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[Critique] L’HOMME AUX MILLE VISAGES

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] L’HOMME AUX MILLE VISAGES

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Titre original : El Hombre De Las Mil Caras

Note:

★
★
★
½
☆

Origine : Espagne
Réalisateur : Alberto Rodriguez
Distribution : Eduard Fernández, José Coronado, Carlos Santos, Marta Etura, Luis Callejo, Emilio Gutierrez Caba, Alba Galocha…
Genre : Thriller/Biopic/Drame
Date de sortie : 12 avril 2017

Le Pitch :
Francisco Paesa, un espion espagnol, est piégé par son propre gouvernement après une opération d’envergure contre l’ETA. Il est contraint à l’exil et voit sa vie détruite. Mais la bonne fortune va frapper à sa porte, sous les traits de Luis Roldan, un général de la Guardia Civil en disgrâce qui cherche à échapper à la justice de son pays avec plusieurs millions de pesos issus d’un détournement de son budget en poche. Paesa se voit offrir une part du gâteau en échange de son aide, mais voit aussi une opportunité de revanche. Histoire vraie…

Le Critique de L’Homme aux Mille Visages :

Après La Isla Minima, polar moite et nihiliste en pleine ère franquiste, Alberto Rodriguez continue de sortir les cadavres encore chauds de l’histoire espagnole en s’emparant d’une affaire monumentale. Vaste canevas d’illusionniste aux multiples ramifications, le mauvais tour en forme de chef-d’œuvre que Francisco Paesa va jouer un gouvernement espagnol des années 90 va faire de lui une figure légendaire et énigmatique. Espion, trafiquant d’armes, escroc, faux ambassadeur et habile négociateur, le mystérieux homme donne un titre tout trouvé à un film qui est fort peu évident.

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A Quien le Importa

Car si l’histoire vraie qui sous-tend ce métrage est très connue en Espagne, elle est surtout énigmatique. Et son architecte l’est plus encore. Par conséquent, il s’agissait de faire preuve de prudence et d’intelligence, afin d’en faire un film convaincant et crédible tout en préservant sa part de mystère et d’ambiguïté. Et c’est carton plein. Rodriguez nous tisse avec beaucoup d’élégance un septième méfait des plus fascinants. A l’image de la très belle affiche française, on nous présente un être multiple, qui hante tous les embranchements d’un script subtil. Eduard Fernandez est parfait dans les très (trop) nombreux oripeaux de l’espion. À l’image de l’ensemble d’un casting des plus convaincants, l’occasion de découvrir des acteurs talentueux d’Outre-Pyrénées. La mise en scène est posée, mais jamais poseuse, à l’image d’un atterrissage d’avion qui ouvre les hostilités, simple et efficace sans pour autant renoncer à une narration qui fait la part belle aux regards, aux fenêtres, miroirs et autres écrans de fumée littéraux ou figurés. La bande-originale n’est pas en reste, avec des pistes doucement rock, comme pour mieux souligner les aspérités de son « héros » fantomatique et omniprésent.

Y Viva Espana

Car oui, c’est une des plus belles figures d’espion que l’on ait vu depuis longtemps au cinéma. Insidieux, il s’infiltre dans toutes les failles, se relève de toutes les chutes et dresse moult embûches pour parvenir à ses fins,le tout sans un coup de feu. L’action est donc peu présente mais laisse la place AUX actions, qui ont un impact considérable et font de la trajectoire d’un homme un pivot historique. La narration assurée par un des amis pilote de ligne de Paesa épaissit les thématiques déjà bien établies. Alors, certes, on peut se perdre dans cet imbroglio géopolitique mais on est loin de film comme La Taupe, en termes d’hermétisme scénaristique. Et puis, pour peu que le labyrinthe soit bien construit, la perdition peut s’avérer fort agréable.

En Bref…
Une très agréable surprise ibérique qui a bien mérité ses multiples récompenses aux Goyas, et qui, par conséquent, mérite aussi toute votre attention…

@ Sacha Lopez

L'homme-aux-mille-visages
  Crédits photos : Ad Vitam


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