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Nouri al-Jarrah – Poète, quel sang coule dans ton poème ?

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Nouri al-Jarrah – Poète, quel sang coule dans ton poème ?Poète, quel sang coule dans ton poème ?
Aveugle est ton poème,
aveugle est ta voix.
Mais l’air berce la plaine, l’herbe chuchote à la victime.
Le blé grandit
pour voir
trembler la colline.

Poète, quel sang coule dans ton poème ?
Dans le temps qui reste, le couchant a fracassé la tête de mon frère,
son sang suinte de mes vêtements
Quel sang est-ce ?
Son dos brisé vers le couchant ruisselle de rouge et de couchant.

Quel sang est-ce ?
Quel sang ?

دمُ مَنْ هذا الذي يجري في قصيدتكَ أيها الشاعر ؟
عمياءُ قصيدتُك
وصوتُكَ أعمى
لكنَّ الهواءَ يُهَدْهِدُ الشَّهلَ والعشبَ يهمسُ للقتيل.
القمحُ يتطاولُ
ليرى
ارتجافَ الهضبَة.

دم من هذا الذي يجري في قصيدتك أيها الشاعر
و في المتبقي من الزمن، شقيقي الذي شقَّ الغروبُ رأسه
دمه يقطرُ في ملابسي
دمُ من هذا ؟
وظهره الذي تقصَّفَ جهة الغربِ يقطرُ حمرةً وغروباً.
دمُ من هذا ؟
دمُ من هذا ؟

***

Nouri al-Jarrah (Damas, 1956)Extrait de Sept jours, Poème (Éditions Europia, 2013) – Traduit de l’arabe (Syrie) par Rania Samara



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