Walkaround Time(1968) , le ballet de Cunningham cette variation un peu vaine autour de l'oeuvre de Duchamp (plus précisément La Mariée mise à nu par ses célbataires) paraît aujourd'hui fastidieuse . Il faut dire qu'elle fut créee en 68 sous l'égide du grand Jaspers Jones (peintre qui n'aura laissé au fond que le drapeau américain revisité et le générique de la 5) que la musique concrète (mais il faudrait dire triviale) de David Behrman, exaspérante, et que rien ne sauve ce projet révisé(sinon d'évoquer lors de quelques moments privilégiés le talent du grand Merce, chorégraphe des années soixante ). Un seul critère pour nous , l'ennui, terrible qui nous fait paraître les 48 minutes du spectacle une éternité malgré des danseurs excellents qui se plient aux caprices exigés avec le sérieux d'éléves appliqués. Il en va tout autrement après cette première partie pénible, des oeuvres pérennes de William Forsythe, Trio(1996) et Herman Schmerman(1992). Le premier tout d'abord, comme son nom l'indique est une réunion de trois danseurs , l'étoile Ludmila Pagliero , Fabien Révillion et Simon Valastro. En quinze minutes les trois danseurs nous ramènent à l'idée que la danse est un enchantement et , sur le quatuor n° 15 en la mineur de Beethoven...un déchaînement. C'est grandiose, c'est le génie du grand Forsythe sans doute un des plus grands (sinon le ...) de la chorégraphie du XXème siècle et contemporaine. On monte encore en puissance avec Herman Schmerman, un ballet créé en 1992 et où la musique (bien que moderne) de Thom Willems joue un rôle considérable, porte , transporte. Le pas de cinq introductif est une merveille où excellent Vincent Chaillet , Pablo Legasa...le duo final exceptionnel d'Amandine Albisson et Audric Bezard . Gai, sérieux sans austérité, la deuxième partie du spectacle réjouit même si on se demande encore les raisons de ce curieux attelage ?
Forsythe aurait suffit.