Quatrième de couverture :
Le hasard existe-t-il ? Les coïncidences peuvent-elles avoir un sens ?
Impossible, vous dirait Roxanne. La charmante jeune femme vit aux côtés d’un compagnon peu loquace, d’une mère angoissée et d’une inséparable sœur. Lorsqu’elle reconnaît, sur un marché aux puces, une photographie de son arrière grand-oncle, ses certitudes sont ébranlées. Cette improbable rencontre la bouleverse.
Persuadée que les signes du destin guident ses pas, sa tante Adèle mettra tout en œuvre pour en convaincre sa protégée. Entre simples coïncidences et clins d’œil de l’existence, le quotidien tranquille de la jeune femme vacille…
Un roman plein d’humour et de tendresse sur les synchronicités et les hasards qui n’en sont peut-être pas. Un récit qui fait du bien, au cœur et à l’âme.
Bon, il me faut l’avouer et je ne ferai pas dans la guimauve : je n’ai pas aimé ce dernier roman de Valérie Cohen. Je suis un peu déçue, parce que j’avais beaucoup aimé Nos mémoires apprivoisées, mais je n’ai pas encore lu les romans intermédiaires, donc je ne jette certainement pas le bébé avec l’eau du bain !
Après avoir tout lu, je me suis dit que l’argument romanesque tenait vraiment à presque rien. J’attendais la révélation d’un secret de famille, de liens particuliers après cette découverte par Roxanne du portrait de son aïeul dans une brocante et la répétition insistante du fait que sa tante Adèle veut protéger ses petites-nièces jusqu’au bout. Finalement, la « révélation » des derniers chapitres est décevante. Toutes ces répétitions sur l’état d’esprit de chacune des femmes de cette famille à qui Valérie Cohen donne successivement la parole, sur les hasards de la vie auxquels on croit ou on ne croit pas, ce rythme leeent, ce sentiment d’ennui qui m’a souvent prise (et pourtant le roman n’est pas long) : : tout ça pour ça ?? L’intérêt pour les hasards et les synchronicités, les romans étiquetés « feel good », déjà ça ne ma branche pas trop, mais si c’est creux, non merci. Même le style m’a paru mièvre et convenu…
Je suis désolée de ne pas avoir aimé…
Les premières lignes (déjà le coup des pieds gonflés, ça ne m’a pas plu…)
« « Tu es certaine que tu vas bien ? Chérie, regarde-moi. »
Certaines choses ne changeront donc jamais, soupire Adèle en ébauchant un sourire rassurant en direction de son époux. La couleur incertaine des yeux d’André, par exemple, lorsque l’inquiétude s’empare de lui. Ses prunelles vertes se voilent alors d’une nuance de gris, et elles lui font immanquablement penser à un océan avant la tempête. Adèle a toujours adoré l’océan, ses embruns et le bruit de ses colères. L’Atlantique, surtout. Peut-être, parce que c’est le seul dont elle a foulé les plages. Un peu de sable, recueilli dans une bouteille à sirop en verre, traîne depuis des années dans un tiroir de la cuisine. Elle ne sait qu’en faire et rechigne à le jeter. On ne se débarrasse pas si facilement d’un souvenir.
Consciente des regards trop appuyés du notaire et de son époux, Adèle repose le stylo avec délicatesse sur la table en verre. « Une ineptie, ce mobilier moderne », se dit-elle avec aigreur. La vue de ses pieds gonflés par la chaleur et sanglés dans des sandales ouvertes lui paraît éminemment intime, et elle replie, un peu plus encore, les jambes sous la chaise en cuir noir. Un décor minimaliste, savamment étudié pour ne pas laisser trop de place aux émotions. Une étude notariale, antichambre des événements marquants d’une existence, ne peut absorber qu’un quota limité de plaintes et de larmes. »
Valérie COHEN, Le hasard a un goût de cake au chocolat, Editions Luce Wilquin, 2017
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