Kodak Black « Painting Pictures » @@@½
Sagittarius Laisser un commentaireParmi tout ce lot de mumble rappers (‘to mumble’ = marmonner, NdT), incluant les Lil Uzi Vert, 21 Savage, Lil Yachty, pour moi c’est Kodak Black qui pour le moment assure le plus. Ne me demandez pas pourquoi, c’est une question de feeling. Ce phénomène ‘mumble rap’, dont on peut penser que Future est l’un des pères, prend de l’ampleur et bien qu’il soit encore trop tôt pour évaluer la portée de ce style dérivé de la trap , les majors se bousculent pour les signer. Et c’est Warner qui a l’honneur de sortir Painting Pictures, nom de ce premier album de Kodak Black.
« I don’t rap, I illustrate. I don’t paint pictures, I picture-paint », tels sont les mots d’introduction du rappeur floridien de 19 ans (seulement) aux dents jaunes métal sur « Day for Day« , avant d’entendre un zapping de news relatant ses démêlés avec la justice (bon point pour la streetcred). Par où commencer ensuite, par sa propension à souffler la dernière syllabe? Rien à rajouter. Les morceaux qui passent bien? C’est parti. Déjà, « Candy Paint« , groove super cool genre musique d’ascenseur, coup de coeur instantané, un couplet bienvenu de Bun B. « U Ain’t Never » et les notes de piano entêtantes de « Patty Cake » passent crème aussi. Oh tiens, French M… ah non c’est bien Future qui pose sur « Conscience » et non pas le rappeur de Bad Boy. Metro Boomin et son associé Southside ont déniché un nouveau chouette sample de flûte sur « Tunnel Vision« . Légère déconvenue pour Mike Will avec un « Corrlinks & JPay » qui passe inaperçu. Parmi les autres producteurs (à tendance trap, ça va de soi) rassemblés sur Painting Pictures, Ben Billions (qu’on a déjà vu/entendu sur des albums de Rick Ross) ou Da Honorable C.N.O.T.E.
Tout le tableau n’est pas rose (ou doré si vous préférez), Kodak Black ne parvient pas à tirer d’une instru mainstream comme celle de « Twenty 8 » en pourrissant le refrain, idem pour « Side Nigga« , sa prestation est affreuse si on prend ça trop au sérieux. Quelqu’un chante aussi faux que lui sur cet album, Young Thug, sur « Top Off Benz« . J’avoue ne pas m’être penché sur les textes (à quoi bon?) mais ça parle régulièrement de « pussy », de poitrine… Comme l’impression qu’il découvre le cul. Mais Kodak compense par des morceaux plus ‘real’ comme « Feeling Like » (avec Jeezy pour parrainer) ou « Why They Call You Kodak » (pour ne pas s’attirer de procès de la firme de pellicules?).
Quand regarde Painting Pictures d’un peu plus loin la main sur le menton, on constate qu’il y a trop de titres, des vraiment pas mal qui marchent très bien, d’autres pas utiles du tout. Et Kodak Black est un individu immature qui a sans doute une bonne marge d’évolution. S’il ne finit pas en prison. Mais une bonne surprise que Big Baby D.R.A.M., mais une bonne surprise quand même.