Dans la Grèce antique, l'enlèvement d'Hélène, reine de Sparte, par Paris, prince de Troie, est une insulte que le roi Ménélas ne peut supporter. L'honneur familial étant en jeu, Agamemnon, frère de Ménélas et puissant roi de Mycènes, réunit toutes les armées grecques afin de faire sortir Hélène de Troie.
Mais en réalité, la sauvegarde de l'honneur familial n'est qu'un prétexte pris par Agamemnon pour cacher sa terrible avidité. Celui-ci cherche en fait à contrôler Troie et à agrandir son vaste empire. Aucune armée n'a jamais réussi à pénétrer dans la cité fortifiée, sur laquelle veillent le roi Priam et le prince Hector.
L'issue de la guerre de Troie dépendra notamment d'un homme, Achille, connu comme le plus grand guerrier de son époque. Arrogant, rebelle, et réputé invincible, celui-ci n'a d'attache pour rien ni personne si ce n'est sa propre gloire...
Cela faisait un sacré moment maintenant que je n'avais pas revu " Troie ". Pour être honnête, bien que divertissant, il ne m'avait pas non plus laissé un souvenir mémorable mais puisque j'avais dans ma collection le Blu-ray de ce film en version director's cut, j'étais vraiment curieux de le revoir. Le temps qui passe a aussi fait que je voulais me faire un avis un peu plus frais.
Une chose est sûre, je suis vraiment content de cette version et je ne reverrais d'ailleurs dorénavant plus que celle-ci. Dans l'ensemble, le scénario écrit par David Benioff, d'après " l'Iliade " d'Homère, ne subit pas de grand bouleversement. Le couple Hélène et Pâris est toujours aussi détestable que Achille qui est toujours aussi arrogant.
Pourtant, grâce à un habile montage et à une approche plus brutale, le film réussi à nous prendre davantage aux tripes. Avec ses quarante minutes supplémentaires, la director's cut nous propulse dans le péplum épique comme on aime en voir au cinéma. Certes, c'est très hollywoodien et il y a de nombreuses facilités prise avec l'œuvre d'Homère mais ce qui était qu'un simple divertissement devient nettement plus efficace.
Beaucoup plus violent (de façon très surprenante d'ailleurs pour un film américain), certaines scènes nous marquent davantage. Je pense par exemple à la fameuse scène finale où de nombreux détails ne nous sont pas épargnés. On pourrait parler de voyeurisme gratuit mais cela rend vraiment le film plus fort. Dans sa version de 2 heures 35, on pouvait parfois trouver le temps un peu long alors que bizarrement, dans sa version de 3 heures 16, le long métrage a gagné en fluidité et en dynamisme tout en développant des points importants.
Concernant la distribution, rien de bien nouveau en revanche. Brad Pitt (Achille) me file toujours des complexes avec sa musculature. On le met pas mal en avant mais on aurait tort de s'en priver. L'acteur exagère pas mal les traits mais réussi à tenir le film sur ses épaules lors de ses apparitions. Aussi détestable et arrogant que peut-être son personnage, on arrive à avoir une certaine sympathie pour lui-même si sa mort reste ridicule.
Le gros point faible de cette histoire, c'est vraiment le couple Diane Kruger (Hélène) - Orlando Bloom (Pâris). La première fait de son mieux et utilise de son charme à juste titre pour justifier cette guerre tout en gardant une certaine innocence. L'actrice fait ce qu'il faut, c'est juste qu'elle est assez limitée par le récit. En revanche, Orlando Bloom est lui toujours une bonne tête à claque. Cela colle à son personnage mais son jeu sans âme, sans expression et sans charisme plombe encore un peu plus le film lors de ses scènes.
Pour s'en rendre encore mieux compte, il suffit de le voir aux côtés d'Eric Bana (Hector) qui n'a pas besoin de se forcer pour s'imposer à l'écran. Si pour l'image du grand frère, c'est efficace, pour rendre crédible et appréciable le jeu de Bloom, ça fonctionne un peu moins. Eric Bana tient bien tête à Brad Pitt en tout cas. J'aurais vraiment aimé que ce face à face soit plus important.
Quant à la suite du casting, c'est quand même d'un assez bon niveau. Dans la peau du salaud de service, Brian Cox (Agamemnon) est toujours aussi bon tandis que Brendan Gleeson (Ménélas) n'a pas à rougir non plus. J'ai bien aimé Sean Bean (Ulysse) qu'on exploite assez peu contre toute attente, Rose Byrne (Briséis) prend un peu plus d'ampleur dans la director's cut et Garrett Hedlund (Patrocle) est léger sans pour autant être mauvais.
Cette version plus longue a un autre avantage, c'est qu'elle met un peu plus en valeur la mise en scène de Wolfgang Petersen. Le cinéaste ne fait pas toujours dans la finesse mais ici, il remplit bien son cahier des charges. Sortir cette director's cut s'avère être en tout cas une vraie bonne idée qui réhabilite totalement son long métrage à mes yeux.
Honnêtement, avant de le revoir, je pensais que le film allait avoir plus vieilli que ça. Certaines incrustations me laissent perplexe, certains plans sont prévisibles mais en modifiant son film, il réussit le pari de rendre ses petites imperfections anecdotique. Quant à la musique composée par James Horner, je la trouve sympa. Elle colle au film, c'est juste que dans ses mélodies, je trouve que ça reste très classique. Il n'y a d'ailleurs pas de véritables morceaux qui sortent du lot selon moi.
Pour résumer, j'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à revoir " Troie " et surtout à le découvrir dans sa version director's cut, la seule qui existera pour moi maintenant. Tout n'est pas parfait, il y a toujours des petits trucs qui m'embête mais de simple divertissement, Wolfgang Petersen nous offre un vrai bon péplum de cinéma comme j'aime en voir. J'ai mis un peu de temps à revoir ce film mais malgré sa durée (encore plus longue maintenant), je pense que je pourrais aisément le revoir un peu plus vite dorénavant.