehors, pas d’inquiétude : la pyramide a l’air intacte ! ».
Nous avons souvent plus de marge de manœuvre que nous le pensons, par exemple dans la façon dont nous déclinons les objectifs ou l’élaboration des budgets. Il est important de continuer à respecter les règles de l’organisation pour ne pas alarmer les supérieurs hiérarchiques. Mais il est possible, au sein de ce cadre, d’introduire davantage de collaboration pour atteindre le résultat attendu.
Et vous, dans quel domaine pouvez-vous davantage impliquer vos collaborateurs ?