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Ivan Navarro à la galerie Daniel Templon.

Publié le 12 mars 2017 par Thierry Grizard @Artefields

Exposition d’art contemporain/Auteur: Thierry Grizard/12 mars 2017.


Ivan Navarro.

Fanfare à galerie Daniel Templon.


Ivan Navarro, un discours en leds et néons.

Ivan Navarro est un artiste chilien représenté en France par la galerie Daniel Templon. Il travaille éssentiellemnt sur les effets d’optique, de réflections, de lumières et les d’itérations. Son travail comporte presque toujours une dimension critique, notamment sur les appareils de pouvoir et de coercition.

Choices Paris 2016.

Une des pièces de cet artiste figurait au Palais de Tokyo lors du salon Choices Paris 2016. Il s’agissait d’un puits de leds sans fond répliqué en deux exemplaires dans une pièce sombre. Ces puits de lumière à même le sol et protégés par d’épaisses vitres invitaient les spectateurs à s’approcher. Le visiteur en profil d’ombre chinoise venait donc presque inexorablement se placer au dessus de cet abîme. C’était fascinant et troublant voire vertigineux. Or cette ouverture en creux vers les tréfonds s’intitule «Untitled (Twin Towers)», (2011). Le paradoxe était complet entre ce creux et la référence aux Twin Towers du 11 septembre disparues à jamais mais présentes pour toujours dans la mémoire collective.  ivan navarro, contemporary art, op art

Fanfare, 2017.

Cette année la galerie Daniel Templon présente de nouvelles œuvres d’Ivan Navarro sous forme d’un parcours s’intitulant « Fanfare ».
C’est à voir jusqu’au 13 mai 2017.    

ivan navarro, contemporary art, op art


Communiqué de presse:

L’artiste chilien Iván Navarro expose pour la première fois depuis quatre ans à Paris. Il présente Fanfare, un parcours immersif d’œuvres inédites qui interrogent les liens entre musique et pouvoir.
Jouant de correspondances entre effets optiques et sonores, Iván Navarro plonge le spectateur dans le noir, au milieu de sculptures de néons qui sont autant d’instruments de percussion. L’artiste se penche sur les ambiguïtés du langage et la puissance sociale de la musique.
Au cœur de l’orchestre électrique muet, une grosse caisse à double face épelle un mot en lumière, projeté à l’infini par un jeu de miroir, et dont le quasi anagramme se retrouve à l’envers : Blow devient Bomb dans une double ambivalence formelle et linguistique. Les onomatopées lumineuses Slap, Bang,Beat qui ponctuent la visite renvoient autant au rock qu’à la guérilla, à l’agression qu’à la résistance. Tout en niant la fonction originelle des instruments, les œuvres de Navarro produisent une représentation physique du son: immobiles, elles ‘jouent un morceau’ en silence, construisant une étrange perception de l’écoute et du mouvement.
A la polysémie du terme fanfare, qui renvoie à la joie tapageuse de morceaux traditionnels mais aussi aux orchestres militaires, répond celle des instruments de musique détournés. Né au Chili sous la dictature de Pinochet, lvan Navarro aborde sans relâche les questions de pouvoir et du contrôle : outils de propagande ou d’élimination, le son et le langage peuvent également servir les insurrections.
L’artiste dévoile également une nouvelle série, Cymbals, intégrée dans un projet de recherche sur la musique initié avec Drums (2009) une batterie montrée dans la project room de la galerie aux côtés de l’environnement The Music Room IV. Conçue en collaboration avec l’artiste Courtney Smith, The Music Room IV est une chambre d’écoute active aux murs de bois recouverts de pochettes d’albums du monde entier – chacun est représentatif d’un soulèvement révolutionnaire. Un dispositif concave capitonné permet aux visiteurs de se nicher, protégés de la cacophonie visuelle des œuvres électriques, pour y écouter les morceaux diffusés. La musique entendue, comme celle ‘visualisée’, est une boucle sans fin de chansons de contestations, de balades de résistance et de célébration qui font entendre une voix unifiée face à l’oppression autoritaire.
Iván Navarro vit et travaille à Brooklyn (NY). Il a représenté le Chili à la 53 ème  Biennale de Venise en 2009. Parmi ses expositions personnelles et collectives récentes, on peut citer : Biennale de Yinchuan, Chine (2016); Pommery Experience #13 Gigantesque! Reims (2016); Mute Parade, Paul Kasmin Gallery, New York (2016); Under the Same Sun, Solomon R. Guggenheim Museum, New York (2014); South London Gallery, London (2016); Storylines, Solomon R. Guggenheim Museum, New York (2015); This Land is Your Land, Madison Square Park, New York; Nasher Museum of Art, Durham and North Park Center, Dallas (2014 – 2016); Light Show, Hayward Gallery, London; Auckland Art Gallery, Auckland; Sharjah Art Foundation, Sharjah and CorpArtes, Santiago (2013 – 2016); Iván Navarro: Fluorescent Light Sculptures, Frost Museum of Art, Miami (2012); Nacht und Nebel, Fondazione VOLUME!, Rome, HomeLessHome, Museum on the Seam, Jerusalem, (2010); Artificial Light, MOCA at Goldman Warehouse, Miami (2006). Son œuvre est présente dans de nombreuses collections internationales dont Solomon R. Guggenheim Museum (New York), The Hirshhorn Museum and Sculpture Garden (Washington, DC), San Antonio Art Museum (Texas); Fonds National d’Art Contemporain (Paris), Fondation LV (Paris), Martin Z. Margulies Warehouse (Miami, FL).


Ivan Navarro, « Fanfare »

Du 11 mars au 13 mai, 2017.

A lire aussi:

Galerie Daniel Templon.

Choices Paris, 2016.

Olafur Eliasson à Versailles.

Julien Salaud, hybridation et indétermination.

David Altmejd, artiste de l’entropie.


©Ivan Navarro.

Courtesy galerie Daniel Templon.


Thierry Grizard | Artefields.https://www.facebook.com/thierry.grizard

Thierry Grizard | Artefields.

Webmaster et auteur.

Artefields, couvre à travers un fil d’actualité fourni et quotidien l’ensemble des expositions à Paris, en France et pays francophones, mais aussi les grands évènements internationaux. Les champs d’intérêts sont essentiellement les arts plastiques, en allant de la peinture aux installations en passant par la sculpture. Nous nous efforçons également de découvrir ou soutenir d’un point de vue rédactionnel de nouveaux talents. Les articles de fond, ou analyses tentent de prendre un peu de distance relativement à l’actualité artistique afin de mieux éclairer cette dernière. De nombreuses galeries d’images sont à la disposition du lecteur qui pourra se faire une première idée du travail des artistes concernés. La ligne éditoriale ne se veut néanmoins pas exhaustive et revendique une part inévitable de subjectivité.

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