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La critique de Django, le biopic de Etienne Comar

Publié le 07 mai 2017 par Framboise32

La critique de Django, le biopic de Etienne Comar

Django est un biopic français réalisé par Etienne Comar  avec  Reda Kateb, Cécile de France, Beata Palya, Bimbam Merstein, Gabriel Mirété, Vincent Frade, Johnny Montreuil, Raphaël Dever, Patrick Mille, Xavier Beauvois, Doctor Jazz

Synopsis : En 1943 pendant l’occupation allemande, le tsigane Django Reinhardt, véritable “guitare héros”, est au sommet de son art. Chaque soir il fait vibrer le tout Paris aux Folies Bergères avec sa musique swing alors qu’en Europe, ses frères sont pourchassés et massacrés. Lorsque la propagande allemande veut l’envoyer à Berlin pour une série de concerts, il sent le danger et décide de s’évader en Suisse aidé par une de ses admiratrices, Louise de Klerk. Pour passer, il se rend à Thonon-les-Bains, sur les bords du lac Léman, avec sa femme enceinte, Naguine et sa mère Negros. Mais l’évasion est plus compliquée que prévue, Django et ses proches se retrouvent plongés dans la guerre. Pendant cette période dramatique, il n’en demeure pas moins un musicien exceptionnel qui résiste avec sa musique, son humour, et qui cherche à approcher la perfection musicale.

Django est le premier film de Etienne Comar, connu comme producteur et scénariste. Le scénario est co-écrit par Alexis Salatko et Etienne Comar D’après l’oeuvre de Alexis Salatko,  Folles de Django. Etienne Comar a rencontré David Reinhardt, le petit fils de Django.  Le guitariste Django Reinhardt était déjà apparu furtivement au cinéma dans Hugo Cabret de Martin Scorsese.

Le jazzman Stochelo Rosenberg a été sollicité par Etienne Comar pour enregistrer tous les titres joués par le personnage de Django dans le film. Christophe Lartilleux, un guitariste français de jazz manouche fondateur du groupe Latcho Drom, s’est quant à lui chargé de doubler Reda Kateb pour les gros plans sur la main.

Reda Kateb  s’est beaucoup documenté sur le musicien via Internet en visionnant même ses interviews les plus rares.  La prothèse à la main de Reda Kateb  demandait deux heures d’installation tous les matins. La mère de Django est jouée par Bimbam Merstein, une Tsigane qui avait tenu un petit rôle dans Swing de Tony Gatlif . Bea Palya, qui joue l’épouse de Django, est une chanteuse tsigane d’origine hongroise qui n’est pas actrice à la base . Pour jouer les musiciens du Hot Club de France, le groupe de Django, Etienne Comar a fait le choix de ne pas prendre des acteurs mais de vrais musiciens.

Le film a fait l’ouverture du  67e Festival de Berlin.  Il est sorti le 26 avril 2017. Il est distribué par Pathé Distribution

Le réalisateur a choisi un épisode important dans la vie du célèbre guitariste Django Reinhardt. Pendant la seconde guerre mondiale,  Django, au summum de sa gloire, est le point de mire par les autorités allemandes. Son swing est interdit. Menacé, le musicien et sa famille sont obligés de s’exiler près de la frontière suisse. Le musicien va aider la résistance malgré lui. Mais son seul but dans la vie c’est la musique, jouer et composer. Ce film met en lumière la triste période mais aussi et surtout le martyr des tsiganes trop méconnu encore. Beaucoup de pudeur, de l’émotion mais jamais de « tire-larmes ».  Django est aussi Un bel hommage et un regard respecteux envers la communauté des tsiganes. Le seul bémol est le manque de « souffle » du film. On a du mal à avoir de la compassion pour les personnages.

La musique est bien sûr importante dans le film. Une vraie belle surprise à la fin du film, l’interprétation du « Requiem pour mes frères Tziganes ». La partition, aujourd’hui perdue, est jouée une seule fois à la libération à la mémoire de tous les Tziganes assassinés durant la deuxième guerre mondiale. L’affichage de la photo de chacun de ces malheureux sacrifiés rappelle que la persécution des minorités et des apatrides qui n’ont nulle part où aller se poursuit inexorablement. Aujourd’hui autant qu’hier.

Reda Kateb est toujours au top. Il incarne et semble habité par le personnage surtout pendant les scènes de concert. Il donne au personnage une humanité, nonchalant, charmeur, et une belle personnalité. Cécile de France joue un personnage complexe, maitresse du musicien. On remarque aussi l’excellente (et non actrice) Bimbam Merstein. Elle joue Negros, la mère de Django, une vraie personnalité cette femme !

Un bel hommage à la communauté Tsigane avec à la fin cette émouvante photo des « sacrifiés »,  et une superbe prestation de Reda Kateb


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