GoldLink « At What Cost » @@@@
Sagittarius Laisser un commentaireOn se doutait bien qu’avec ses très beaux coups d’essais The Gold Complex et After That, We Didn’t Talk (édité par Soulection) que GoldLink allait percer. Avec At What Cost, son premier album en major (Sony), le rappeur de Washington et nouvel artiste préféré de Rick Rubin met plus concrètement un pied dans l’univers physique de l’industrie du disque.
Si vous connaissez ce garçon, vous savez à quel point il est versatile, hétéroclite et positif. GoldLink peut faire dans le rap, le r&b, le gospel, l’électro avec une facilité déconcertante, comme si c’était naturel et que ces musiques ne font qu’un. Avec son flow marmonné et chantonné comme Isaiah Rashad, il change de style comme de slips, et il nous en présente une belle de collection de slips bariolés. Une fête qui démarre en compagnie du prodige Kaytranada qui produit les pistes 3 (le fun « Have You Seen That Girl« ), 4 (le funky « Hands on your Knees« ) et 5, « Meditation« , cette dernière étant le single avec la chanteuse r&b Jazmine Sullivan, reprenant une version remaniée de l’outro de « Track Uno » sur 99.9%.
Le r&b a une place non-négligeable sur cet opus. Ce n’est pas un hasard de retrouver notre princesse Mya (qui s’est longtemps effacée du monde de la musique), refaisant surface sur l’efficace « Roll Call« . Mais en matière de r&b, le coup de coeur va à « Crew » avec Shy Glizzly. GoldLink est très pote aussi avec quelques membres de The Internet. Matt Martians lui produit « The Parable of the Rich Man » avec un certain Taz Arnold (le membre des Sa-Ra miraculeusement réapparu sur To Pimp a Butterfly de Kendrick Lamar), et ce petit génie de Steve Lacy est derrière « Some Girl« . Dans les deux cas, on reconnaît fort bien la patte des musiciens. Le petit saut par la trap paraissait inévitable sur « We Will Never Die » suivi du plus exotique « Kokamoe Freestyle« . Un bon point que Wale fasse l’honneur de sa présence sur « Summertime » pour montrer qu’à Washington, on s’entraide entre rappeurs.
On pourra reprocher à At What Cost de ne pas être hyper incohérent, de ne pas aller plus en profondeur, d’être de qualité inégale, à mettre dans la liste des défauts de jeunesse. Par corollaire, il y en a pour tous les goûts, tel un ensemble de tracks agencés comme une playlist soundcloud. Et qu’on apprécie ou non cette synthèse, cet aspect inclassable fait partie de l’identité musicale de GoldLink.