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En finir avec AL ASSAD

Publié le 10 avril 2017 par Le Journal De Personne

Si on laisse tomber la démagogie :
l'âme des états...
Et si... on laisse tomber la psychologie :
les états d'âme
Et que l'on se concentre uniquement
sur la stratégie, que dirions-nous de la Syrie ?

Par stratégie, il faut entendre :
la situation géopolitique du pays...
Les jeux et les enjeux des forces en présence,
leur position sur l'échiquier et leur mouvement dans l'espace et dans le temps.

C'est comparable à un jeu d'échecs
où chaque coup a son importance
et le moindre déplacement, a son incidence sur l'issue de la partie.

Si on regarde d'en bas, on subit la tourmente des pions
qui pâtissent ou réagissent sur l'échiquier.
Maintenant si on regarde d'en haut, on a une petite chance de voir agir et réfléchir
toutes les pièces maitresses qui s'affrontent.

Examinons le principal acteur de ce drame sans prendre nos désirs pour la réalité et sans confondre la force et le droit.
Et pour ne pas être ridicules, songeons juste à un CALCUL.
Car on ne peut être lucides en politique sans être cyniques.

En premier :
il y a UN roi en difficulté ou en échec
sur lequel tout le monde s'abat ou cherche à abattre... ou lui faire échec et mat.
Parce qu'on le présente comme un tyran sanguinaire qui peut tuer père et mère pour préserver ses arrières et qui tue en ce moment même ses propres enfants ou les offre au plus offrant.
Al Assad, le Roi Lion est affreux et méchant.
Tous les puissants ou presque sont déterminés à l'éliminer.

Admettons l'Ubuesque.
Mais les plus cyniques se disent qu'il vaut mieux le laisser tuer les siens, plutôt que de laisser les siens tuer les nôtres.

Autrement dit :
ceux qui s'opposent à lui aujourd'hui, ses ennemis, s'opposeront à nous demain et ne seront jamais nos amis...
Souvenons-nous de la Libye.

Ce ne sont pas les veuves et les orphelins qui lui résistent mais des extrémistes religieux qui retourneront les armes contre nous et soutiendront toute entreprise terroriste.

En deuxième :
il y a DEUX rois...
les deux visages de Janus... une médaille et son revers :
Il y a le Bachar qui vide son pays de son sang et il y a le Bachar qui pourrait intégrer nos rangs et refaire partie du concert des nations dites fréquentables.
Et c'est là qu'intervient Poutine qui avant de lui servir d'allié, nous sert à nous de bouclier.
Et même si Poutine ne sert que ses intérêts, il sert indirectement les nôtres en évitant le chaos dans la région la plus sensible du monde.

Il nous permet surtout de circonscrire le terrorisme et de l'empêcher de se propager dans l'air de nos cités.
Aux échecs, cela s'appelle : une tour... ou un garde-fou.
Ce n'est pas seulement le roi que sauve Poutine, mais la partie.
La partie du monde qu'il ne faut surtout pas perdre.
Car il n'y a pas de puissance sans équilibre des nuisances.

En troisième :
il y a TROIS rois...
Un monstre à trois têtes.
- Le premier, le plus connu, c'est celui qui tient au pouvoir, qui refuse de partir ou de mourir.

- Le deuxième, le plus reconnu, c'est celui qui est soutenu par Poutine, par opportunisme et pour lutter contre l'islamisme radical ou politiquement totalitaire.

- Le troisième, le plus méconnu, c'est celui qui résiste à l'hégémonie d'Israël dans la région.
Celui qui dit : Non à l'impérialisme.
Et qui malgré tous ses travers, conserve quelque fierté de grand seigneur arabe.

La dernière frappe de Trump ne visait rien d'autre que cette part de fierté.
Frappe humiliante.
Mais pour qui ?

Personne


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