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[Critique] BRAQUAGE À L’ANCIENNE

Par Onrembobine @OnRembobinefr

[Critique] BRAQUAGE À L’ANCIENNE

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Titre original : Going In Style

Note:

★
★
★
½
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Zach Braff
Distribution : Michael Caine, Morgan Freeman, Alan Arkin, Ann-Margret, Joey King, Matt Dillon, Christopher Llyod, John Ortiz…
Genre : Comédie/Thriller/Remake
Date de sortie : 3 mai 2017

Le Pitch :
Willie, Joe et Al, trois amis retraités, décident de braquer une banque, quand ils apprennent que leur fond de pension a disparu suite à la délocalisation de l’entreprise pour laquelle ils ont donné plusieurs décennies de leurs existences. Mais il n’est pas évident de s’improviser cambrioleur quand on n’a jamais rien volé et qu’on a plus 30 ans depuis plus de 30 ans…

La Critique de Braquage à l’ancienne :

La traduction vient encore de faire des ravages ! Going In Style, le nouveau film de Zach Braff, réalisateur remarqué avec Garden State, puis quelques années plus tard avec Le Rôle de ma Vie (connu également pour son rôle dans Scrubs), est devenu chez nous Braquage à l’ancienne. Qui aujourd’hui a vraiment envie de payer pour voir un film avec ce titre ? Non pas qu’il ne donne pas une indication de ce qu’est le film au final, mais disons plutôt qu’il trahit un tel manque d’originalité par rapport à la version originale, pleine de style, qu’il n’aide pas forcément à conférer au long-métrage un grand pouvoir d’attraction. Alors certes, on ne parle pas du film de l’année, mais tout de même. La vie est trop courte pour ne pas s’offrir un tour de manège avec Michael Caine, Morgan Freeman et Alan Arkin ! Surtout quand c’est Zach Braff, qui n’a jamais rien fait de mauvais, bien au contraire, qui est aux commandes !

Braquage-à-lancienne-Christopher-lloyd

Un remake concerné

Braquage à l’ancienne est le remake de Going In Style, de Martin Brest, avec George Burns, Art Carney, et Lee Strasberg. Une relecture respectueuse mais aussi soucieuse d’ancrer son intrigue dans un contexte bel et bien actuel. Ce qui fait qu’au final, Braquage à l’ancienne se pose comme une satire du système. Il souligne le pouvoir des banques, montre du doigt les entreprises qui délocalisent au mépris des employés, et aborde aussi la question du respect des aînés, dans un monde où ils sont souvent relégués au second plan. Le tout dans une ambiance certes légère, mais néanmoins jamais totalement loufoque, histoire de ne trop diluer un discours propulsé par une émotion ténue. Pour résumer ce point précis, il convient de dire que le film de Zach Braff n’est pas une simple comédie. Un peu à l’image du Casse de Central Park, mais avec un sérieux un peu plus affirmé, tandis que ses personnages, des retraités qui s’improvisent cambrioleurs, apportent une touche indéniable de classe et beaucoup de substance. Zach Braff cite d’ailleurs directement une des références du genre, à savoir Un Après-Midi de Chien, de Sydney Lumet, avec Al Pacino, tout en se gardant bien de prétendre aux mêmes velléités. Le réalisateur affirme en effet en permanence que son film est plus léger et se pose avant tout comme une comédie. Une comédie avec du fond en somme.

Caine’s Three

Les acteurs aussi font bien sûr la différence. Trois monuments oscarisés du cinéma américain qui profitent de cette intrigue pour s’amuser sans oublier de se faire les vecteurs d’une belle réflexion sur la vieillesse et sur l’amitié. Ils sont les garants d’une classe indéniable et d’une tendresse qui fait toute la différence. En chef de troupe, Michael Caine, qui n’a plus rien à prouver depuis longtemps, se prête merveilleusement à la démarche de son réalisateur, avec une prestance qui fait toujours son effet, à l’instar de l’impérial Morgan Freeman et d’Alan Arkin, quant à lui parfait dans un rôle qu’il connaît bien, soit celui du grincheux au grand cœur de la bande.
Attachant, Braquage à l’ancienne l’est assurément. Moins audacieux que Garden State ou que Le Rôle de ma Vie, les deux précédentes réalisations de Zach Braff, il adopte des codes qu’il ne cherche pas à sublimer, mais auxquels il paye son tribut. Il s’applique, soigne ses personnages, s’avère bienveillant à plus d’un titre et entretient un savant équilibre qui l’empêche de tomber dans la bouffonnerie dans laquelle se complaît parfois ce genre de comédie. Modeste, Braquage à l’ancienne l’est assurément, et c’est aussi pour ça qu’il s’avère recommandable.

En Bref…
Zach Braff dirige Michael Caine, Morgan Freeman et Alan Arkin dans un film de braquage attachant, amusant et complètement en phase avec certaines problématiques douloureuses de son époque. C’est léger, certes prévisible, mais aussi respectueux et bien construit. Certaines répliques font mouche, c’est drôle et tendre. Que demander de plus ?

@ Gilles Rolland

Braquage-à-lancienne-cast
  Crédits photos : Warner Bros. France


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