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Ronces Blanches et Roses Rouges par Laëtitia Arnould

Par Ettoitulisquoi @ettoitulisquoi

Ronces Blanches et Roses Rouges par Laëtitia Arnould

J’ai commencé Ronces Blanches et Roses Rouges depuis longtemps et je me suis arrêtée à la page 27. Bloquée. J’ai lu d’autres livres et je l’ai gardé sur ma table de chevet, je l’ai emmené avec moi partout dans mon sac à mains : mais je ne l’ouvrais pas. Je le regardais avec sa magnifique couverture et je n’y arrivais pas. Mais abandonner ne fait pas partie de mon vocabulaire. Les livres ont tous un secret à nous livrer et particulièrement les livres que je choisis.

J’avais choisi Ronces Blanches et Roses Rouges et j’étais décidée à ne pas me laisser décourager par une vingtaine de pages qui m’avaient déroutées parce que je ne comprenais pas, je ne voyais pas quel chemin elles voulaient me faire emprunter. Si vous le lisez, ne bloquez pas comme moi bêtement, allez au moins jusqu’à la page 30 et laissez-le vous prendre par la main.

Sortez-votre plaid le plus doux, votre thé le plus parfumé et c’est parti.

Ronces Blanches et Roses Rouges par Laëtitia Arnould

L’histoire : un  mot : « Magie » dans son sens le plus pur définit ce roman. Nous sommes au cœur d’un conte inspiré par un autre conte celui de Blanche-Neige et Rose-Rouge des Frères Grimm. Je ne connaissais pas ce conte mais vous le trouverez à la fin du livre.

Tout contribue à vous immerger dans ce conte : la couverture, le format du livre, les pieds de page avec les numéros joliment encadrés. J’adorais regarder mes doigts tenir le livre comme s’ils touchaient un objet précieux.

Je pense que je vais être brève parce qu’il s’agit d’un conte et je préfère peu en dire qu’en dire trop et vous ôter le plaisir.

Le conte tourne autour de deux jeunes filles, deux sœurs, Sirona et Eloane qui, privées d’une partie de leurs souvenirs, sont élevées par une vieille femme dans une chaumière isolée à coté d’une forêt. (« chaumière« , « forêt » deux mots qui suffisent à eux seuls à vous agripper le cœur ou du moins à agripper le mien, je suis très sensible à ce genre d’environnement). Sirona et Eloane vivent comme deux recluses dans le dénuement le plus total, obéissant à cette vieille femme mystérieuse. Elles ne s’approchent pas de la dangereuse forêt, elles ne vont nulle part, regardent les journées s’écouler et ne voient personne.

Un soir, pourtant, un visiteur se présente à la porte de la petite chaumière, il s’entretient dans un dialecte inconnu avec la vieille femme, ce qui inquiète les deux sœurs. Des jours passent, puis le visiteur revient et cette fois-ci la conversation avec la vieille femme est plus âpre. Après son départ, la vieille femme annonce à Sirona, l’aînée, qu’elle va se marier….avec son fils.

L’extrait :

« Sirona battit des paupières, se souleva difficilement sur son avant bras droit. Une jolie maisonnette coiffée de paille de seigle et aux murs en torchis structurées de colombages, venait d’apparaître de nulle part.

-La chaumière ?

Elle était comme le mirage dans le désert : la promesse d’une oasis, d’un refuge, d’une main tendue. Le décor dans lequel elle baignait paraissait lui aussi surgir d’un ailleurs idyllique. Et pour cause ! La tempête avait beau mugir encore et encore dans la foret, un écrin invisible préservait la chaumière, et ses proches alentours, de sa fureur glaciale. Les arbres avaient revêtu un harnais fait de neige fondue puis gelée en un éclair, qui coulait maintenant de leurs branches comme des cascades de diamants. »

Détails techniques : Edition Magic Mirror Collection Forgotten. 227 pages. Caractères moyens. Coût : 18 €.

Le site de Laëtitia Arnould est ici

Vous pouvez acheter le livre en cliquant

Ma note :  5,75/7

Pourquoi une telle note ? J’ai vraiment beaucoup aimé, et je ne demande qu’à lire un autre conte désormais ! D’ailleurs « Solstices » va sûrement intégrer ma PAL sous peu. Cette note s’explique par deux points : le début du livre, je n’ai pas été prise de suite, je ne pouvais donc pas mettre une note supérieure, ce ne serait pas honnête ni pour vous ni pour moi. L’autre raison est que ma lecture a été perturbée par l’usage très présent de la personnification. Nous sommes dans un conte donc cette figure de style a totalement sa place, mais je ne l’ai pas trouvée appropriée à certains passages et trop poussée à d’autres. Mais ce n’est que mon avis et ça n’ôte rien à la qualité de l’histoire.

A côté de cela, la lecture m’a ramenée sans cesse à Narnia : au premier tome, Le lion, La Sorcière blanche et l’Armoire Magique. J’avais le sentiment d’avoir disparu derrière les manteaux qui sentaient la naphtaline vers le monde enneigé qui existait derrière et j’adore ça ! Combien de fois étant enfant, je me suis enfilée derrière les vêtements suspendus à la penderie de mon placard et ai parcouru le panneau au fond à la recherche du monde caché, j’avais essayé dans tous les placards et toutes les armoires de la maison de mes parents. Je n’ai rien trouvé !

L’histoire est très belle et poétique, si vous aimez les contes ou les avez aimés étant enfant, vous allez adorer celui-ci. C’est un conte d’une très grande qualité littéraire, j’ai évoqué les figures de style plus haut, mais c’est une réalité, et l’exercice en est compliqué et pour le coup bien réussi ! Moi qui garde mon âme d’enfant en toutes circonstances, je me suis laissée prendre par le décor, les personnages et les animaux. Je regrette d’avoir mis tant de temps à m’y plonger. Maintenant, j’ai simplement envie d’aller dans cette petite chaumière avec des livres juste le temps d’un hiver pour regarder la neige tomber à travers une toute petite fenêtre.

Pour finir, et puisque ce passage m’a intrigué, je fais une ALERTE / ALERTE / ALERTE !!!

SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER

Ne franchissez pas cette ligne si vous ne voulez pas que je perturbe votre lecture et que cela lève un voile sur l’histoire.

Je lance un appel à l’auteure Laëtitia Arnould si par bonheur, elle passe par là sans être trop fâchée de ma note 🙂

Il y a un passage en page 100, qui m’a vraiment étonnée (dans le bon sens), je l’ai lu deux fois car je croyais avoir mal compris  : notre héroïne, Sirona, vit-elle un orgasme musical ou je me trompe ?? Sans rire, il y a une métaphore filée du plaisir c’est juste WOW !! Qui d’autre l’a vue ???

La musique qui m’accompagne :

Blackout – Freya Ridings

Que votre lecture soit magique !

Votre DL

Lucie



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