Partager la publication "[Critique] GIRLBOSS – Saison 1"
Titre original : Girlboss
Note:
Origine : États-Unis
Créatrice : Kay Cannon
Réalisateurs : Christian Ditter, Steven Tsuchida, John Riggi, Amanda Brotchie, Jamie Babbit.
Distribution : Britt Robertson, Ellie Reed, Johnny Simmons, Alphonso McAuley, Dean Norris, Norm Macdonald, RuPaul Charles, Jim Rash…
Genre : Comédie/Adaptation
Diffusion en France : Netflix
Nombre d’épisodes : 13
Le Pitch :
Sophia vit à San Francisco et ne sait pas quelle impulsion donner à sa vie. C’est alors qu’une idée germe dans son esprit bouillonnant : exploiter son goût pour la mode et son talent pour réhabiliter de vieux vêtements pour monter sa propre affaire. Histoire vraie…
La Critique de la saison 1 de Girlboss :
Le parcours de Sophia Amoruso, qui devint non seulement célèbre, mais aussi relativement riche, en commençant par retaper de vieilles fringues, arrivant à la force de sa créativité et de sa persévérance à monter un véritable empire (le site Nasty Gal) méritait bien une série ! Une série par ailleurs adaptée de #Girlboss, le bouquin dans lequel la chef d’entreprise se raconte…
American Dream
La principale bonne idée de Kay Cannon, la showrunner en chef de Girlboss, est d’avoir confié le premier rôle à Britt Robertson. Remarquée dans la première saison d’Under The Dome puis dans l’excellent À la Poursuite de Demain, où elle côtoiyait George Clooney, la comédienne explose littéralement. Non seulement hyper charismatique, elle est pétillante et complètement raccord avec son personnage, qui s’impose donc comme une représentation un peu too much mais super attachante de Sofia Amoruso. Au début pourtant, un petit temps d’adaptation est nécessaire tant Britt Robertson incarne parfois dans l’outrance les velléités de la série, sans avoir peur d’en faire des tonnes, mais sachant aussi redescendre dans les tours pour communiquer puis laisser respirer une émotion indispensable. À ses côtés, la formidable Ellie Reed parvient à s’imposer et lui donne le change, instaurant une dynamique forte. Johnny Simmons est peut-être un peu passif mais au fond, ce n’est pas plus mal. Un peu comme Dean Norris, qui jouait Hank dans Breaking Bad, dont l’implication est limitée mais garante d’une certaine sagesse, là encore indispensable à un mélange dont le goût ne faiblit jamais en intensité au fil des 13 épisodes de cette première saison. Une saison en forme de chronique d’un rêve américain qui s’est joué dans les fripes avant de rejoindre pour s’y développer les méandres d’internet et du marketing…
If you go to San Francisco…
Prenant pied à San Francisco, Girlboss joue justement du côté très jeune et avant-gardiste de la ville. Sans se prendre le tête, le show adopte un peu certains des codes des sitcoms mais brille aussi plus qu’à son tour par une certaine audace dans la mise en scène, sans que cela ne tourne non plus à la démonstration de force. En fait, la première saison de Girlboss demeure modeste et efficace. Deux mots qui définissent bien une œuvre ancrée dans son époque, dont l’une des qualités les plus appréciables reste de ne pas se cantonner à des lieux communs irritants, mais de chercher en permanence à ne jamais faire du sur place pour venir nourrir une verve dont l’objectif principal est manifestement d’offrir un divertissement enlevé, avec du fond et une âme. Quelque chose de beaucoup moins clivant que prévu, qui ne s’adresse donc pas uniquement à un public féminin ou aux fans de mode, vintage ou non. Girlboss tort le coup à quelques belles idées reçues. À sa façon mais suffisamment pour gagner à l’arrivée et donner envie d’en voir plus.
Une série sur-mesure
Traversée par quelques belles fulgurances, formelles, comiques ou plus tendres, comme par exemple cet épisode hyper ingénieux centré sur les forums de discussions sur internet, portée par des comédiens attachants et nous racontant une histoire étonnante, Girlboss sait aussi aborder d’autres sujets. L’amour, l’amitié, l’ambition… Mine de rien, cette première saison balaye une vaste étendue de thématiques et touche au vif à plusieurs reprises. Car si l’héroïne est souvent au taquet, dansant, criant, se révoltant, jamais passive, toujours à fond, la série elle, sait faire preuve de plus de modération, quand elle cherche à souligner des choses essentielles. Que ce soit pour venir alimenter une pertinence appréciable, mais aussi pour à l’arrivée se positionner comme quelque chose de certes stimulant, visuellement notamment, mais aussi de profondément en accord avec des valeurs pas vraiment surprenantes mais très bien incarnées.
C’est avec un grand plaisir et sans lassitude aucune que l’on suit la jolie Sophia, entre les friperies, les bars de San Francisco, et son appartement plus ou moins miteux, au cours de ce premier acte à la fois léger et enthousiasmant. Parfois galvanisant, jamais ennuyeux, le show commet bien quelques petits impairs, mais rien de très grave, car il a du style. Beaucoup de style. L’important est là et les 13 épisodes de Girlboss passent en un éclair…
En Bref…
Colorée, tendance, rebelle, gentiment rock and roll, tendre et drôle, Girlboss fait une entrée remarquée dans le paysage surchargé des séries TV et parvient à tirer son épingle du jeu. Grâce à une approche qui ne manque pas d’audace, en racontant une histoire intéressante en permanence, qui jouit en outre de l’apport indéniable de la formidable Britt Robertson…
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Netflix