Parfois, il vous faut juste un petit bout de route perdue.
Une route que les édiles ont laissé tomber, une route un peu mélancolique, un peu boudeuse, brute et nue, écrasée sous le soleil noir.
Au loin, le dernier arbre sur terre. Seul et debout. Est-il heureux, est-il triste, est-il en colère, est-il endormi ? Il me faut penser que je vais vers lui. La route a pour seul objectif de m'amener à son horizon.
Je suis un baroudeur qui s'est oublié.
Je suis celui qui ne se trouve plus.
Je suis celui qui se prépare à ne plus jamais partir. Je suis celui qui aime les petites routes qui ne paient pas de mine, ni de péage. Très peu pittoresque, très peu touristique, très peu pour moi. Pour garder une pincée de rêve dans nos vies, il faut savoir cadrer.